Nox Orae 2014

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Illustration web www.noxorae.ch

Le mois d’août s’est achevé en beauté ce week-end à La Tour-de-Peilz pour celles et ceux qui étaient présents au festival Nox Orae.

Le cadre est idyllique, le bord du lac fait toujours son effet,  la petite structure du Nox Orae se révèle efficace : une belle scène, pour accueillir de grands noms, un stand bières muni de bénévoles engagés, de la bonne bouffe en cas de fringale, un espace central cosy et convivial, abrité par un gigantesque arbre qui a fait son job et qui a ravi plus d’un quand la pluie s’est annoncée. Oui, gros scoop, il a plu. Mais les festivaliers se sont accoutumés de ce phénomène météorologique navrant.  Donc encore un défilé collection spring-summer 2014 de K-way, cirés, pèlerines sexy et parapluies funky.

C’est dans une ambiance cosy et intimiste que se sont produits The Horrors, Thee Oh SeesUnknown Mortal Orchestra et Kassette.

Le groupe helvétique Kassette (CH) ouvre le bal devant un public relativement timide, qui vient tout juste de débarquer. La pluie, elle, par contre a bien noté l’heure du rendez-vous et s’invite aussi à la fête. C’est dommage, ça plombe d’emblée l’enthousiasme de la petite foule pas encore en délire. Entourée de ses musiciens, Laure Betris, ancienne membre du girlsband Skirt, assure tout de même un bon concert.

C’est ensuite les supers Unknown Mortal Orchestra (US/NZ) qui prennent possession de la scène. Un bon gratin de pop-rock indie à l’arôme lo-fi élaboré par un trio renversant. Gros coup de coeur pour moi cette année. Le lever du rideau est un peu abrupte, il fait froid, humide et tout le monde est à l’abri. Ce ne sont pas vraiment les préliminaires d’un ébat de folie. Je suis moi-même victime d’un vieux coup de pompe. Bon bon. Mais les premières notes bouillonnantes de UMO résonnent et je m’avance de toute urgence. J’aime les cheveux bleus de Ruban Nielson qui me rappelle le génial Avey Tare de Animal Collective qui en son temps arborait le même look capillaire, dont l’excentricité représente l’atout charme, à mes yeux. Je profite moyennement des premiers morceaux qui se mélangent au son imposant des gouttes qui inondent la quinzaine de parapluies stockés devant le trio. La symphonie provoquée par les caprices de la météo cesse et la voix si particulière de Ruban, envoûtante à souhait, est enfin mise en valeur. Le set est exécuté avec précision, composé de solos de guitares fuzzy ou de batterie intense, beaucoup d’effets (surtout sur la voix du crooner) et de distorsions acides. Bref, un très bon moment énergique et émouvant. Avis aux amateurs du son des sixties et de la vague psychédélique, je doute que vous soyez déçus de Unknown Mortal Orchestra. J’ai découvert ce groupe à travers le titre So Good At Being In Trouble, une véritable potion magique sonore en cas de crises.

La soirée se poursuit, toujours dans la joie et la bonne humeur, avec The Horrors, des anglais. J’adore. J’ai découvert ces garçons à l’époque de leur deuxième album Primary Colours que j’avais beaucoup aimé. Noisy rock garage et cold wave qui n’a rien à envier aux grands des sixties. Ils sont venus nous présenter un troisième album Skying bien différent de leurs précédents opus. Faris Badwan, au chant, se révèle expressif, moins nonchalant que d’habitude et leur rock est plus mélodieux avec des influences pop actuelles apportant un relief intéressant et moderne à leur musique. Je ne suis pas déçue, contrairement à d’autres fans qui appréciaient davantage leur son moins édulcoré que ce que les groupes de leur trempe proposent en général.

Pour conclure, les tant attendus Thee Oh Sees. Encore une couche de Fuzz et de disto pour ce soir avec le son de guitare de John Dwyer. Un amateur de ces effets trendy. Je ne peux pas m’empêcher d’évoquer l’aspect esthétique de ce californien blond, joliment tatoué, au charisme évident. Il apporte une réelle plus-value au groupe. De plus, son chant est fou, ça glousse, ça hurle, ça crie. Une communication constituée de glapissements et de choeurs puérils qui plaît au public. Le jeu du batteur forcené et les riffs hystériques des guitares entraînent rapidement la foule dans de petits pogos et des danses frénétiques. Bien que leur son ne soit pas forcément ma tasse de thé, j’avoue m’être laissée séduire les yeux ouverts au vu du show réussi. Zéro temps mort, des musiciens épanouis et une ambiance bien wild. J’adhère!

Vraiment, bravo Nox Orae!

 

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