Le festival du film de Locarno, soixante-septième du nom, est lancé!
Après avoir récupéré nos accréditations, Sven et moi avons découvert les environs, les bureaux de presse et nous sommes rapidement rendus dans l’Auditorium FEVI pour assister à notre première projection.
Le premier film que nous sommes allés voir est un monument du cinéma mondial, projeté dans la catégorie Histoire(s) du Cinéma. Les Temps Modernes, une des plus belles œuvres de Charlie Chaplin, me paraît à chaque fois que je la regarde davantage d’actualité. Sur fond de situation économique précaire après la crise de 1933, l’histoire est couplée aux qualités humaines incroyables que sont l’optimisme et l’espoir, splendidement incarnées par Chaplin et Paulette Goddard. Avec son humour, muet et intemporel, faisant rire aux éclats petits et grands durant la session, le film reste indéniablement une œuvre magnifique. Par dessus tout, ce fut la musique qui en fit une expérience magnifique, car c’est l’Orchestra della Svizzera Italiana qui était sur scène pour nous mettre dans l’ambiance. Merci Charlot!
S’en est suivi la conférence d’ouverture, avec des discours du Président du festival Marco Solari, du directeur artistique Carlo Chatrian et du Conseiller Fédéral Alain Berset. Tous les discours furent en français majoritairement, c’est à noter!
Finalement, nous nous sommes tous rendus sur la Piazza Grande pour assister au spectacle qu’est Lucy, de Luc Besson. Arrivés sur place et avant la séance, où ce fut très problématique de trouver des sièges, il y avait la remise du Léopard pour l’ensemble de sa carrière à Jean-Pierre Léaud. Luc Besson et Melanie Griffith sont venus dire quelques mots, et les différents jury ont eu droit à leurs présentations. Réactions mixtes le long de la cérémonie.
Revenons au film. Basé sur le mythe que l’on n’utilise qu’une partie infime de notre cerveau, Scarlett Johansson, homonyme dans le film de l’australopithèque la plus connue, va graduellement venir en pleine possession de son cerveau grace à une drogue. Pensez au film Limitless, mais en pas du tout crédible. Ni Sven ni moi n’avons été impressionnés, bien que nous l’ayons trouvé parfois amusant, mais le scénario ne tient absolument pas la route, les personnages sont insignifiants (avec l’antagoniste, joué par Choi Min-sik, qui me fait penser à un Gary Oldman coréen) et la cinématographie, certes belle, nous distrait plus qu’elle ne nous aide avec des plans d’animaux répétitifs.
Je suis plus critique que Sven à cet égard, trouvant que le film creuse sa propre tombe au fur et à mesure, et que chaque fois qu’il touche le fond, il trouve le moyen d’aller plus bas. Sven a trouvé que le film se rattrapait sur la fin. Personnellement, je pense que le mal est déjà fait, et que la fin est innovante du moins (quoique…). Un petit clin d’oeil à la technologie d’aujourd’hui. Bref, un film médiocre, qui se veut surement plus amusant qu’autre chose.
C’est tout pour ce premier jour, où nous avons pris nos marques. Dès demain nos programmes diffèrent, et nous vous offrirons chaque soir un grand article récapitulatif sur les films de la journée, tandis que les interviews et les films en compétition internationale auront droit à leur propre Billet.
À bientôt!
Mark & Sven