« Ignorantly Delivering Knowledge ». Un pseudo qui peut paraître lambda comme tant d’artistes mais qui cache délibérément le message que Jay IDK veut transmettre à ses auditeurs. Jay a connu une enfance normale. C’est-à-dire, sans errer dans les rues pour du gagne-pain comme la plupart de ses compères mais sans être dans le luxe non plus. Faisant donc partie d’une classe moyenne et ayant engrangé toutes sortes d’expériences, il tient désormais à « expliquer l’Amérique moyenne actuelle » à travers ses textes. Petit détour sur un rappeur qui ne risque pas de rester dans l’ombre de ses compères encore longtemps…
Directement baigné dans la magie de la musique lorsque ses parents écoutaient du Michael Jackson, Gorillaz ou encore Erykah Badu sur une ancienne chaîne stéréo typée nineties, IDK connaît déjà une large palette musicale. Il se perfectionne ensuite dans son genre préféré en écoutant ce que deviendront ses influences plus tard comme A Tribe Called Quest, Eminem et 50 Cent. Cependant, avec tout ce temps passé à écouter de la musique, l’artiste avoue qu’il a commencé à rapper il y a seulement deux ans et demi (!).
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Même si son premier projet intitulé Sex, Drugs & Homework (2014) n’a pas eu le succès escompté, Jay IDK se repose en question, sort le morceau Hungry en début d’année qui va alimenter la foule et revient plus fort cet été avec SubTrap. Un album studio que l’on pourrait comparer à une bombe à retardement. Sorti anonymement dans les bacs, le projet n’hésitera pas à exploser quelques jours plus tard dans tout l’univers rap. Un facteur succès dû à sa facilité de s’exprimer et de narrer une journée au quotidien avec plusieurs caractères que l’artiste s’est créé et imaginé lui-même.
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En effet, n’ayant pas envie de se coller une étiquette du rappeur typique sorti tout droit de la rue, car ce n’est pas le cas, Jay raconte tout au long de SubTrap des histoires liées entre des personnages typiques de la société américaine. On retrouve entre autres King Trappy III qui incarne le gangster typique ayant réussi à se retrouver au sommet, Chris l’étudiant en biologie qui fume des substances illicites pour s’échapper du quotidien ou encore Jon Jon qui représente le dealeur arpentant le coin des rues et qui n’hésite pas à cambrioler pour avoir son gagne-pain. De ce fait, on retrouve pas moins de six personnages différents tout au long de l’opus qui interagissent entre eux, chacun est reconnaissable grâce un flow et une voix différents délivrés par IDK. Une idée concise mais ingénieuse qui permet à l’artiste de peindre une image de la société actuelle des États-Unis sous un angle différent.
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Mélangeant de la soul, avec des live instruments pour finir avec des synthétiseurs actuels, Jay se démarque également des autres rappeurs avec les instrumentales que l’on retrouve sur ce projet. On peut passer d’un morceau avec de grosses basses agrémentées par des synthétiseurs agonisants (The Plug) à une mélodie paisible accompagnée par des boucles de piano (Last Song) pour clôturer l’album. De plus, l’introduction mi-soul mi-électro est aussi un des nombreux autres chefs d’œuvres que l’on retrouve dans ce projet.
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Souvent comparé à des J.Cole, Kendrick Lamar et Lupe Fiasco grâce à ses paroles et sa technicité étonnante, Jay IDK est un rappeur caméléon qui peut s’imprégner de n’importe quelle mélodie et la tourner à sa façon pour donner un résultat dantesque. Avec seulement 23 printemps au compteur, le jeune loup originaire de Maryland est un diamant à polir et à suivre avec attention pour éviter de se prendre une autre bombe en plein nez. En attendant, il continuera à prêcher auprès de ses auditeurs lors de ses passages réguliers dans les ruelles de Spotify ou les avenues de Soundcloud…
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Kevin Pereira Negri