Interview| Anna Bache-Wiig et Siv Rajendram Eliassen : créatrices de Acquitted (Frikjent)

Lors du Festival Tous Ecrans à Genève, Le Billet a rencontré les deux créatrices de la nouvelle série norvégienne « Acquitted » Anna Bache-Wiig et Siv Rajendram.

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Siv Rajendram Eliassen et Anna Bache-Wiig

La série Acquitted arrive sur nos petits écrans après un grand succès en Norvège. Aksel, acquitté pour le meurtre de sa petite amie à l’âge de 18 ans, revient plusieurs années plus tard dans le village natal qu’il a quitté après le drame. Des paysages époustouflants contrastés par une histoire tragique qui explore les dilemmes individuelles face au besoin de rédemption ; Acquitted est une autre série scandinave (Borgen, The Killing) qui intrigue et qui épate. L’histoire de Aksel est née de la belle collaboration entre Anna Bache-Wiig, précédemment actrice et Siv Rajendram, scénariste. Le Billet a eu le plaisir de les rencontrer lors du Festival Tous Ecrans à Genève. Elles nous parlent de la naissance de leur collaboration mais aussi de l’expansion actuelle des séries et du succès des thrillers scandinaves.

Propos recueillis et traduits par Milena Pellegrini

A:Anna Bache-Wiig
S: Siv Rajendram

Comment a commencé votre collaboration ?

A : En réalité, notre collaboration a commencé sur une mauvaise note. Je suis originellement  actrice mais j’étais, à ce moment, en train d’écrire une série. J’avais beaucoup de difficultés et mon producteur a commencé à me dire que j’avais besoin d’aide. Je ne voulais pas d’aide et je me suis sentie insultée par cette proposition. Lorsqu’il m’a présenté à Siv je n’étais pas réellement intéressée par faire sa connaissance.

S : J’écrivais des scénarios depuis longtemps et j’en avais marre de recevoir des coups de téléphone de producteurs qui me disaient : « On a cette actrice qui a une super idée et qui veut écrire mais elle a besoin d’aide ». Je me suis vraiment dite : « Oh non, pas encore une actrice qui veut commencer à écrire. »

A : Ensuite, nous nous sommes rencontrées et nous sommes créativement parlant tombées amoureuses.

S : À cette période j’écrivais une série historique pour NRK (chaîne télévisée norvégienne) qui n’a finalement pas été réalisée. En même temps, je développais l’idée de « Acquitted ». Je développais l’idée et j’ai alors demandé à Anna si elle voulait le faire avec moi. Nous avons eu ce premier très bon feeling et c’est rare de trouver des personnes avec qui la communication au niveau créatif est réellement possible. Je gardais pour moi cette grande idée depuis 15 ans; c’était mon petit secret et j’ai décidé de demandé à Anna : Veux-tu le faire avec moi ?

A : Elle m’a demandé en mariage en quelque sorte. Elle a ouvert une petite boite et m’a demandé : tu le veux ? Ce petit diamant ? Et j’ai paniqué ! Lorsqu’elle m’a présenté l’idée, j’ai tout de suite su que c’était une bonne idée et qu’elle allait se réaliser. J’ai paniqué car je savais que si je m’engageais dans ce projet, j’allais être bloquée pendant des années. Mais je ne pouvais pas arrêté de penser à l’idée et à Siv; alors j’ai dit oui et on a fait ce bébé ensemble.

Comment ça fonctionne d’écrire à deux ? N’est-ce pas compliqué ?

S : Lorsque les deux personnes parlent la même langue – pas seulement lorsque les deux parlent norvégiens mais lorsqu’elle se comprennent réellement – ça ne l’est pas. Lorsque Anna disait quelque chose je savais exactement ce qu’elle voulait dire et je la comprenais. Ce n’était pas difficile car on se stimulait constamment.

A : C’est comme une conversation avec soi-même. Nous avons commencé à travailler sur Skype. J’habite à Osla et Siv habite à une heure du centre ce qui n’était pas pratique pour se rencontrer tous les jours ; alors nous nous rencontrions en ligne. On a découvert qu’il était possible de partager un écran. Ce qui est parfois embêtant : parfois tu penses « stop je veux écrire maintenant ». Pratiquement ça fonctionnait ainsi : une des deux écrivait et l’autre en face de son écran posait des questions et faisait des commentaires. Et ensuite on changeait.

