British Summer Time: Blur à Hyde Park

This is the next century Where the universal's free

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Blur / BST 2015 / Emma Swann / Tous droits réservés

L’avantage avec le British Summer Time Festival de Londres, c’est que c’est facile à trouver: on sort du métro à Marble Arch, on fait 20 mètres et, du centre d’une des plus grandes villes du monde, on se retrouve plongé dans un festival open-air anglais, avec tous les stands et gadgets habituels.

Samedi 20 juin 2015, donc, le ciel est menaçant, on nous annonce de la pluie, normal pour un « temps estival britannique », mais pour le moment ça roule. Il est 14 heures, les festivals en Angleterre ont souvent lieu l’après-midi, réflexe de survie météorologique et horaires inspirés des pubs obligent, nous commençons par un petit concert de The Horrors sur la scène principale. Pas plus impressionnants que lors de leur passage à Vevey, ils laissent le sentiment de faire le boulot, sans plus. On passe voir Hanni El Khatib sur la petite scène et l’ambiance commence à prendre. Les nuages aussi.

Il est temps de s’avancer au-devant de la grande scène, dans le carré spécifique « fans » (drôle d’invention que ce parcage de premiers rangs), pour aller voir les toujours formidables Metronomy. Le set est excellent, évidemment, peut être plus punchy que celui du Fri-Son, avec moins de cons pour raconter leur vie autour de nous pendant le concert en tous cas. Seul soucis : on se prend la pluie sur la gueule et pas un peu. Après 1h15 de concert partiellement sous l’eau, sous l’œil de Damon, Graham and co qui observent depuis la terrasse VIP, on est quasi-fin prêt pour la raison de notre voyage, pour le concert de l’année, le retour à la maison des gosses de sous le Westway.

Alex James, sa clope, son café et ses potes de Blur arrivent sur scène, un camion de glace est là, il sera utilisé pour distribuer des cornets aux premiers rangs, dans un joyeux bordel (« it’s a disaster » avouera Damon Albarn, aux manettes de la distribution).

Blur / BST 2015 / Tous droits réservés
Blur / BST 2015 / Tous droits réservés

Le groupe commence par le premier titre du nouvel album, distillé par surprise à la fin de cet hiver, enchantant les fans du monde entier. Go Out est joué avec entrain et permet de lancer un live où l’entier du public est déjà conquis et moitié fou… nos voisins chantent Tender a capella depuis 1 heure. Viennent ensuite l’antique (1991 quand même) There’s No Other Way et l’autre single de leur dernier album, Lonesome Street: d’après Noel Gallagher, il s’agit du titre de l’année… aucun des quelques 50’000 Anglais présents ne viendra le contredire, l’ambiance est bouillante. A noter qu’il y a 24 ans entre les deux titres et l’un comme l’autre semble avoir été composés la veille. On aura ensuite quelques classiques plus tranquilles, notamment un Coffee & TV où Damon joue un peu avec Graham et un assez inattendu Thought I Was a Spaceman tout en retenue.. eh oui, Blur c’est aussi de l’élégance et de la classe.

Mais à un certain moment, après quelques superbes anciens titres, Trimm Trabb et He Thought of Cars, le côté « sales gosses ados »  remonte et tout le monde danse de nouveau avec le hit 90’s End of a Century, puis un I Broadcast mémorable, bien plus amusant que sa version album. A ce sujet, il est intéressant de noter que la scène montée à Londres est en réalité un immense écran, sur toute les longueurs/largeurs disponibles, et que le groupe, pour ce titre, décide de l’utiliser pour diffuser des centaines de vidéos envoyées par des fans à travers le monde… très beau, très visuel.

Blur / BST 2015 / Tous droits réservés
Blur / BST 2015 / Tous droits réservés

Tout le monde chantera en chœur sur Tender avec « love’s the greatest thing » s’affichant dans des dizaines de langues durant la chanson. Le public, déjà chaud après ce tube, explose littéralement lorsque Phil Daniels débarque sur scène pour le classique et fou Parklife, moment d’anthologie, évidemment. Pas de repos, le temps d’un petit Ong Ong amusant, les quatre envoient alors un Song2 totalement déchainé, durant lequel l’ensemble de la foule saute, gueule et danse dans tous les sens, impossible de rester en place, inutile de résister, on est aux anges.

Blur / BST 2015 / Tous droits réservés
Blur / BST 2015 / Tous droits réservés

Un peu de repos ensuite, avec un public reprenant à l’unisson To the End et This Is a Low. Damon l’avait dit en entrée, « It’s good to be back home », Londres acquiesce, sans la moindre retenue ou hésitation, dans un de ces moments magnifiques, dans ce que l’Angleterre a de plus incroyable : sa musique, son rock, sa pop.

Un petit passage en coulisse, mais personne n’est dupe, tout se finira avec les morceaux les plus attendus du meilleur groupe anglais revenu à ce qu’il a de plus émouvant : un  Stereotypes remplaçant le tubesque Country House qui ne sera pas pour ce soir, un Girls & Boys pour rigoler et se souvenir qu’on a eu 16 ans, un For Tomorrow toujours aussi beau, avant le titre que tout le monde attend et redoute, car étant toujours le dernier et sans aucun doute le plus beau, The Universal.

On chante, on est ému, on est des gosses. Les leurs de gosses sont là, en bord de scène, toute l’Angleterre chante d’une voix, Dave, Alex, Damon, Graham, leurs choristes et cuivres quittent la scène, eux aussi visiblement touchés. Quel beau moment.

 

British Summer Time, Hyde Park, Londres 20 juin 2015

Blur : Setlist

Go Out

There’s No Other Way

Lonesome Street

Badhead

Coffee & TV

Out of Time

Beetlebum

Thought I Was a Spaceman

Trimm Trabb

He Thought of Cars

End of a Century

I Broadcast

Trouble in the Message Centre

Tender

Parklife (with Phil Daniels)

Ong Ong

Song 2

To the End

This Is a Low

Encore:

Stereotypes

Girls & Boys

For Tomorrow

The Universal