Cinéma | Tarzan

Avant de dévoiler le très attendu "Fantastic Beasts", David Yates nous fait patienter avec le respectable "Tarzan".

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Tarzan - Image droits réservés - © Warner Bros

La légende de Tarzan est remise au goût du jour avec Tarzan de David Yates. Cette fois-ci, nous le retrouvons en milieu urbain – à l’époque victorienne pour être précis – après avoir renoué avec ses origines aristocratiques. Répondant au nom de John Clayton, Lord Greystroke, il siège dorénavant à la chambre des Lords et mène une vie paisible avec Jane. Mais le quotidien de l’homme de la jungle sera chamboulé le jour où il est appelé à voyager pour le Congo comme émissaire du Commerce. Un retour aux sources qui s’avérera plus dangereux que prévu. Le Capitaine Rom rôdera dans les parages et tentera de se venger coûte que coûte…

Critiquée après les nombreuses bandes-annonces dévoilées, cette nouvelle version de Tarzan se profile comme l’un des films phares de ce mois de juillet. Appelé à exploser le box-office, la revisite du roman mythique d’Edgar Rice Burroughs est un reboot respectable qui nous emmène dans une aventure mouvementée au scénario basique.

Amené à regagner le continent africain, Tarzan (Alexander Skarsgard) emmène dans ses bagages Jane (Margot Robbie) et George Washington Williams (Samuel L. Jackson) pour l’accompagner dans son périple congolais. Le film bascule très vite de la vie bourgeoise à la jungle austère et dangereuse et Tarzan y retrouve rapidement sa vélocité et ses racines. Par contre, le film en lui-même peine à trouver son rythme de croisière. Yates semble hésiter quel parti prendre – celui du blockbuster ou celui du film plus sombre – et se fourvoie partiellement. Des scènes épiques aux effets spéciaux totalement ratés, nous-même nous en arrivons à ne pas vraiment comprendre sur quel pied danser.

Flashbacks et effet spéciaux à la pelle

Ce qui est certain, c’est que Tarzan est immersif. Des plans serrés et rapprochés, une photographie qui propose une sélection de couleurs intéressantes, les efforts sont louables de la part de David Yates. Loin d’être irréprochable, le cinéaste met un point d’honneur à nous situer point par point dans l’histoire. Malheureusement, cet exercice est scabreux, engendrant nombre de flashbacks qui freinent le bon déroulement du film – tout le monde n’est pas Jean-Marc Vallée. Sur la durée – près de 1h50 – les analepses en deviennent irritantes et superflues. La fluidité du métrage en prend un coup et tout le récit perd en intensité.

À travers la Savane, les deux acolytes se complèteront - Image droits réservés - © Warner Bros
À travers la Savane, les deux acolytes se complèteront – Image droits réservés – © Warner Bros

Blockbuster au budget colossal – on parle de 180 millions de dollars -, Tarzan pêche aussi par son côté numérisé à outrance, dont la Savane qui semble n’être qu’un vaste écran d’ordinateur. Les décors ne font pas très réels et piquent les yeux par instant, sans verser, heureusement, dans un micmac indigeste. Mais force est de constater que malgré le budget, les dollars n’arrivent pas à gommer les errances techniques.

Skarsgard et Robbie sauvent les meubles

La bonne surprise nous vient du tandem Skarsgard/Robbie. Si le premier apparait plus affuté que jamais, la seconde nous surprend grâce à un jeu délicat qui s’inscrit parfaitement dans l’histoire. Taiseux et ténébreux, Skarsgard réussit à camper un Tarzan aérien qui nous rappelle, grossièrement, son rôle dans True Blood. Il est inévitable de penser à son personnage d’Eric Northman dans la production HBO.

Alexander Skarsgard s'est fait violence pour être sculpté de cette manière - Image droits réservés - © Warner Bros
Alexander Skarsgard s’est fait violence pour être sculpté de cette manière – Image droits réservés – © Warner Bros

Côté méchant, Christoph Waltz fait le job. Sans pour autant casser la baraque, l’acteur allemand, qui campe le Capitaine Rom, reste dans ce moule que lui sied à merveille. Mais sa présence reste plutôt secondaire et ne permet pas à Waltz de faire étalage de son immense talent de comédien. Autre acteur dans un registre qu’il connait bien, Samuel L. Jackson apporte cette touche humoristique dans le costume d’associé de l’homme-singe.

Au final, Tarzan n’est pas transcendant. L’histoire plutôt basique et le manque d’audace sont des aspects qui dérangent. Mais dans sa forme générale, Tarzan remplit son rôle de récit aventureux grand public, voire familial.

Tarzan | Bande-annonce

Fiche technique :
Réalisé par : David Yates
Date de sortie : 6 juillet 2016
Durée : 1h50
Genre : Aventure, Action
Pays : USA
Scénario : Stuart Beattie, Craig Brewer, Adam Cozard, John Collee, Edgar Rice Burroughs
Photographie : Henry Braham
Musique : Rupert Gregson-Williams
Distributeur suisse : Fox-Warner
Casting :

Alexander Skarsgard
Margot Robbie
Christoph Waltz
Samuel L. Jackson
Djimon Hounsou
Ella Purnell
Jim Broadbent
Casper Crump

REVIEW OVERVIEW
Note :
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Journaliste culturel. Ex Italic Magazine et ravagé de l'écran.