S : On se fatigue moins. C’est épuisant d’être assise et écrire 8 heures par jour. C’est très agréable de pouvoir prendre du recul et laisser l’autre écrire. En écrivant ainsi le résultat est déjà un peu meilleur que lorsqu’on écrit seules. Mais finalement, c’est comme écrire seule : tu discutes avec toi-même, tu te poses des questions et tu y réponds. C’est presque le même processus sauf que c’est beaucoup plus plaisant de le faire avec quelqu’un.

Vous n’étiez pas d’accord parfois ?

S et A : Biensûr !

A : Constamment. Mais ça n’a jamais échoué. Les discussions devenaient parfois intenses mais nous savions que nous étions juste dans une lutte qui se terminerait.

S : Nous faisons confiance aux goûts de l’autre. Quand Anna semble coincée je sais que quelque chose ne va pas et qu’elle n’a peut-être pas raison : dans ce cas là, on trouve souvent une solution qui se trouve ailleurs.

A : Ce qui arrive souvent, c’est que nous choisissons une troisième solution. Lorsque je suis coincée dans une et elle aussi ; on en choisit une autre ! On continue d’argumenter jusqu’à ce qu’on trouve une autre solution.

S : À nouveau, c’est le même processus que d’écrire seule ; tu as différents arguments et tu ne peux pas trouver la bonne solution alors tu commences à t’énerver contre toi-même. C’est la même chose mais nous le faisons ensemble.

A : C’est important de travailler ainsi. Je pense que nous sommes les deux, du moins créativement, des personnes généreuses. Je n’ai pas l’impression qu’une des deux veut posséder l’idée. Parfois, nous ne savons pas d’où vient l’idée mais nous sommes juste contentes qu’une solution apparaisse. On n’accorde pas d’importance à laquelle des deux on doit l’idée. C’est important et j’ai l’impression que ce soit unique.

S : C’est rare et précieux, c’est un cadeau formidable.

A : Nous sommes réunies pour le meilleur et pour le pire !

D’où vient l’idée du scénario de Acquitted ?

S : Il y a plusieurs années, il y a eu un cas en Norvège où une jeune fille de 17 ans s’est faite tuer. Son cousin a été arrêté, jugé et ensuite acquitté. Après cela, il a reçu une peine qui lui obligeait à payer des dommages aux parents de la fille. Il a été acquitté et jugé coupable dans le même cas. Tout le monde dans son village natal pensait qu’il était coupable et sa seule solution était de quitter le pays. Son dilemme, son combat constant pour être acquitté m’a intrigué. J’étais très intéressée par lui en tant que personnage ; je suivais le cas et lisais tout les articles le concernant. À un certain stade, j’ai écrit une idée et je me suis dite que j’allais attendre qu’elle soit assez bonne et que je trouve les bonnes personnes pour la développer. Donc cette idée je l’ai dans la tête depuis 15 ans maintenant.

A : Ce qui est fascinant dans cette idée ce n’est pas le meurtre ; c’est ses conséquences. C’est facile se s’identifier au fait de ne pas être cru. Et le fait est qu’il n’y a pas de terminaison, il n’y a pas de solution. Les gens continueront de penser que vous avez fait quelque chose.

S : Son besoin de rédemption est très important. Il y besoin que les gens qui lui sont chers et que les gens qui tenaient à lui quand il était petit le croient. C’est le cœur de l’histoire : les doutes des gens, ce qu’ils pensent, leur relation à lui lorsqu’il revient. Tous les personnages et tous les conflits évoluent à partir du personnage de Aksel. Nous avons construit une société autour de lui; chacun doit prendre position. Toute l’idée de développer des personnages se trouve dans le fait de les prendre au sérieux et de considérer chacun de leurs dilemmes individuellement.

Lorsque j’ai vu le premier épisode, j’ai été interpellée par le contraste entre la beauté des paysages et l’histoire de Aksel et également entre la pureté de ces paysages et la modernité. Est-ce que cela a une signification spéciale pour vous ?

