Berlin 2016 | Mahana (The Patriarch)

Place au cinéma néo-zélandais à Berlin, hors concours, avec Lee Tamahori qui présente "Mahana", sa fresque d’une société il y a cinquante années de cela.

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Mahana, par Lee Tamahori
Temuera Morrison dans le rôle de Tamihana Mahana. Image © Berlinale

Le réalisateur de Meurs un Autre Jour revient pour un film d’une lignée similaire que celle de que l’excellent Once We Were Warriors, le film l’ayant révélé au public en 1994.

Dans les années 1960 d’une région rurale du nord-est de la Nouvelle-Zélande, deux familles maories sont ennemies depuis trois générations ainsi que rivales commerciales dans la tonte de moutons. Les Mahana sont menés par le patriarche Tamihana (Temuera Morrison) alors que la famille des Poata est elle sous la responsabilité de Rupeni (Jim Moriarty). Le jeune Simeon Mahana (Akuhata Keefe) est le petit-fils de Tamihana et aussi celui qui lui donne le plus de fil à retordre avec son refus de se conformer à son autorité. Un jour, je jeune Simeon découvre un secret de famille impliquant sa grand-mère Ramona (Nancy Brunning), et risque non seulement la cohésion de sa famille mais aussi l’avenir de ses parents Joshua (Regan Taylor) et Huria (Maria Walker).

Disons qu’avant de regarder Mahana, je ne pensais jamais autant m’investir émotionnellement dans un concours de tonte de moutons. Mais pourtant, Lee Tamahori réalise un film qui communique aisément l’ambiance locale.

Une production soignée avec de belles couleurs et une bande-son mélodieuse, on se prend très rapidement dans l’environnement naturel de ce magnifique pays. Pour Mahana, son plus grand « pêché » est incontestablement l’histoire plate dans laquelle le film se lance, et ce non pas par son choix, mais par son exécution.

Dans un mélange de tradition et culture, tout est en place pour en faire un film plus fort que n’est le résultat final. C’est peut-être trop basique, une sorte de Roméo et Juliette version Maori, mais l’histoire ne m’a pas plus enthousiasmée que ça, et les acteurs ne m’ont pas davantage ému hormis une scène au dénouement; un dénouement qui, pour ma part, me semble totalement dénué de sens ou de plausibilité. Le film avait même quelques flashbacks, pour vous dire l’étendue. La scène la plus poignante, dans un tribunal, ne fait qu’effleurer un des thèmes majeurs qui a donné naissance à tellement de romans, films et mouvements en Nouvelle-Zélande; celui de l’injustice sociale et de la ségrégation dont sont victimes les Maori. On n’en verra pas plus sur la société pour se concentrer sur la famille.

Basé sur le roman très bien reçu Bulibasha: King of the Gypsies par Witi Ihimarea, Mahana parle de différentes formes d’amour vu par un garçon qui pose des questions et change l’état des choses. Pourtant, pour ces quelques moments surréels dans la vie d’une famille maori respectée dans la Nouvelle Zélande rurale des années 1960, avant les migrations en masses dans les villes, Mahana ne réussit pas vraiment à communiquer une histoire transcendante.

Noté : 3 / 5

Bande-Annonce

Casting

Temuera Morrison
Akuhata Keefe
Nancy Brunning
Jim Moriarty
Regan Taylor
Maria Walker

Détails

Date de sortie en Suisse: Inconnue
Réalisateur: Lee Tamahori
Pays de production: Nouvelle-Zélande
Durée du film: 103 minutes
Genre: Drame

(Images droits réservés)

REVIEW OVERVIEW
Noté
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J’ai obtenu en septembre 2013 mon Master de HEC Lausanne et je m'occupe ainsi de la majorité de l'aspect commercial et partenariats du webzine. C’est avec enthousiasme que j’ai rejoint David, Hervé et Sven en mai 2014 pour créer Le Billet, et je me réjouis d'y contribuer dans la durée!