Narcos

Plata o plomo...

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Pablo Emilio Escobar Gaviria / Tous droits réservés

Salut les Gringos,

Nouvelle incursion dans le monde des séries pour votre serviteur, afin de vous toucher deux mots sur la nouvelle bombe de vos écrans, je veux parler de Narcos.

Hâtivement présentée comme un biopic de Pablo Escobar, la série est en fait une fresque historique et policière, dont la 1ère saison et le début de la 2ème suivent le plus baroque des trafiquants de drogue de l’histoire, Pablo Emilio Escobar Gaviria dans la Colombie des années 1980 et 1990.

Septième fortune mondiale à son apogée, générant un chiffre d’affaires quotidien de 60 millions de dollars, Pablo Escobar est un mythe, autant qu’une blessure dans l’histoire de la Colombie. On dit qu’il a amassé près de 50 milliards de dollars dans sa carrière (dont 10% ont été mangés par des rats, car entreposés ou enterrés un peu partout dans Medellin). Il a fait tuer des milliers de personnes, dont 3 candidats à la présidentielle, mis le pays à feu et à sang et, malgré tout cela, plus de 10’000 personnes étaient à son enterrement, le considérant comme un Robin des Bois des temps modernes.

Narcos / Netflix / Tous droits réservés
Narcos / Netflix / Tous droits réservés

Au-delà de la personnalité incroyable d’Escobar, admirablement joué à l’écran par le Brésilien Wagner Moura, c’est la mise en scène qui fascine. Mi-documentaire, mi-policier, mi-film de mafia, mi-huis clos mental, la série est une plongée dans une époque presque récente où le monde s’est accéléré et où la drogue est définitivement sortie du monde de l’innocence, pour rentrer dans un grand banditisme d’une échelle jusque-là insoupçonnée. Comme le dit Gustavo à son cousin Pablo, lorsque celui-ci évoque Al Capone : « Oui, mais Capone n’a jamais eu autant de fric à planquer que nous. »

Entrecoupé d’images d’archives, d’une ambiance délicieusement rétro et latino-américaine, on plonge avec envie dans cette fresque d’une époque terrifiante et fascinante, où les gangsters n’ont rien de romantique, mais sont des tueurs et des menteurs froids et calculateurs. Outre l’aspect documentaire cité précédemment, on apprécie particulièrement que les personnages parlent dans leur langue : les Américains en anglais, certes, mais les Colombiens en espagnol. Ainsi, la série est entièrement en V.O.

Autre ressort donnant de la profondeur au récit est cette habitude qu’a désormais Netflix de ne plus réellement découper ses séries en épisodes, mais de les organiser comme un tout. En effet, Narcos est avant tout un immense film, un récit grandiose. Le vice a même été poussé à ne plus découper la série en saisons : la première s’arrête quelques jours avant la fin d’Escobar, laissant imaginer que la suite ne parlera plus de lui, mais que la transition entre les deux « époques » (Cartel de Medellin, puis Cartel de Cali) se fera en cours de deuxième saison.

On ne peut donc que vous conseiller cette série superbe, tout en précisant qu’il ne s’agit pas d’un documentaire et que plusieurs parties ont été romancées.

Au passage, si les histoires autour de Pablo Escobar vous parlent, on avait aimé l’année passée le film Paradise Lost. Mention spéciale aussi pour le sublime générique, une merveille.

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