A : J’apprécie que tu dises ça parce que en effet ça a une signification. C’est très important pour nous. Tu habites en Suisse, je pense que tu peux comprendre : les paysages et les montagnes sont une métaphore de ce que Aksel est en train de gérer. Il veut rentrer chez lui, dans ce magnifique endroit mais à la fois, tout le monde sait que les montagnes peuvent être très dangereuses et très oppressantes. Si vous êtes au pied d’une montagne et que vous regardé en haut, c’est un sentiment très écrasant. C’est magnifique et dangereux à la fois; tout comme les personnes avec qui il veut se réconcilier.

S : Il y a aussi cette notion de petit endroit dans Acquitted. Si quelque chose comme l’histoire de Aksel vous arrivait dans un endroit si petit, il n’y a pas de moyen de s’échapper. Vous êtes bloqués là. C’est un sentiment que je ressens lorsque je voyage dans ce genre d’endroits ; certains jours c’est le plus bel endroit au monde et le lendemain vous vous sentez si oppressés que vous avez juste envie de partir le plus rapidement. Le contraste entre les paysages et l’histoire de Aksel est important tout comme le contraste avec la modernité. Nous ne voulions pas représenter un village de hobbits ; nous voulions créer quelque chose de réel, de moderne et de norvégien. Nous voulions montrer des gens modernes dans un village et ne pas tomber dans des clichés.

On dit que les pays scandinaves produisent d’excellents thrillers ; dans les romans, au cinéma et dans les séries, comme Acquitted. Comment expliquez-vous cela ?

A : C’est très étrange, beaucoup de personnes nous posent la même question. Il y a quelque chose de particulier dans la façon d’être en Scandinavie ; on n’aime pas parler des émotions. Nous ne somme pas extravertis. Le plus on descend au Sud dans l’Europe le plus les gens parlent, crient et expriment ce qu’ils ont à exprimer.

En Norvège, on garde tout à l’intérieur et on garde nos secrets. Nous ne parlons pas plus que ce dont nous avons besoin. Je pense que c’est un bon endroit pour écrire des histoires criminelles : il y a tellement de secrets.

S : Les histoires criminelles sont un moyen psychologique de gérer le danger et le côté obscure d’une société. Dans nos pays nous avons très peu de lumière et ça peut également être un facteur.

A : C’est sombre ! Et ça vous fait réfléchir !

S : Beaucoup de choses peuvent arriver dans le noir !

A : Il existe beaucoup de théories sur ce phénomène mais nous n’avons pas de réponse !

Les séries TV sont en pleine expansion et il est souvent dit qu’elles seraient le futur du cinéma. Que pensez-vous de cette idée ?

S : Nous somme d’accord ! Les séries sont les nouveux romans. Notre histoire, par exemple, est plutôt un roman qu’une histoire épisodique. J’ai des enfants adolescents et ils regardent les séries TV comme moi je lisais des romans. Mon fils me dit qu’il va au lit et je le retrouve en train de regarder des séries, caché sous sa couverture.

A : Je ne dirais pas que c’est le « nouveau cinéma ». Un film est une version courte d’une histoire avec une fin. Les séries permettent d’explorer différents dilemmes que l’on rencontre dans la vraie vie. Les personnages aprennent, traversent des expériences et font des choix. Dans une série il est possible de continuer à explorer ce processus comme dans un roman. C’est une narration assez similaire.

S : Les séries nous donnent la possibilité de représenter la vie de façon plus précise. Acquitted ne traite pas du crime mais de ses conséquences et de la tragédie que le crime a créé. Cela aurait été difficile de le faire dans un film ; il n’y aurait pas eu tout ces détails du quotidien.

Comment avez-vous accès au feedback du public ?

A : La télévision vous donne une grande audience. Nous avons beaucoup de téléspectateurs. Je viens du théâtre qui est un très très petit endroit. Je suis habituée à être vue par 1000 personnes. Et maintenant nous en avons un demi-million. Nous étions aussi beaucoup sur Tweeter pour avoir des retours du public.

S : C’est incroyable. Les personnes se sont tellement liées à l’histoire. Les gens venaient me dire dans la rue qu’ils avaient aimé et qu’ils ne pouvaient pas attendre jusqu’à la semaine suivante. C’est fantastique : lorsque vous racontez une histoire, vous voulez que les gens s’asseyent et écoutent. Et ça s’est produit !

