Une famille à louer

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Une famille à louer - Image droits réservés - www.champselyseesfilmfestival.com

Après Marie Heurtin, Jean-Pierre Améris revient avec Une famille à louer. Comme d’habitude, Améris base son récit sur un personnage étrange, qui sort de l’ordinaire. 

Paul-André est un homme riche, très riche. Un jour, son attention se porte sur Violette, une mère de famille déboussolée et fauchée. Sur la sellette après une altercation avec un vigile dans un supermarché, la jeune femme est menacée de perdre la garde de ses enfants. Arrive Paul-André qui lui propose d’éponger ses dettes en échange d’un « essai » dans sa famille. Une sorte de location de famille, pour que l’homme d’affaire goûte à l’univers familial.

Avec un synopsis pareil, Une famille à louer ne pouvait que donner lieu à des scènes plutôt cocasses. À vrai dire, Une famille à louer se veut humoristique, mais la trame de l’histoire prête à confusion par moment. Si le concept de la « location de famille » semble drôle, le personnage timide et introverti de Paul-André sème le doute dans le registre dans lequel nous devons classer le film de Jean-Pierre Améris. L’histoire nous amène à suivre une femme dépassée par les événements et un homme profondément marqué par une enfance misérable. Certes, Une famille à louer ne tombe jamais dans le film larmoyant, mais la réalisation nous perd dans un film à « l’entre-deux ». Comédie ou drame, nous restons dans l’expectative face à une oeuvre restant dans son petit confort sans prendre de risques notables.

Si nous sentons l’oeuvre au scénario convenu, le personnage de Paul-André, campé par Benoît Poelvoorde, reste la force du film. L’acteur belge interprète, avec finesse, un personnage étrange, dont l’enfance fut gâchée par un père stricte. Du côté du personnage de Violette, Virginie Efira évolue dans un registre qui lui va comme un gant. La belge devient, au fil des minutes, attendrissante par son côté spontané.

Loin de sa dernière excellente réalisation, Jean-Pierre Améris tient la route grâce un casting judicieux, auquel s’ajoute l’apparition d’Edith Scob (spectrale dans l’incroyable Holy Motors), mais le sujet est traité de manière trop brouillonne. Nous restons dans une comédie au scénario peu original.

Bande-annonce :

 

Fiche technique :

Réalisé par : Jean-Pierre Améris
Date de sortie : 19 août 2015
Genre : Comédie
Durée : 1h37min
Nationalité : Français
Scénario : Jean-Pierre Améris, Murielle Magellan
Photographie : Virginie Saint-Martin

Casting :

Benoît Poelvoorde
Virginie Efira
François Morel
Philippe Rebbot
Pauline Serieys
Calixte Broisin-Doutaz
Edith Scob
Nancy Tate