ABC annonçait en grande pompe son nouveau bébé: Wicked City. Une série centrée sur des crimes notables qui ont marqué Los Angeles à différentes époques.
C’est en 1982 que nous nous retrouvons à Los Angeles durant un concert de rock. Dès l’ouverture, l’atmosphère se veut électrique tout comme le show. Ambiance nocturne où le rock’n roll, le sexe et la drogue rythment la vie nocturne du Sunset Strip. Cette boîte de nuit ultra branchée est le terrain de jeu d’un certain Kent (Ed Westwick). Ce jeune homme sous ses airs de charmeur inoffensif cache une nature…meurtrière. Si nous découvrons Kent en tant que tueur en série, de l’autre, nous découvrons deux inspecteurs qui mènent l’enquête (Jack Roth et Paco Contreras) pour faire la lumière sur ces crimes.
Sex, Drugs & Rock ’n’ Roll ! À peu de chose près, Wicked City ressemble à ça. À la différence près que nous avons un malade qui sème la zizanie. La faute à Kent ! Le jeune homme écume les soirées pour trouver sa nouvelle proie dans l’optique d’assouvir ses besoins. Meurtrier très consciencieux, Kent n’oublie jamais de faire une petite dédicace – à la radio – à sa future victime avant de porter l’estocade plus tard dans sa voiture. Le charismatique Ed Westwick reprend les codes de son rôle à succès de Chuck Bass dans la série Gossip Girl. Elégant. Mystérieux. Westwick campe le rôle d’un homme narcissique qui lui sied à merveille.
Si nous pouvons craindre l’omniprésence du tueur dans le récit, il n’en est rien. Certes, nous abordons les facettes du caractère de Kent assez souvent, par contre, le créateur Steven Baigelman parvient à jongler, à un rythme effréné, entre les agissements du tueur et l’enquête des deux flics Roth (Jeremy Sisto) et Contreras (Gabriel Luna). Ces deux derniers sont amenés à créer des alliances avec deux jeunes : Karen McClaren (Taissa Farmiga) et Diver Hawkes (Evan Ross). Deux freluquets qui arpentent le Sunset Strip à la découverte de scoops pour attirer l’attention de grands quotidiens. C’est via ces deux jeunes gens que Roth et Contreras vont approcher – de très près – du but.
À travers l’envie inexorable d’attirer l’attention, Kent trouvera une partenaire de choc. En la personne de Betty (Erika Christensen), le jeune homme voit en cette mère de deux enfants une femme qui ressent cette même cruelle envie de faire du mal. Véritablement interloqué par une expérience sexuelle avec Betty qui vire à la nécrophilie – l’ambiance est d’une étonnante perversité -, Kent ressent une attirance qu’il n’avait plus éprouvé depuis de nombreuses années. En réalité, Kent ne marchera plus seul. Et Betty dans tout ça ? Totalement déboussolée au début, elle découvrira qu’elle n’est pas si différente de Kent…
Dans cette ambiance « Eighties », la série séduit durant les deux premiers épisodes. L’atmosphère des années 80 est bien détaillée et bien mise en scène. Malgré le souci du détail, Wicked City perd vite de son charme. Clichés du flic mal dans sa peau et père de famille absent. Serial killer à l’éternel longueur d’avance. Beaucoup de points négatifs et d’errances scénaristiques ternissent un récit qui promettait sur le papier. Désirant garder une intensité dans le déroulement, Steven Baigelman semble occulter la profondeur des dialogues et vouloir verser dans une histoire très (trop) perverse, où le sexe et le crime sont les maître-mots d’un show mal ficelé.
Si la « connexion » – le terme est souvent employé par Kent dans le show – est partiellement réussie après deux épisodes, le troisième s’avère être une belle plantée. D’ailleurs, pour que vous soyez complètement informés, le troisième acte a sonné le glas de la série. ABC a décidé d’annuler le show et de le retirer de sa grille. Bye bye Wicked City !
Casting: Jeremy Sisto, Ed Westwick, Taissa Farmiga, Gabriel Luna, Evan Ross, Jaime Ray Newman, Anne Winters, Karolina Wydra, Erika Christensen
Création: Steven Baigelman
Genre: Thriller
Date de sortie: 27 octobre 2015
Format: 42min – 3 épisodes
Nationalité: Américain
Chaîne: ABC