A : C’est tellement gratifiant. Nous sommes des narratrices et nous voulons que les gens nous écoutent.

Outre la deuxième saison de Acquitted, avez-vous de nouveaux projets ? Peut-être ensemble ?

A : Nous avons de nouvelles idées mais avant nous devons finir la deuxième saison de Acquitted.

S : Nous prenons Acquitted comme un genre spécifique : « un drame d’erreur judiciaire ». Et nous aimons ce genre ; il nous permet de garder le mystère pour captiver les gens tout en racontant un drame. Nous sommes en train de travailler sur une nouvelle idée dans ce même registre.

Image droits réservés
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Version originale

How did your collaboration start?

A: Actually our collaboration started on a bad note. I am originally an actress but I was doing writing for a TV show. I was struggling and my producer said that I needed some help. I really didn’t want that help and I felt insulted by that. When he introduced me to Siv, I was not really interested in meeting her.

S: I was writing for a long time and I was sick of having these telephone calls from producers saying “we have this actress who has this great idea and want to write something but needs some help”. I was thinking “not another actress who want to write”.

A: We had this meeting and we kind of creatively fell in love.

S: I was writing an historical tv show for NRK (tv broadcast in Norway) which didn’t turn out to be made. At the same time I was developing the idea for Acquitted. I was starting to develop it and I asked Anna if she wanted to do it together with me. We had this good feeling and that is really rare to find people you can really communicate creatively speaking. I had this great idea for 15 years, it was my little secret and I told her: do you want do it with me?

A: She sort of proposed. It was like she opened the little box and asked me “do you want this, the little diamond?” And I panicked! When she pitched me the idea, I just knew it was a really good idea and that it was going to happen. I panicked because I knew that if I went into this, I was stuck for years. But I couldn’t stop thinking about the idea and about Siv so I said yes and we made this baby!

How does it work when you write together? Isn’t it difficult?

S: When you speak the same language – not only speaking Norwegian but when you understand each other – it is not. When she says something I know exactly what she means and I understand it. It is not difficult at all because we just keep pushing each other.

A: It is like a conversation by yourself. We started working on skype. I live in Oslo and Siv lives about one hour outside so it was not practical to meet every day; we met online. We finally discovered it was possible to share a screen. It is sometimes annoying, because you think: stop! I want to write now! Practically it was working like this: one is sitting in front of her screen writing and the other throws questions or comments and then we switch.

S: You can get tired. It is really tiring to sit and write for 8 hours a day. It is really good to take a step back and let the other write. When we write like that, what comes out it already a little bit better than what we would have do it alone. It is like when you write alone, you make this discussion with yourself; you are asking questions and you answer them. It is almost the same process but it is much more fun when you can do it with somebody!

Did you sometimes not agree?

S and A: Sure!

A: Constantly. But we never did really fall out. The discussion sometimes got intense, but we both know we were just in a struggle!

S: We trust each other’s taste. When Anna is stuck with something I know there is something wrong and that maybe she is not right; then the answer is somewhere else.

A: Sometimes what happens is that there is a third solution. If she is stuck in one and I am stuck with another; we choose another one! We keep nagging on the same thing until we find the right solution.

S: Again, it is the same process as when you work alone; you have different arguments and you just can’t find the right solution and you start being pissed at yourself. It is the same thing but we are doing it together.

A: It is important to work like that. I think we are, at least creatively, generous people. I don’t feel like any of us want to own the idea. Sometimes we don’t know where the idea comes from but we are just happy if a solution comes up. We don’t really care about where it came from. It is important and it feels unique.

S: It is rare and precious; it is a fantastic gift.

A: We are united together for better and worst!

Where does the idea of the script of Acquitted come from?

S: Many years ago this was a case in Norway where a young girl of 17 was murdered. Her cousin was arrested and sentenced and acquitted. After that he was sentenced to pay damages to the parents of the girl. In one way he was acquitted and sentenced in the same case. Everyone in his hometown believed he was guilty and he had to leave the country. His dilemma, his constant fight to be acquitted intrigued me. I was really interested in him as a character; I followed that case and I was reading everything about it. At one point I wrote an idea and I though I was going to wait until the idea was good enough and until I would have found the good people. I have been carrying this idea for 15 years.

