Des femmes «qui font un métier d’homme», qui réparent des voitures, poncent la carrosserie, tapent le fer, avec toute leur force de caractère et leurs beautés particulières.
Au Burkina Faso, sur fond d’élection et de lutte pour la démocratie, Theresa Traore Dahlberg fait un portrait sensible de jeunes femmes qui se battent pour faire leur place, pour dire qu’elles aussi, elles ont de la force.
Ouaga Girls, par un souci du cadre, une esthétique travaillée, des atmosphères douces et hypnotisantes, un rythme fidèle à l’attente et aux rêves des femmes présentées, nous mène dans un monde inattendu. Celui du centre de formation destiné uniquement aux femmes, qui rêvent de devenir mécaniciennes. Mais surtout, le documentaire nous fait voir le monde de ces êtres qui veulent un avenir meilleur, ces indépendantes qui doivent quotidiennement redéfinir leur place dans une société encore très patriarcale.
Sous leurs uniformes larges, des sandales ornées de paillettes. Les mains qui se salissent et touchent la poussière sont aussi celles qui tressent les cheveux des unes et des autres, qui cachent les rires, qui poussent les voitures, qui dansent et forment un poing de protestation au concert de rap. Autant de symboles de la lutte de ces personnalités, qu’on a l’impression de connaître en 1h30 de film.
La caméra les approche de manière naturelle et parfois même les laisse révéler les souffrances, les manques et les espoirs qui les habitent. Ce sont des femmes inspirantes, des personnages complexes et forts qui donnent envie d’avancer et de se battre pour le meilleur. Tout comme les voix des musiques burkinabées qui les accompagnent.
Ouaga Girls est à voir ce soir (27 avril) à 20h30 au Festival International de Cinéma Visions du Réel à Nyon.
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