Vendredi, 18 heures au Café du Simplon, les équipes arrivent les unes après les autres pour le lancement du « 48 hour film project ». Quelques secondes avant 19 heures, Neal Hartman, l’organisateur, annonce les éléments à placer dans le film : une poubelle de recyclage, un(e) fermier(-ière) et une ligne de dialogue : « pourquoi est-ce qu’il pleut toujours sur moi ?». Chaque équipe tire au sort un genre différent (comique, film de pote, film de femme, etc.) et le top départ est donné : les équipes ont 48 heures pour réaliser un court-métrage de maximum sept minutes, du scénario jusqu’au montage.
Une première nuit de négociations
L’équipe des « Triclapesque », une bande d’amis de longue date, se retrouve au complet chez Fred, l’un des trois réalisateurs du projet. Au programme ce soir : élaboration du fil rouge et écriture du scénario. L’équipe doit composer avec le genre dramatique. Les idées fusent, deux scénarii s’opposent : l’histoire d’un fermier à l’esprit torturé ou le récit d’une famille prête à accueillir un migrant. C’est finalement le fermier qui l’emporte, on gardera l’idée de la famille pour la prochaine édition.
Une heure du matin, coup de théâtre : la phrase imposée a été mal comprise par les participants. On passe au énième remaniement du scénario. Il est 4 heures du matin quand les cinéastes vont se coucher pour profiter de quelques heures de sommeil.
Une journée à la ferme
Samedi matin, 10 heures 30 à la gare de Lausanne, l’équipe technique et les acteurs se joignent au noyau du groupe. Une fois au complet, elle se dirige en direction du Gros-de-Vaud, dans une ferme dont Stéphanie, une des trois réalisateurs, connait les propriétaires. Sur place, les discussions reprennent et les derniers détails sont peaufinés.
Le tournage commence à 13 heures 30. Dans la grange, l’équipe s’affaire sur tous les détails, de la lumière aux gros plans. La première scène est réalisée en une heure, il en reste quatre à tourner avant la nuit.
Une fois les deux premières séquences dans la boîte, les « Triclapesque » s’accordent une pause sur le coup de 16 heures. Un bon repas est essentiel pour remonter le moral des troupes. C’est à nouveau une occasion de parler de la suite du tournage, négocier, fignoler les derniers détails.
La fatigue se fait sentir
La troisième scène est tournée dans la remise servant d’entrepôt à la nourriture pour les animaux.
La fatigue et le froid commencent à se faire sentir. Entre le fourrage et les graines, les comédiens sont pris d’un fou rire au moment d’exécuter la scène « gênante » du film. Nouvelle pause, l’équipe se recentre sur l’objectif : finir la prise d’images avant la nuit.
Après beaucoup de concentration arrive enfin la scène finale. Le papa de Stéphanie s’improvise en acteur pour les besoins du film. Il est 19 heures 30, les images sont dans la boîte, le montage peut commencer.
Un rendu à trois minutes de la fin!
Après une nouvelle nuit très courte et un dimanche de discussions autour du montage, la troupe, épuisée mais soulagée, remet le précieux sésame aux organisateurs. C’était limite, l’équipe arrive à trois minutes de la fin mais dans les temps réglementaire. Ouf ! Une autre équipe, malchanceuse, arrive 30 secondes après le délai imparti. Pas de pitié pour les retardataires, ils sont exclus de la compétition.
Quand on demande aux « Triclapesque » si l’expérience est à refaire, le oui est unanime. D’ailleurs, ils participeront le week end du 31 octobre à l’édition genevoise du « 48 hour film project ». L’ensemble des courts-métrages sera projeté dans le cadre du Festival tous écrans (6 au 14 novembre) à Genève. Rendez-vous le dimanche 8 novembre pour les films de l’édition lausannoise, le lundi 9 pour Genève. La remise des prix est prévue pour le mardi 10 novembre.
Anne-Julie Ruz