Sziget 15 | Partie 1: mardi – mercredi – jeudi

Une semaine dans le plus grand festival d'Europe...

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Cette année, c’est à travers les paysages suisses et autrichiens que nous décidons de joindre Budapest, avec des arrêts à Innsbruck, Salzbourg et Linz (les tartelettes, oui). Mais bon, trêve de tourisme, après avoir fait l’impasse sur la soirée Robbie Williams, on arrive le mardi à Budapest. Le temps de passer à l’auberge pour voir que la chambre sous les toits en mode sauna, thermostat 50°, ne sera qu’une amélioration légère face au camping, on prend les affaires et go direction la fameuse île. Après le traditionnel trajet en RER crypto-soviétique, on arrive au pont, le seul, le vrai, l’unique, le tant attendu.

Première soirée donc et prise en main du site, notre dernière visite datant de 2012. L’ajout de la scène électro Colosseum est un vrai plus, le chapiteau A38 a manifestement été un peu agrandi, sinon y a du monde partout. On zappe Gentleman et Babylon Circus, mais assistons à la fin d’Asaf Avidan, plus rock et plus plaisant que prévu, mais malgré tout terriblement nasillard. On continue à se balader avant d’arriver vers 20h à la A38 pour assister à notre premier concert de la (très longue) semaine : Selah Sue. La petite belge qu’on attendait un peu fragile sur scène envoie en fait pas mal et possède une belle énergie, quasi hip-hop par moment : une bonne surprise pour entamer la semaine. En cours de concert un grand débat se met en place quant à la suite : Flo + The Machine ou Future Islands ? C’est finalement les Américains qui l’emportent, autant pour leurs évidentes qualités que pour la flemme à changer de scène et à aller se confronter aux 50’000 personnes de la main stage. Sam et ses potes rendent une copie encore une fois parfaite, même si la sono écrase sa voix et ne lui permet ainsi pas de prendre le public aussi instinctivement qu’il avait pu le faire aux Docks. Après Primavera Sound et avant le For Noise, nous assistons encore une fois au live de Jungle, toujours aussi excitant en live qu’ennuyeux en album… à ne pas louper donc si vous êtes du côté de Pully. La soirée continue avec les complètement bruyants et tarés Infected Mushroom… quel bordel ! Peu convaincus, nous finissons de passer de scènes en scènes, de bars en bars, toujours en repérage.

Sziget / Tous droits réservés
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Mercredi et grosse gueule de bois… le passage aux bains nous fait louper Gogol Bordello (dommage) et The Horrors (pas grave). Quelques verres plus tard (il faut bien s’y mettre) et nous nous rendons à Alt-J sur la grande scène. Leur concert à Montreux m’avait laissé une grosse impression : plus rien à voir avec les gamins perdus vus en 2013 lors de leur première tournée : maîtrise totale et rythme parfait. Le concert sous la nuit hongroise confirmera cela en y ajoutant la belle ambiance amenée par un public survolté. Magnifique live, probablement le meilleur de la semaine.

Alt-J / Sziget / Tous droits réservés
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Nous courons ensuite au Colosseum, véritable club à ciel ouvert, pour assister au set de Gui Boratto. Le Brésilien nous scotche et confirme la magnifique soirée en cours. Direction ensuite le concert de Tyler the Creator. Certains pourront adorer l’énergie du type, néanmoins le son brouillon et la mise en scène un peu trop typée concert de hip-hop rendent le truc un peu inaudible, quoiqu’amusant. La soirée s’enchaîne avec le live de SBTRKT. Le concert se déroule en deux phases : une première où on déroule les titres mécaniquement. Forcément efficace, mais un peu chiant. Une seconde où le masque mixe et part dans une sorte de DJ-set, enlevant la nuit. Beaucoup plus excitant. La soirée se termine dans un des 2876765865 bars / boîtes de l’île.

Jeudi, on arrive tôt, parce qu’il y a du boulot et des trucs à voir. Ça commence à 16h avec The Maccabees. On crame littéralement au soleil par 40°, mais on apprécie un bon groupe de pop-rock anglais qui rappelle un peu par moments Two Door Cinema Club (qu’on aimerait bien revoir, au passage), en moins bien, forcément. On glisse ensuite à la A38 pour voir un des deux groupes suisses programmés au festival : les Genevois de Kadebostany. Tout le monde connaît leur mise en scène un peu martiale. Perso je ne croche pas et je trouve qu’on dirait un peu Muse, version Nuremberg 1933. Mais bon. Le souci avec les groupes qui ont un single qui ne ressemble pas au reste, c’est que si tu ne connais que celui-ci et que tu ne l’aimes pas, tu te fais une fausse idée du truc. Voilà où j’en étais pendant ce live qui, disons-le, m’a littéralement scotché : simplement excellent! J’ai donc dû aller à Budapest pour découvrir un groupe de Genève. Il fallait le faire.

On assiste ensuite à . La Danoise qui fête ses 27 ans est grandiose, comme on s’y attendait. Elle transmet vraiment un truc, une envie. La soirée continue avec Foals sur la grande scène où là encore nous prenons notre claque… un groupe de connards arrogants, sans aucun doute, mais quel groupe ! L’ambiance est d’ailleurs complètement folle et nous finissons exténués… Il est 21h et nous avons déjà fait notre soirée. C’était sans compter sur Balthazar. Le groupe belge (à voir au JVAL Festival) nous permet de tenir le rythme, puis d’enchaîner au Colosseum où Dixon enverra un set qui achèvera une soirée mémorable, un vrai moment.

Foals / Sziget / Tous droits réservés
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A la moitié de notre semaine, le bilan est sans appel, Sziget tient ses promesses : ambiance de feu, site gigantesque, concerts excellents.

La suite du festival est placée sous le signe d’un pari : après avoir vu des milliers de drapeaux bretons sur le site, un ami me fait remarquer qu’on ne verrait pas ça en Suisse. Je prends le pari et ajoute que non seulement on le verra avant la fin de la semaine, mais que ce sera un drapeau valaisan !

À suivre.