Creed (L’héritage de Rocky Balboa)

Sorti depuis déjà quelques mois outre-Atlantique, le fils spirituel de Rocky arrive enfin cette semaine dans nos salles, signé de la main de Ryan Coogler.

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Creed, par Ryan Coogler
Image © 2016 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures Inc. et Warner Bros. Entertainment Inc. Droits réservés.

Annoncé durant l’année 2013, voici enfin le premier volet de ce qui sera sans doute une longue série à succès de l’héritage de Rocky Balboa. Cependant, pour toutes ses qualités, Creed n’apporte quasiment rien d’innovant pour une franchise vieille de désormais sept incarnations. Si cela ne vous dérange pas et que vous appréciez de nouvelles versions d’une recette à succès, Creed vous séduira. Si comme moi vous auriez aimé voir un peu d’audace cinématographique, l’avis sera mitigé.

Apollo Creed (Carl Weathers, dans les 4 premiers films) avait un fils. Né d’une affaire extraconjugale, le petit Adonis (Michael B. Jordan) n’a jamais connu son père mais a hérité de son caractère. Toujours hanté par l’héritage de son père ainsi que de celui de Rocky Balboa (Sylvester Stallone), Adonis se fait une réputation dans le monde de la boxe sous le nom de Johnson et décide de rejoindre le retraité Rocky à Philadelphie pour le convaincre de l’entraîner. Réticent initialement, Rocky accepte et Adonis se retrouve rapidement sous le feu des projecteurs à cause de ses origines. S’en suivront une série d’évènements qui pousseront Adonis Creed aux portes d’un combat pour le championnat du monde.

Au moment où Star Wars – Episode VII poursuit son triomphe en étant majoritairement un calque de l’épisode IV, Creed débarque en étant un calque de l’histoire originale de Rocky. Viennent à cela s’ajouter quelques complications familiales, scènes romantiques et pseudo-comiques, et Creed devient rapidement le successeur spirituel de Rocky, tant du film que du personnage. C’est d’ailleurs surement mon plus grand reproche, injuste peut-être, à Creed; d’être victime de son époque. Une époque où les prequels, sequels, reboots et remakes garantissent le succès et la pérennité financière des studios alors que les créations originales se font moins visibles, ou moins distribuées au grand public. Du réchauffé en masse.

Aucune scène ne m’a emballée, malgré un rôle parfait pour Michael B. Jordan, pas même celles pour lesquelles Stallone a gagné un Golden Globe dimanche (Michael Shannon peut se sentir lésé), et tout semble si prévisible si l’on se remémore le tout premier Rocky. D’emblée, Creed place clairement l’obsession d’Adonis non pas envers son père Apollo, mais bien envers le meilleur adversaire de ce dernier en la personne de Rocky Balboa. Parmi les points forts du film, on voit justement la différence de l’environnement dans lesquels Adonis et Rocky ont respectivement grandi, mais trop peu semble être placé sur une autre case que celle de l’héritage et du pédigrée. Les scènes de combat sont de haute volée, tandis que la bande-son est elle parfaitement adaptée. Quelques moments semblent complètements aléatoires (c’est pas parce qu’on boxe à Goodison Park que l’on doit entendre des chants de stades de foot) mais Creed reste une histoire cohérente et solide, à défaut d’être fascinante ou même surprenante.

Pouvant compter sur la présence de boxeurs professionnels tels Tony Bellew et Gabriel Rosado, Creed m’a frustré par son potentiel inexploré mais enthousiasmé par sa narration. Southpaw, pour tous ses défauts et clichés, m’a davantage assommé en tant que film de boxe. Néanmoins, on peut déjà s’attendre à voir Adonis Creed dans un prochain combat, une suite étant déjà prévue et annoncée par le PDG de MGM il y a une semaine. Round 2!

Noté : 2.5 / 5

Bande-Annonce

Casting

Michael B. Jordan
Sylvester Stallone
Tessa Thompson
Phylicia Rashad
Tony Bellew
Graham McTavish
Wood Harris
Andre Ward
Gabriel Rosado
Ritchie Coster
Jacob Duran
Ricardo McGill

Détails

Date de sortie en Suisse Romande: 13.01.2016
Réalisateur: Ryan Coogler
Pays de production: Etats-Unis
Durée du film: 133 minutes
Genre: Drame

(Images droits réservés)

REVIEW OVERVIEW
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