Green Room

"Nous réservons sang et larmes à nos invités"

2
3516
Green Room - Image droits réservés - © A24

Jeremy Saulnier nous avait subjugué avec Blue Ruin, un thriller d’une fluidité déconcertante. Cette fois-ci, le cinéaste reprend les codes de son précédent film pour nous plonger dans un thriller sous tension perpétuelle et parfaitement ficelé.

Dans l’Amérique profonde, nous découvrons un groupe de punk rock, The Ain’t Rights, en plein tournée. Voyant leur tournée prendre une tournure désastreuse, les musiciens vont faire escale dans un dernier endroit, l’endroit de trop. Après s’être produits, les rockeurs découvriront avec stupeur un cadavre en backstage. C’est ce moment fatidique qui provoquera la perte du groupe, désormais la cible d’un gang de skinheads complètement allumés.

Le regard déterminé d'Amber (Imogen Poots) - Image droits réservés - © A24
Le regard déterminé d’Amber (Imogen Poots) – Image droits réservés – © A24

Green Room, une brutale mise en scène, voire vicieuse, où l’horreur et la tension atteignent des sommets. Si Saulnier tarde à directement nous mettre dans le vif du sujet, le cinéaste construit astucieusement son récit sans bruler les étapes, avant de terminer en rouleau compresseur pour tout détruire sur son passage. Comprenez par-là, que Green Room ne va pas de main morte. Ô non! La violence y est exacerbée et s’associe avec une tension presque insupportable.

Véritable carnage, Green Room réserve sang et larmes à une joyeuse bande de rockers décidés à clôturer leur tournée désastreuse. 4 membres qui vont faire équipe avec l’étrange Amber (Imogen Poots), une membre de l’autre groupe décimé par cette curieuse mort dans les coulisses. Encerclés par cette horde de nazis, les 5 acolytes vont devoir faire preuve d’audace et de courage pour se sortir d’un piège sanglant, où l’action est à son comble. Une situation critique qui verra ces jeunes gens ne pas s’en sortir indemnes.

Darcy Banker (Patrick Stewart) et sa bande de furieux nazis - Image droits réservés - © A24
Darcy Banker (Patrick Stewart) et sa bande de furieux nazis – Image droits réservés – © A24

Tout comme dans Blue Ruin, Jeremy Saulnier réussit sa mise en scène, ainsi que sa direction d’acteur. Symbolisé par le talentueux – mais trop méconnu – Anton Yelchin, le casting de Green Room est d’excellente qualité. Outre Yelchin, Imogen Poots et surtout Patrick Stewart crèvent l’écran. Si Yelchin – d’un charisme élogieux – et Imogen Poots sont les leaders de cette bande meurtrie et massacrée, Stewart est le leader des assaillants. Aussi froid qu’un glaçon, aussi démoniaque que Satan, l’interprète de Darcy Banker nous donne froid dans le dos rien que par ses regards aussi acérés que des couteaux de cuisine.

L’hémoglobine dégouline de toutes parts, Green Room est macabre et terriblement dérangeant. Dans cette pièce lugubre, l’effet pervers se multiplie par 10, nous gardant dans un état second, dans un état de suffocation total. Véritable tour de force que propose Saulnier avec « sa » Green Room. Le résultat est du même calibre que Blue Ruin, voire mieux. Considérons Green Room comme un coup de poignard dans le dos, qui vous transperce lentement pour nous vider de toutes forces, de toutes émotions. C’est terrifiant, haletant et délicieux à la fois.

Green Room | Bande-annonce

Fiche technique :

Réalisé par : Jeremy Saulnier
Date de sortie : 27 avril 2016
Durée : 1h34min
Genre : Thriller, Action
Pays : USA
Scénario : Jeremy Saulnier
Photographie : Sean Porter
Musique : Brooke Blair, Will Blair
Distributeur suisse : Praesens Film

Casting :

Anton Yelchin
Imogen Poots
Patrick Stewart
Alia Shawkat
Joe Cole
Callum Turner
Mark Webber
Eric Edelstein
Macon Blair
Taylor Tunes