Zürich 2014: Jour 4

Entrée dans le grand bain avec un film posthume de Philip Seymour Hoffman, un ovni espagnol primé à Saint-Sébastien et Denzel Washington en grande forme physique.

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Zürich Film Festival 2014

Six heures de train plus tard, me voilà enfin arrivé à Zurich pour six jours de festival, strasses et paillettes. Manque de bol Sven et moi avons loupé « Wish I was Here » de Zach Braff présent sur place pour le traditionnel photocall. L’équipe s’est rattrapée avec   « Nightcrawler », « »Gone Girl » et « Whiplash » trois longs métrages très attendus par la critique et le public que Sven a pu voir et dont il ne cesse de me parler (et bien, voyez par vous-même). Après avoir synchronisé nos agendas et remplis nos panses on entre enfin dans le vif du sujet.

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A Most Wanted Man

 

A Most Wanted Man est l’adaptation du roman éponyme du célèbre romancier John Le Carré. Présenté au Sundance Film Festival en janvier 2014, il est en outre l’un des derniers films sur lequel Philip Seymour Hoffman a travaillé avant son décès. Par conséquent, le long métrage d’Anton Corbijn jouissait d’une attention assez particulière de la part du public ce jour là. Les tickets étaient tous sold-out.

Suite au décès de son père, Issa (Grigoriy Dobrygin) unique héritier d’un puissant général russe, émigre clandestinement à Hambourg. Annabel Richter (Rachel McAdams) avocate spécialisée en droit social entera en contact avec lui afin de l’aider à régler sa succession. Musulman très croyant, Issa refuse d’entrer en possession de cet argent qu’il estime sale. Une aubaine pour les services de renseignements locaux dont l’unité de Günther Bachmann (Philip Seymour Hoffman) qui utiliseront les liens d’Issa avec la communauté musulmane pour démanteler une organisation terroriste.

A Most Wanted Man ne nous aura pas franchement emballés tant son rythme est lent et l’intrigue téléphonée. Il relève plus d’un film sur le fonctionnement de la bureaucratie allemande/américaine, dans un contexte post 11 septembre et l’échange de bons procédés entre leurs agences de renseignements que du film d’espionnage haletant. Il y a bien quelques séquences de chasse à l’homme comme l’indique le titre, et le final pour remonter le niveau du tensiomètre. Toutefois on est plus vraiment intéressé contrairement aux personnages qui mériteraient qu’on se soit attardé plus longuement sur leur passé.

 

 

(Vu et rédigé par Hervé N’Zita)

 

Réalisé par : Anton Corbijn

Scénario : Andrew Bovell/John Le Carré (roman)

Pays : UK/USA/Allemagne

Date de production : 2014

Genre : Thriller

Durée: 122 min

 

Interprétation

 

Grigoriy Dobrygin

Philip Seymour Hoffman

Rachel McAdams

Willem Dafoe

Hmayoun Ershadi

Robin Wright

 

Equipe technique

 

Photographie : Benoît Delhomme

Montage : Claire Simpson

Musique : Herbert Grönemeyer

Direction Artistique ; Sabine Engelberg

 

 

Magical Girl

Terme générique désignant des jeunes filles ayant des pouvoirs magiques dans l’animation japonaise ou les mangas, c’est aussi le titre de cet ovni signé Carlos Vermut qui l’a écrit et réalisé. Primé au festival du film de Saint-Sébastien dans deux catégories, à la fois meilleur film et meilleur réalisateur.

Alicia (Lucia Pollan) est une jeune fille fan de manga et d’animation japonaise, atteinte de leucémie elle n’a malheureusement plus beaucoup de temps à vivre. Luis (Luis Bermejo), son père aimerait par conséquent réaliser son dernier souhait : l’acquisition d’une robe de magical girl estimée à 9800 euros. Problème : Luis est un enseignant actuellement sans emploi, un concours de circonstances l’amènera à croiser la route de Barbara (Barbara Lennie). Une femme mystérieuse épouse d’un homme fortuné que Luis parviendra à faire chanter afin de financer son achat. Damian (José Sacristan) ex détenu complètera le tableau d’une fable lugubre et pleine de faux semblants.

