Deux semaines de vacances qui tuent avec des amis à Los Angeles et, pour finir, la cerise sur le gâteau, le palmier sur le désert, le pompon, la timbale… Coachella 2016. Le programme était alléchant et il fut à la hauteur des espérances. On va donc vous parler de ces quelques jours, en commençant par le début, le 1er, le vendredi.
Après avoir vendu un rein pour me payer mon package 3 jours (il y a 1 ans, sans la moindre idée de la programmation), avoir fait mon check in, pris mon bracelet, la navette, s’être enregistré online, avoir le bracelet + 21 ans pour la bibine, etc, etc, on peut enfin rentrer dans le sanctuaire au milieu du désert. Herbe verte, Américains woo -ant à tue-tête, Américaine faisant de même, mais avec l’option selfie + fringues sexy, pas de doute on y est.
On fait le tour des lieux, pour déjà se rendre compte que si le site est grand (90’000 personnes chaque soir quand même), la configuration, autour d’un immense terrain ouvert (le terrain de polo du coin), fait qu’il est facile de se balader d’un endroit à l’autre. Niveau décor, c’est beau, c’est clair : palmiers, herbe verte, œuvres d’art, illuminations, chaque détail est beau. En gros, y a 2 scènes extérieurs, la (très) grande et la moyenne, 2 chapiteaux « classiques », 1 chapiteau électro avec des effets de lumière assez cools et 1 tente électro toujours bondée. Tout ça sans compter les petites scènes annexes.
Le horaires sont globalement midi – minuit, c’est donc plutôt un festival d’après-midi, comme en Angleterre, mais pour des raisons différentes. Ici, on ne se protège pas du froid et de la pluie en festoyant l’après-midi, mais on est en Californie, on aime le soleil. On arrive évidemment trop tard pour les premiers concerts, pas grave, on se balade, on découvre. On commence gentiment par Joey Bada$$ en buvant un margarita à 15$ (sans le tip et uniquement dans le beer garden, attention). Puis on passe d’un endroit à l’autre avant d’aller voir Ibeyi. Les sœurs sont très à l’aise sur scène, manifestement pas impressionnées. Cubaines, françaises, mondiales, elles enchaînent les titres, avec des voix et des percussions très précises. Une mise en route très agréable pour nous.
On continue avec une autre Française, Miss Christine and the Queens. Très curieux de cette apparition californienne, nous ne sommes pas déçus. Elle fait le show, danse, parle, chante, tout ça en anglais, bien sûr. Surpris de voir que son album est sorti aux USA entièrement traduit, nous découvrons sa popularité locale, importante mais encore naissante. Un excellent moment, la miss sait voyager.
On papillonne ensuite, sans vraiment se fixer : St Germain, BØRNS, M83, bières et margaritas. Puis nous décidons de tenter le coup The Last Shadow Puppets. Commence alors un concert magnifique, où les deux rockers aux allures de crooners/dandys, nous emmènent quelque part chez eux, nous étrennant leur nouvel album, sans négliger le 1er. Un concert d’une simplicité aussi désarmante que sa beauté. Pas besoin de vidéos, d’effets, de featurings et de tout ça, il suffit parfois de deux mecs, de leur groupe et de quelques cordes.
On va ensuite jeter un œil chez Ellie Goulding (sans intérêt), puis on se dirige vers la 2ème scène pour aller voir le projet commun de Diplo et Skrilley : Jack Ü. Autant le dire franchement, je savais déjà que les deux font de la soupe, mais dans un cas comme dans l’autre, j’avais des bons souvenirs en live, que ce soit avec le 1er à Sziget en 2010 ou avec le 2nd à Exit en 2014. On s’attend donc à un truc bête, mais marrant. Autant le dire direct, ça sera bête, carrément con, limite débile. Quant à l’humour du truc, c’est un empilement de sketchs à chier, tendance Chevallier et Laspalès font du Dubstep :
- Hey Diplo, where are you?
- I’m there Skrillex, under the floppy (avec le mec qui se cache sous une disquette géante)
Le dialogue est réel et je pourrais parler des heures sur la débilité de ce show, à quel point ces enchaînements épileptiques d’1 mn 30 bousillent le principe même de l’électro et du live. Perso, j’aime quand ça bouge, quand ça tape. Mais là, on change de titre toutes les 30 secondes, on te dit quand applaudir (clap clap clap sur l’écran, true story), le décor est moche, les visuels sont moches, tout est nul. On nage en pleine connerie et le seul réconfort a finalement été que nous nous sommes tirés avant que Kanye débarque pour faire un featuring, à priori, humoristique. Un concert de merde, la fin de la musique électronique, point barre.
On va ensuite direct à LCD Soundystem et, autant le dire de suite, je ne connais que très peu et n’ai donc pas trop d’attente sur ce retour. Comme une réponse au concert précédent, celui-ci est tout ce qu’on peut attendre de la musique aujourd’hui, sobre sans être chiant, avec des longs titres qui laissent monter l’intérêt, des effets lumineux maîtrisés. Un magnifique concert, à voir si vous en avez l’occasion.
Notre première soirée dans le désert californien se termine donc sur une excellente note, ainsi que sur quelques verres.
La suite dans le prochain épisode.