Les Docks | Se recueillir avec José González

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José González @ Les Docks
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C’est d’abord Jessica Pratt qui ouvre cette soirée de dimanche aux Docks de Lausanne. Les gens sont venus voir José González et ça se sent. La chanteuse californienne n’arrive pas à hypnotiser le public, même si sa voix mystique et perchée ne manque pas de me captiver. Elle qui nous fait comprendre que le concert de ce soir est le dernier de sa tournée avec le suédois. En effet, la dernière date prévue jusque là à Paris lundi 16 est reportée:

Suite aux attentats de ce week-end, nous avons pris la décision de reporter le concert de José González prévu le 16 novembre au Trianon. Nous vous tiendrons au courant rapidement d’une date de report, les billets resteront valables.

Posté par Jose Gonzalez le dimanche 15 novembre 2015

Je réalise soudainement d’une manière encore plus forte notre proximité aux événements du week-end, et je regarde ce concert dans une sensation étrange qui mêle deuil, respect, recueil.

La musique du suédois résonne ce soir d’une façon on ne peut plus juste et prenante

José González ne fera que très peu référence aux horreurs passées. Il n’en a pas besoin. On ressent tous quelque chose de semblable. On est d’autant plus attentifs à la voix puissante, aux mélodies pures et enchantées et aux rythmiques entrainantes, à la qualité spectaculaire du son, à toutes les nappes d’instruments qui s’ajoutent minutieusement une à une dans l’atmosphère calme de la salle lausannoise. José mêle titres d’albums passés, nouveautés issues de Vestiges & Claw, et quelques reprises, d’une manière intelligente. Il ne perd l’attention du public à aucun moment, même lorsqu’il donne le lead à l’un de ses musiciens pour jouer l’une de ses compositions. Crosses, Teardrop, Heartbeats, Leaf Off / The Cave, toutes y passent car José est généreux. C’est lors du rappel qu’on s’en rend le plus compte, puisqu’il revient pour en chanter, d’abord une, seul, puis deux accompagné par son band. La track la plus émouvante de la soirée est sans aucun doute Down The Line, et surtout cette phrase répétée à la fin et qui met tout le monde d’accord:

Don’t let the darkness eat you up!