NIFFF 2014 Compétition Internationale: Controra – House of Shadows

Rossella De Venuto écrit et réalise un premier film angoissant qui s'inspire du folklore du sud de l'Italie, sublimé par la photographie de Ciaran Tanham.

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1997
Fiona Glascott, "Controra" Compétition Internationale NIFFF 2014, droits réservés

Megan (Fiona Glascott) artiste irlandaise de son état convainc son compagnon Leo (Pietro Ragusa) de l’emmener avec lui, visiter l’ancienne demeure de son oncle Domenico dans les Pouilles (sud de l’Italie) dont la succession doit être réglée et la canonisation, imminente. Charmés par l’architecture de la vieille bâtisse, le couple décide de s’y installer contrairement aux recommandations de Nicola (Federico Castelluccio), frère aîné de Leo et curé du village. Durant la « controra » période la plus chaude de la journée où les locaux désertent les rues car on raconte que les morts viennent chercher les vivants, Megan est en proie à de terribles hallucinations. Quelque chose cloche dans cette maison, l’entourage de Leo froid et distant contribue à amplifier ce sentiment. Livrée à elle-même, Megan s’enfonce bientôt dans une névrose que Leo explique par une difficulté d’acclimatation. Les hallucinations se font de plus en plus insistantes et semblent mettre Megan sur la piste d’un secret gardé depuis bien trop longtemps.

« Controra » est le premier long métrage de Rossella De Venuto dont les références au cinéma de Dario Argento et plus particulièrement celui de Roman Polanski et son « Rosemary’s Baby » sont nombreuses : les décors, les seconds rôles mystérieux, la femme esseulée, le mari distant, le réel et l’imaginaire qui se chevauchent.

Fait plutôt notable : Rossella De Venuto et son directeur de photographie, Ciaran Tanham parviennent à instiller une ambiance particulièrement malsaine en filmant toutes leurs scènes exclusivement de jour ! Ainsi, tout semble se liguer contre Megan : la ville, les habitants et surtout lumière éblouissante des Pouilles. L’exécution nous tient en haleine au fur et à mesure que l’enquête avance et que la santé physique et mentale de Megan s’amenuise. On salue au passage le jeu de Fiona Glascott, qui rend une copie assez solide dans un rôle à priori difficile et celui des seconds rôles très convaincants.

Toutefois si le l’aspect polar/thriller aura retenu notre attention, on reprochera au film son approche du surnaturel par moments un peu trop hollywoodienne avec quelques « jump scares », ce procédé insidieux qui consiste à prendre le spectateur en traître. Alors que les moments de tension sont bien maîtrisés dans le premier et deuxième acte, certaines apparitions servent de « deus ex machina » censé faire avancer l’enquête lorsque Megan « pédale littéralement dans le yogourt ». Enfin le comportement du compagnon envers sa compagne dont la transformation physique témoigne fortement d’un état de santé gravissime est à la limite de la consternation.

Le mot de la fin

Premier long métrage et essai à moitié transformé pour Rossella De Venuto, dont la présence après la projection fut extrêmement enrichissante. Une photographie sublime, des performances solides, une ambiance pesante  pendant la quasi totalité du récit, ternis en partie par quelques détails.

 

Controra

 

Pays : Italie/Irlande

Ecrit et réalisé par : Rossella De Venuto

Durée : 85 min

Genre : Suspense, Horreur

Date de production : 2013

 

Acteurs et équipe technique

Federico Castelluccio

Pietro Ragusa

Fiona Glascott

Kelly Campbell

Ray Lovelock

Salvatore Lazzaro

Bianca Nappi

 

Photographie : Ciaran Tanham

Montage : Cecilia Zanuso

Musique : Lance Hogan

 

Autres avis

Comingsoon.it 6.6/10

Mymovies.it 2.5/5

filmireland.net

 

SOURCEpage facebook officielle
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Je termine mes études de master en droit à l'université Genève après avoir obtenu mon Bachelor à Lausanne. Passionné de jeux vidéos, ciné & séries depuis mon plus jeune âge, je suis aussi avec ferveur les matchs du football club d' Arsenal tout en tapant dans le ballon quand l'occasion se présente. J'aime tuer le temps dans les transports, soit le nez dans un bouquin, avec un chapitre du shonen weekly jump, ou tout simplement en traînant sur internet. Je me suis fait les dents en pondant des avis pour Italic Magazine et j'écris pour Le Billet depuis juin 2014.