Cannes 2016 | American Honey

Un road-trip long, beaucoup trop long.

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American Honey - Image droits réservés - © Protagonist

Un road-movie en compagnie d’une bande d’ados qui vendent des abonnements de magazines pour se faire de l’argent, avec pour lieu de travail le midwest américain. American Honey suit cette jeunesse dépravée, et plus particulièrement Star (Sasha Lane), une jeune fille de 18 ans qui fuit sa famille quelque peu atypique pour tracer la route avec cette bande de vendeurs. Dorénavant membre de l’équipe, elle y fait la connaissance de Jake (Shia LaBeouf), l’un des vendeurs les plus prolifiques du contingent.

Croisement entre Larry Clark et Harmony Korine, American Honey peut se comparer à un voyage initiatique, au coeur d’une jeunesse qui préfère profiter de la vie en s’adonnant à de nombreuses soirées arrosées auxquelles se mêlent des histoires d’amour et une musique omniprésente. Le portrait que brosse Andrea Arnold de cette bande, se veut libre et immersif. Une jeunesse sans attache, désireuse de partir à l’aventure en laissant derrière elle les contraintes d’une vie classique.

Un seul mot d’ordre : gagner de l’argent

Quand Star embarque dans cette aventure, la donne est simple : gagner de l’argent. Sa boss, la vénéneuse Krystal (Riley Keough), n’oublie pas de lui rappeler qu’elle n’est pas là pour s’amuser, mais pour bosser et gagner sa croûte malgré l’ambiance festive qui y règne. Krystal – Riley Keough en Américaine pur sucre – fait régner l’ordre avec une certaine poigne. Elle s’appuie sur son as de la vente, Jake, qui lui ramène un paquet d’argent. le natif de Bakersfield tombe très vite sous le charme de Star, si bien qu’il n’arrive plus à contrôler ses vives pulsions envers Star.

Si Andrea Arnold use des clichés américains à plusieurs reprises, elle y ajoute une touche musicale omniprésente. Du hip-hop à la country, tous les styles musicaux y passent et rythment les nombreux voyages des vendeurs de magazines. Presque agressive et répétitive, la bande-son est une sorte de remise à niveau du style employé par Arnold, situant la génération que la réalisatrice met en avant,

American Honey n’excelle pas, mais certains points sont à noter. De dialogues en dialogues, une certaine approche sur la nouvelle génération et ses rêves enfouis empruntent un chemin intéressant. Que signifie cette envie d’aventure ? Andrea Arnold tente d’y répondre par des actes sexuels, des escapades et des beuveries. La jeunesse semble particulièrement intéresser la cinéaste, mais elle ne capte pas complètement l’énergie de cette team. Quelque peu hasardeux et maladroit, American Honey est bien trop long – 2h42 -, se fourvoyant dans une éternelle répétition qui a tendance à irriter le spectateur.

Le talent Shia LaBeouf – son personnage lui colle bien à la peau – n’y changera rien, tout comme la belle plastique de Riley Keough – un peu effacée. Les deux « stars » sont entourées d’un casting inconnu, dont nous sentons vite les errances. American Honey tourne en rond et se perd dans l’Amérique profonde. Une déception relative due à l’incohérence du propos d’Arnold.

American Honey | Bande-annonce

Fiche technique :

Réalisé par : Andrea Arnold
Date de sortie : Prochainement
Durée : 2h42min
Genre : Drame, Aventure
Pays : USA, Grande-Bretagne
Scénario : Andrea Arnold
Photographie : Robbie Ryan
Distributeur suisse : –

Casting :

Shia LaBeouf
Sasha Lane
Riley Keough
Arielle Holmes
Will Patton
Chad Cox
Isaiah Stone