Cannes 2016 | The Happiest Day in the Life of Olli Mäki

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The Happiest Day in the Life of Olli Mäki - Image droits réservés - © Sami Kuokkanen

La difficulté dans un sport, c’est de rester « focus » sans arrêt sur son but ultime. Dans The Happiest Day in the Life of Olli Mäki, ce processus de pensée interviendra à un moment charnière pour un boxeur finlandais nommé Olli Mäki. Ce dernier combat pour le titre de champion du monde poids plume, lui ce campagnard qui débarque sous les projecteurs de la capitale finlandaise. Timoré, timide, Olli Mäki s’entraîne dur, frappe fort et reste focalisé sur cette ceinture qui lui tend les bras. Mais voilà que Raija s’immisce dans sa vie, sans crier gare, et voilà que plus rien ne compte…sauf l’amour qu’il porte à Raija.

Premier long-métrage pour Juho Kuosmanen, et premier prix. Le Finlandais s’en va avec le prix « Un Certain Regard » pour ce film tourné en noir et blanc. Rien de transcendant mais une qualité de mise en scène à souligner, en insufflant un rythme de qualité. Très appliqué – aucun plan n’est superflu -, Juho Kuosmanen nous immerge dans le quotidien de ce boxeur à la frappe franche, mais au tempérament emprunté.

Des lumières, trop de lumières pour Olli Mäki

Pétrifié à l’idée de décevoir son entourage, « le boulanger de Kokolla » semble se perdre sous l’avenir radieux qu’on lui prédit. De plus en plus effacé devant les médias, sa hargne s’apparente à de la poudre aux yeux. Poussé comme jamais par un entraîneur au tempérament on ne peut plus difficile, Olli Mäki – interprété tout en retenue par Jarkko Lahti – se laisse bousculer par son coach. Mais ces obligations médiatiques, ces soirées mondaines déplaisent à Mäki. De plus, il doit absolument baisser son poids – son passage en poids plume l’oblige à perdre quelques kilos. C’est donc des saunas en training et obligation de surveiller son alimentation quitte à se faire vomir. Des sacrifices qui démontrent l’aberration du sport professionnel, et ça, Juho Kuosmanen le montre avec une certaine distance. Un court laps de temps que le cinéaste finlandais capte avec une certaine justesse. Derrière le succès, Kuosmanen nous emmène dans l’envers du décor d’un monde de costauds.

La boxe ne semble plus être une priorité pour Olli Mäki - Image droits réservés - © Sami Kuokkanen
La boxe ne semble plus être une priorité pour Olli Mäki – Image droits réservés – © Sami Kuokkanen

Jeune homme taiseux, Olli Mäki intègre un univers qui ne lui sied pas du tout. Concentré sur son objectif, l’homme perdra tous ses moyens quand il verra Raija (Oona Airola). Avec l’arrivée de cette femme à la beauté innocente, le film entre – comme la beauté de Raija – dans un registre différent, celui de l’innocence. La boxe devient secondaire, rien ne semble compter hormis cette jeune femme pour Olli, au grand dam de son gourou, Elis Ask – parfaitement campé par Eero Milonoff.

Avec The Happiest Day in the Life of Olli Mäki, Juho Kuosmanen réussit à jongler entre le quotidien insupportable d’un sportif et celui d’un homme qui découvre le coup de foudre. L’approche est neutre, mais dénote un regard très dubitatif sur le monde ingrat du sport. Grâce à des scènes magnifiquement filmées, Juho Kuosmanen se fait l’auteur d’un film efficace et convaincant.

Extrait | The Happiest Day in the Life of Olli Mäki

Fiche technique :

Réalisé par : Juho Kuosmanen
Date de sortie : –
Durée : 1h32min
Genre : Biopic, Sport
Pays : Finlande, Suède, Allemagne
Scénario : Mikko Myllylahti, Juho Kuosmanen,
Photographie : Jani-Petteri Passi
Distributeur suisse :

Casting :

Jarkko Lahti
Oona Airola
Eero Milonoff