Sven ne cachait pas son enthousiasme à l’idée de découvrir « Magical Girl » hélas le film dans son ensemble nous aura laissé indifférents à la fois par ses longueurs et ses personnages absurdes. Pourtant le film partait sur de belles bases avec des plans sublimes et une composition très vivante. Le jeu de la jeune Lucia Pollan et Luis Ber,ejo étaient sincères et touchants. Ils auront même arrachés plusieurs fous rires à la salle. L’espoir fut de courte durée.

 

(Rédigé par Hervé N’Zita)

 

Ecrit et réalisé par : Carlos Vermut

Pays : Espagne

Date de production : 2014

Genre : Drame, thriller.

Durée: 127 min

 

Interprétation :

 

Luis Bermejo

Javie Botet

Miquel Insua

Barbara Lennie

Marisol Membrillo

Lucia Pollan

José Sacristan

 

Equipe technique

 

Photographie : Santiago Racaj

Montage : Emma Tusell

 

 

 

Equalizer

 

Equalizer est au départ une série américaine de la CBS créée en 1985 avec Edward Woodward dans le rôle principal avant qu’Antoine Fuqua et Richard Wenk la fasse renaître de ses cendres sous la forme d’un long métrage.  Equalizer marque aussi les retrouvailles du cinéaste avec l’acteur qu’on ne présente plus, Denzel Washington, treize ans après « Training Day » pour lequel Denzel sera récompensé aux Oscars.

Robert « Bob » McCall (Denzel Washington) mène depuis peu une vie bien rangée de monsieur tout le monde alternant entre boulot dans une quincaillerie et matchs de baseball jusqu’à sa rencontre avec Alina (Chloë Grace Moretz) prostituée mineure de son état. Un soir, un client dérape, Alina se défend mais son proxénète décide d’en faire un exemple. Bob décide de lui venir en aide en redevenant l’agent spécial qu’il était.

De prime abord « The Equalizer » ressemble à s’y méprendre à « Man On Fire » de feu Tony Scott, la comparaison s’arrêtera hélas là. Dans un film qui glorifie au possible sa star comme dans le cinéma d’action des années 80, toute notion de danger disparaît. On se contente dès lors du charisme de l’acteur et son jeu tout en sobriété car rôle peu demandant pour un comédien de sa trempe. Au rayon des seconds rôles, ce n’est pas franchement plus convainquant : Chloë Grace Moretz évolue dans son registre habituel, on éprouve de la compassion pour son personnage sans pour autant nous arracher une larmichette. Les antagonistes sont d’interchangeables chaires à canon. Le face-à-face entre le bras droit du chef mafieux et Denzel Washington totalement déséquilibré aura tout de même le mérite de nous tenir en haleine jusqu’à la fin des débats. On y va parce qu’on adore Denzel tout en se demandant quand arrivera l’inévitable crossover Liam Neeson vs Denzel Washington.

 

(Vu et rédigé par Hervé N’Zita)

 

Réalisé par : Antoine Fuqua

Scénario : Richard Wenk

Pays : USA

Date de production : 2014

Genre : Action

Durée: 131 min

 

Interprétation

 

Denzel Washington

Chloë Grace Moretz

Marton Csokas

Haley Bennett

Melissa Leo

Equipe technique

 

Photographie : Mauro Fiore

Montage : John Refoua

Musique : Harry Gregson-Williams

Direction artistique : David Lazan

Out Of Competition : Une nouvelle amie
François Ozon – 2014 – France
Vu et rédigé par Sven Papaux

François Ozon fera beaucoup parler avec son nouveau film : Une nouvelle amie. Traitant du transgenre, l’oeuvre du français s’attaque à un sujet étrange avec radicalité.

David (Romain Duris) pleure la perte de sa femme, Laura. Vivant un deuil douloureux, David se fera aider par Claire (Anais Demoustier) pour veiller sur le bébé et lui-même. Un jour, Claire surprend l’homme déguisé en femme…

Ambigüe, étrange, Ozon met en lumière son attrait pour la féminité et fascine avec une mise en scène drôle et dramatique par un deuil compliqué. Un cercle vicieux qui plongera David et Claire dans une incompréhension et cache-cache sentimental. Troublant, Une nouvelle amie permet à Romain Duris de réaliser une performance de grande qualité ainsi que la jeune Anais Demoustier.

Après Jeune et jolie, François Ozon réalise un film mystérieux mais incroyablement prenant.

 

Bande-annonce :