Antigel 16: Grand central

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Antigel / Angel Haze / Ioan Nicolau / Tous droits réservés

On reparle d’Antigel 2016, avec l’autre site où l’on s’est rendu, le génial Grand Central.

Niché à Vernier, entre l’autoroute, les voies CFF, le tram et la zone industrielle, une ancienne halle, mi- ouverte, mi- fermée, dont l’aménagement a probablement dû demander un boulot incroyable aux Antigéliens, confirme la force du festival dans sa volonté de réaménager des lieux, même temporairement, pour créer une ambiance et une atmosphère unique.

Notre première soirée est consacrée au « New Hip-Hop », avec Le1f et Angela Haze. Le premier nous a toujours fascinés avec le monde qu’il sait créer, le rythme qu’il impose. C’est un excellent live, punchy, mais y a quand même un souci. Dans un concert de hip-hop, poser la voix sur la musique d’un groupe complet, c’est le mieux, avoir un DJ qui lance les titres et les mixe, ça peut le faire. Mais faut un des deux. Là, le pauvre Le1f se retrouve à aller entre chaque titre sur le bord de la scène pour appuyer sur « play »… c’est un peu la galère. Un bon mec donc, un bon son et un style cool, mais quand même un petit souci niveau RH dans la Le1f Company: faut engager un DJ. Angel Haze débarque ensuite, avec son DJ et là tout coule. La belle bouge et fait bouger, dans un style relax, avec énergie et sans jamais trop en faire. La classe, on adore!

Antigel / Ioan Nicolau / Tous droits réservés
Antigel / Ioan Nicolau / Tous droits réservés

On revient la semaine suivante pour la soirée clubbing et techno. L’endroit s’y prête magnifiquement. Un petit regret néanmoins. Celui-ci réclame un petit exposé sur le lieu : on arrive au Grand Central par un grand couvert extérieur, puis on rentre dans l’espace intérieur par le vestiaire, puis un espace bar, puis un autre bar, puis, enfin, la scène/dancefloor. Pour les concerts, on avait bien compris la veille que les concerts se trouvaient dans le dernier espace et que les autres, les bars principalement, étaient plus pour discuter, boire des coups. Pour une soirée clubbing, on regrette que les 2/3 du Grand  Central soient dans la lumière, sans la musique à fond. En gros, j’ai personnellement regretté qu’on n’ait pas étendu le dancefloor à la zone bar, en tous cas à une des deux. Là, ça manquait un peu de patate du coup, ambiance un peu trop tranquille. Pour le reste, le trio Berlino-madrilèno-sanfranciscain (Efdemin, Psyk, Matrixxman) a fait le boulot magistralement, en envoyant un beau gros son, parfait pour un vendredi soir.

Antigel / Jeff Mills / Ioan Nicolau / Tous droits réservés
Antigel / Jeff Mills / Ioan Nicolau / Tous droits réservés

Dimanche 14, enfin, c’est la soirée Cinemix avec Jeff Mills. Le concept : un film avant-garde des années 1920 et une B.O mixée en live par Mister Mills. Le film, « Berlin, synphonie d’une grande ville », tout d’abord est un fascinant aperçu du Berlin de l’entre-guerre qui, comme son nom l’indique, se veut une symphonie de la grande ville. Il débute le matin par le réveil de celle-ci, se prolonge à travers sa journée de travail, de vie et se termine dans la nuit. Une plongée fascinante et rythmée dans la vie de cette incroyable métropole, en même temps qu’une mise en scène magnifique. La musique de Jeff Mills s’adapte parfaitement et suit le tout, permettant de souligner la musicalité de la mise en scène. Une belle soirée pour terminer un beau festival…

On se réjouit déjà de l’an prochain.