A: The great fascination in this idea is not the murder case; it is the consequences. It is easy to relate to this, to not be believed. And the fact is that there is no closure, then there is no solution. People are still going around thinking you did something.

S: His need for redemption is really important. The people he cares about and who cared about him when he was small ; he just needs them to believe. That is the core of the story: everybody’s doubts, what they think, how they are related to him when he comes back. All the characters and all the conflicts evolve from this character. We have built this society on the verge of Aksel. They all have to take sides. The all idea of developing characters is taking them seriously and considering their individual dilemma.

When I saw the first episode I was impressed by the contrast between these beautiful landscapes et Aksel’s story and also between these landscapes and modernity. Does it have a specific meaning for you?

A:I love you said that because it has a meaning! It is important to us. You live in Switzerland I guess you can understand; the landscape and the mountains are a metaphor of what Aksel is struggling with. He wants to go home to this beautiful place but at the same time everyone know that mountains can be really dangerous and really oppressive. If you are standing on the bottom of a mountain and you look up it is overwhelming. It is beautiful and dangerous at the same time. Like the people he really wants to reconcile with.

S: There is also the notion of the small place in Acquitted. If something like Aksel’s story happen to you in such a small place there is no way out. You are stuck there. It is something I feel when I travel to these places; some days it can be the most beautiful place on earth and the next day the clouds are hanging over and you feel so oppressed that you just want to get out of here. The contrast to the landscape is really important and the contrast with modernity as well. We didn’t want to make a hobbit village but we wanted to make it real, modern and Norwegian. We wanted to show modern people in the village and not go for cliché.

We use to say that in Scandinavian countries you produce excellent thrillers; in novels, movies and TV show like Acquitted. How do you explain it?

A: That is very strange so many people ask us! There is something about the Scandinavian way of being; we don’t like to talk about emotions. We are not out-going. The further down you go in Europe the more people are talking and screaming and getting their stuff on the table. In Norway we keep things inside and we keep our secrets. You don’t talk more than you really need to. I think it is a good place to make crime story and thrillers; there are so many secrets. It might be part of it.

S: Crime stories are a psychological way of dealing with the dangers and with the dark side in a society. I think in countries where you hardly have daylight that is maybe a factor.

A: It is dark! And it makes you think!

S: Things can happen in the dark.

A: There have been a lot of theories about that and we still don’t have the answer.

TV shows are expending and it is said that they might be the future of cinema. What do you think about this idea?

S: We agree! The TV show is the new novel. Our story for example is more of a novel than an episodic series. I have teenage kids and they watch TV series like I used to read novels. My son says “I’m going to bed” and I find him watching series under the blanket. Like I used to do with novels.

A: I wouldn’t say it is the new movie. Because a movie is a short version of a story with a closure. The TV series give you the possibility to explore the same dilemma you can face in real life. The characters have to learn, go though some experience to make choices. In a TV series you keep exploring like in a great novel. It is more of a similar kind of story telling.

S: The TV series gives us the possibility to portray life more accurately. Acquitted is not about the crime, it is about its consequences and the tragedy the crime created. It would be really hard to do that in a movie; there would not be all the everyday life details.

How did you get feedback from the public?

A: The TV gives you a big audience. We have fantastic amount of viewers. I come from the theatre which is a really really small public. I am used to have 1000 people seeing my performance. And now we have half a million. We were a lot on Twitter to have feedback.

S: It is really amazing. People relate to it so much. People coming up in the street telling us they loved it and that they couldn’t wait until next week. That is so fantastic; when you tell stories you just want people to sit there and listen to them. That happened!

A: That is so much rewarding. We are storytellers and we want people to listen.

Besides the second season of Acquitted, do you have new projects? Maybe together?

A: We have new idea but first we have to finish the second season!

S: We are taking it as a specific “genre”; the mystery drama. And we like that genre; that gives us the possibility to have the mystery that captures people and still tell a drama. And we are working on a new idea in the same kind of “genre”.

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Diplômée en Etudes du développement international, je rejoins l'équipe du Billet en janvier 2015. Films engagés, indépendants, je suis à la recherche d'un cinéma qui perturbe le sens commun et heurte la banalité. Parallèlement, je travaille sur différentes recherches académiques sur le cinéma et la mémoire ainsi qu'au sein du bureau du festival Cully Jazz.