Locarno 2014 : Jour 8

On entame le dernier tiers du festival. Money time!

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Troisième journée de suite avec une programmation plus que moyenne. Nous avons vu deux films en compétition internationale, Cavalo Dinheiro et Alive, ainsi que quatre autres films dont le dernier Roman Polanski!

Un chamboulement au programme tout de même, Sven aurait du aller voir Adieu au Langage de Jean-Luc Godard, mais, comme il m’était arrivé à l’occasion de La Sapienza, aucune place attitrée à la presse si la salle est comble, ce qui fut le cas. Et cette fois, pas moyen d’y entrer. Nous allons nous adapter pour aller le voir dans les jours à venir.

Concorso Cineasti de presente : Christmas, Again
Charles Poekel – 2014 – Etats-Unis
Vu et rédigé par Mark Kuzmanic et Sven Papaux

Mark: Pour le premier film du matin, nous avons vu une belle œuvre, bien que le thème n’étant pas très approprié à la saison. En effet, Christmas, Again raconte la vie de Noel (prénom admirablement approprié) durant les semaines avant Noël. Il est vendeur de sapins à New York et les vend devant la caravane dans laquelle il vit. Le cœur brisé par une histoire d’amour passée, il peine à trouver le moral jusqu’à une rencontre fortuite.

Touchant dans sa simplicité, il raconte de manière très plausible la vie de ces vendeurs (le réalisateur ayant été dans la position du protagoniste, car il vendait trois années durant des sapins!) avec de relations très fortes et un attachement progressif aux personnages. Le scénario est peut-être minimaliste, mais au moins nous fait ressentir quelque chose.

Ce qui le démarque de la majorité des autres films dans sa catégorie.

Sven: Le coeur brisé, un vendeur de sapins de Noël retourne à New York en espérant laisser son passé derrière lui. Ayant pour habitat une caravane, l’homme va reprendre peu à peu goût à la vie.

Une très jolie surprise que « Christmas, Again ». Charles Poekel met en lumière toute la solitude d’un homme qui, après une rupture, se retrouve totalement désemparé. Une oeuvre sincère sans prétention. C’est triste à dire ça mais la solitude et la tristesse d’un être est la plus belle chose à filmer.

Concorso Internazionale : Cavalo Dinheiro
Pedro Costa – 2014 – Portugal
Vu et rédigé par Mark Kuzmanic

Article complet à lire ici.

Concorso Cineasti de presente : Ma’a al-Fidda (Silvered Water, Syria Self-Portrait)
Ossama Mohammed, Wiam Simav Bedirxan – 2014 – Syria
Vu et rédigé par Mark Kuzmanic

Ossama Mohammed est un réalisateur très engagé.

Opposant au régime établi, vivant actuellement en exil à Paris, il réalise son premier film douze années après The Box of Life, en concours à Cannes en 2002.

Ma’a al-Fidda est un documentaire innovant dans sa cinématographie à propos des horreurs et de la folie de la guerre civile faisant actuellement rage en Syrie. Filmé avec les téléphones portables et les caméras des personnes manifestant dans rue, avec quelques mélanges d’images d’archive, il nous projette au front des rassemblements du peuple contre l’oppression du régime, images que l’on aperçoit au JT du soir. Un concept intéressant, il transforme le conflit en œuvre de cinéma avec un scénario et des personnages.

Cela dit, les images sont très violentes. Du sang, des cadavres, la mort en pleine action. Morbide d’une certaine façon si vous souhaitez mettre un visage sur les victimes et les chiffres. Une prise de conscience brutale.

Concorso Internazionale : Alive
Jung-Bum Park – 2014 – Corée du Sud
Vu et rédigé par Sven Papaux

Article complet à lire ici.

Piazza Grande : Pause
Mathieu Urfer – 2014 – Switzerland
Vu et rédigé par Sven Papaux

Sami, musicien désinvolte et sans ambition, tombe des nues lorsque sa petite amie Julia, avec qui il vit depuis quatre ans, lui demande de faire une pause dans leur relation. Coaché par son ami Fernand, chanteur de country alcoolique vivant dans un établissement médico-social, il va lui prouver qu’elle est la femme de sa vie.

Pause est une belle surprise. Rythmé et drôle, Mathieu Urfer joue une belle partition de son répertoire. On ne s’ennuie jamais et les mélodies jouées sont presque virale, donnant une envie de taper du pied. Passant sans trop de fioritures par des scènes de ménage et des blagues, le mélange prend aisément pour nous faire passer un bon moment. A consommer dès sa sortie en salle.

Piazza Grande : La Vénus à la fourrure
Roman Polanski – 2013 – France/Pologne
Vu et rédigé par Mark Kuzmanic

Prévu demain à la Piazza Grande, je suis allé voir le travail de Roman Polanksi ce soir dans le confort du Teatro Kursaal.

Outre une scène finale que j’ai trouvé personnellement très étrange dans son exécution (même si la symbolique est très visible), c’est une pièce très puissante réalisée par le génial réalisateur. Un huis-clos entre Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric qui tient parfaitement à l’adage des trois unités du théâtre classique: « Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli. »

Mission accomplie dans ce film à propos d’une pièce de théâtre où les rôles se morfondent, se confondent et s’interposent avec la réalité, à tel point de ne pouvoir qu’admirer l’habilité avec laquelle Roman Polanski dispose de ses uniques deux acteurs.

Un délice!

Plus énormément de films en concours international à vous présenter! Deux ou trois sont encore à venir, tandis que nous essayons toujours d’avoir des interviews à vous proposer.

Bonne nuit et bonne journée!