Je vous souhaite d’être follement aimée

"J'ai le droit de savoir!"

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Je vous souhaite d'être follement aimée - Image droits réservés - © Diaphana

Elisa, une kinésithérapeute, part vivre à Dunkerque accompagnée de son fils Noé. Née sous X, Elisa ressent comme un vide et tente de retrouver sa vraie mère. Avant de s’installer à Dunkerque, la jeune femme a entrepris des recherches pour rencontrer sa mère biologique. Malheureusement pour elle, sa mère refuse catégoriquement de la rencontrer et de dévoiler son identité. Mais l’abnégation d’Elisa est sans faille…

Avant toute chose, il est important de souligner une chose. Ounie Lecomte, la réalisatrice, est elle-même adoptée. D’origine coréenne, Lecomte est adoptée par une famille française, à l’âge de 9 ans. De ce fait, nous retrouvons une authenticité qui définit le métrage comme une oeuvre réaliste et rigoureuse.

Dans cette quête identitaire, nous entrons dans le quotidien d’une femme qui, obnubilée par sa recherche, laisse sa vie prendre des chemins incertains. À commencer par son fils, Noé (Elvis Aguis), devenu turbulent et distrait. Affecté par l’état d’errance de sa mère et par ses fréquentations douteuses, le gamin incarne le malaise d’une mère préoccupée. L’absence de la figure paternelle pèse dans la balance – Elisa est séparée du père qui vit à Paris – et laisse l’enfant dans le flou le plus total. Le rôle du fils dans le récit – surtout son tempérament turbulent – reflète le dysfonctionnement terrible que laisse transparaître Elisa (Céline Sallette) à travers ses agissements, d’où la proximité qu’elle laisse entre elle et son fils. Tout simplement incapable de maintenir son autorité face à son enfant à cause de cette barrière qu’elle met entre sa progéniture et elle-même.

Le temps est à l'apprivoisement entre les deux femmes - Image droits réservés - © Diaphana
Le temps est à l’apprivoisement entre les deux femmes – Image droits réservés – © Diaphana

Ounie Lecomte prend le pari de décrire les deux vies en parallèle de Elisa et Annette, la mère biologique d’Elisa. D’un côté, nous avons le quotidien d’Elisa, kinésithérapeute et bien décidée de retrouver sa mère. De l’autre, nous avons Annette (Anne Benoît) – une femme très effacée – qui mène une vie presque austère entre son travail à la cantine de l’école et sa relation très fusionnelle avec sa maman, qui vit dans le même immeuble. Dès le départ, nous comprenons directement que ces deux femmes sont la mère et la fille, ce qui nous amène à comprendre et observer le pourquoi du comment.

Comme l’adage le dit : le hasard fait bien les choses. Ounie Lecomte construit son film à partir de ça, et laisse les deux femmes s’apprivoiser lentement, sans brûler les étapes. Là, Je vous souhaite d’être follement aimée pêche dans ce traitement très lent.

Ce film nous apparaît comme un exorcisme que Lecomte souhaite faire de son passé. La recherche identitaire, voilà ce que représente la nouvelle oeuvre de la cinéaste originaire de Corée. Un véritable sentiment d’abandon plane sur le film, ce que parvient magistralement à faire transparaitre Céline Sallette dans le rôle principal.

Je vous souhaite d’être follement aimée | Bande annonce

Fiche technique :

Réalisé par : Ounie Lecomte
Date de sortie : 17 mars 2016
Genre : Drame
Durée : 1h40min
Pays : France
Scénario : Ounie Lecomte, Agnès De Sacy
Photographie : Caroline Champetier
Musique : Ibrahim Maalouf
Distributeur en Suisse : Agora Film

Casting :
Céline Sallette
Anne Benoit
Elyes Aguis
Françoise Lebrun
Louis-Do de Lencquesaing
Pascal Elso
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Journaliste culturel. Ex Italic Magazine et ravagé de l'écran.