Dix pour cent nous réconcilie avec les séries françaises

Inspirée par l’expérience de Dominique Besnehard, grand agent artistique ayant représenté de nombreux comédiens français, la série "Dix pourcents" nous plonge dans l’univers de l’agence AKS.

0
3037
Dix pour cent
Image droits réservés © 20min

Oui, nous avions perdu foi en les séries françaises. De Sous le soleil ou Plus belle la vie, on s’en souvient tous, mais pas pour le mieux. La grande surprise de cet automne sur France 2, c’est « Dix pour cent » crée par Fanny Herrero et dont le casting fait tomber des nues. Six épisodes de 50 minutes durant lesquels les agents Mathias (Thibault de Montalembert), Gabriel (Grégory Montel), Andréa (Camille Cotin) et Arlette (Liliane Rovère) se donnent corps et âme pour représenter leurs acteurs et aussi pour accessoirement toucher… 10% de leur cachet. Suite à la mort subite de Samuel, fondateur de ASK, les agents et leurs assistants tentent de gérer l’agence tant bien que mal.

Dix pour cent
© Christophe Brachet/FTV

Les épisodes sont, entre autres, réalisés par Cédric Klapisch, symbole d’une génération d’étudiants Erasmus pour sa trilogie : L’Auberge Espagnole, Les Poupées Russes et Casse-tête chinois. Le plus original de la série : les acteurs représentés par l’agence sont incarnés par – pas moins que – eux-mêmes. On retrouve alors comme « guest stars » : Cécile de France, Françoise Fabian, Joey Starr, Laura Smet et Nathalie Baye (jouant mère et fille) et d’autres encore. Mais l’aboutissement de la série n’a pas été une mince affaire: une trentaine d’acteurs auraient refusé de jouer leur propre rôle dans la série, ce qui aurait posé problème à Besnehard et Klapisch dans la réalisation de leur projet. Une mention spéciale à Camille Cotin, plus connue sous le nom de la « Connasse » sur Canal +, interprétant à merveille le rôle de l’agent Andréa ; femme carriériste, impulsive, souvent imbuvable mais pourtant attachante.

Dix pour cent est une série réussie ; des dialogues cocasses et remplis d’humour, des personnages caricaturaux et un regard ironique sur cette facette de l’industrie du cinéma. On y retrouve des comédiens désespérés, vaniteux ou capricieux, des réalisateurs torturés et des agents dépassés et acharnés. Ce monstrueux petit monde de l’agence ASK, où les « grands » de ce monde se retrouvent semble finalement se transformer en un endroit où de simples humains se côtoient. L’autodérision avec laquelle Dix pour cent construit son histoire et ses personnages est probablement sa plus grande force et intelligence. Et si les 6 épisodes vous ont donné envie de plus de rire et de glamour, une seconde saison est sur le point d’être écrite.

SHARE
Previous articleLe Sample : Ou quand le hip-hop emprunte… #1
Next articleRay’s Weekly Mixtape #24
Diplômée en Etudes du développement international, je rejoins l'équipe du Billet en janvier 2015. Films engagés, indépendants, je suis à la recherche d'un cinéma qui perturbe le sens commun et heurte la banalité. Parallèlement, je travaille sur différentes recherches académiques sur le cinéma et la mémoire ainsi qu'au sein du bureau du festival Cully Jazz.