Avec beaucoup de retard, pour cause de vacances lointaines dont je vous parlerai bientôt, je reviens brièvement sur 3 concerts vus en quelques jours entre Fribourg et Lausanne.
Tout d’abord, commençons par papy Tricky qui se faisait la peine de se déplacer au Fri-Son de Fribourg, afin de venir présenter sa nouvelle tournée, son nouveau format de live. Alain Berset était présent, fan de la première heure ou perdu en route en rentrant chez lui, gageons qu’il aura plus apprécié le concert que moi ou, au vu des réactions de la salle, une bonne partie du public. Pourquoi je dis ça ? Disons que quand on va voir Tricky, on sait que tout est possible, le meilleur comme le pire. Malheureusement, si le pire n’a pas eu lieu, le meilleur non plus. Et autant être franc, le curseur était plus proche du premier que du second. Première bizarrerie, Tricky, DJ et producteur, s’est mis en tête de chanter désormais tous ses titres. Idée étrange et suffisamment dérangeante/critiquée pour qu’il soit obligé de la défendre dans une longue tribune sur sa page FB. Bref, en l’absence de réelle voix, même à torse nu, ça chuchote plus que ça chante et ça chuchote même plutôt faux… quand il y arrive, car parfois ses musiciens prennent les voix, Mister Tricky semblant trop déchiré pour tenir la soirée. Ensuite, d’une façon plus générale, ce type de musique ça nécessite en live une certaine puissance du son, une profondeur et là c’était le désert complet. Attends, je dis pas que c’était pas fort, c’était très très fort, c’était juste pas bon. Un tout petit son, qui ne portera donc pas une toute petite voix. Enfin, pour finir, aucun accompagnement visuel, aucune vidéo, rien. Bref, un concert pas forcément affreux sur le fond, mais chiant comme la mort et globalement assez faible. L’ami se fera même le luxe de complètement massacrer Karmacoma de l’époque Massive Attack. Rideau.
Quelques jours plus tard, on se rend aux Docks de Lausanne pour aller voir les gamins de Years & Years. Véritable raz-de-marée mondial, on les avait aperçu à Brighton, ils sont désormais à Coachella et partout, on voulait voir comment ils avaient grandis. Si l’ensemble n’est pas foncièrement mauvais et qu’il y a quelques excellents moments, on notera quelques points. Tout d’abord, et c’est le plus frappant, le groupe transporte une masse de supporters fanatiques à tendance Clearasil qui fait des cœurs avec les mains et on comprend un peu mieux pourquoi tout le monde les programme cette année: ça marche! Ensuite, ils se débrouillent beaucoup mieux sur les titres électro que sur ceux « romantiques », lesquels sont absolument affreux. Enfin, et c’est peut-être plus marquant encore, ils compensent leur relative inexpérience scénique et la simplicité de leur son avec une sur-production folle. Des camions et des camions de matos, d’éclairages, d’effets, ça part dans tous les sens et c’est un peu étrange. Comme une fille un peu mignonne, mais beaucoup trop maquillée pour que tu te poses pas de questions. Bref, plaisant par moment, mais quand même un petit malaise en partant. Au passage, le chanteur s’est blessé ou était malade, on n’a pas compris, mais on n’a pas eu la fin du concert du coup…
Wolf Mike / Les Docks / Years & Years / Tous droits réservés
Enfin, le meilleur pour finir, on est allé voir Other Lives au Fri-Son. Ils passeront avec le génialissime Asgeir cet été à Montreux et on ne peut que vous conseiller chaudement d’aller les voir. Après les deux concerts dont on a parlés plus haut, trop faible ou trop produit, ça fait du bien de voir un groupe juste, jouer sans artifice, jamais chiant, toujours dans le mouvement et avec un son parfait. Y a des critiques à faire, évidemment, mais c’est vraiment un très joli groupe en live. Quasi pas d’électronique et, en conséquence, ce son un peu 90’s qu’on voit revenir par ci par là ces temps, entre les différents murs de pistes superposées des groupes lourdeaux qu’on croise parfois. Frais et agréable, allez les voir.
