Mirko Loko à Electrosanne

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www.electrosanne.ch

Ce week-end à Lausanne, 25’000 personnes se sont rendues au cœur de la ville pour se trémousser en compagnie d’une impressionnante palette de DJs locaux et internationaux. Entre l’espace open air, le D! Club, le Bourg, le Romandie et la Ruche, il y en avait pour tous les goûts.

Electrosanne, qu’on attend chaque année avec impatience, a démarré jeudi à 17h00 sous un ciel bien bleu et un soleil bien jaune. On était donc bien chaud. Surtout moi, car j’avais rencard avec Mirko Loko.

Mirko Loko, c’est un producteur et DJ suisse super talentueux, que l’on compte parmi les meilleurs de sa génération. Précoce, il fait ses premiers pas dans l’univers musical électronique dès l’âge de 16 ans : il se découvre passionné et entame sa carrière de DJ. Parallèlement, il était programmateur sur la chaîne Couleur3. Puis au Loft.

On se rencontre à l’espace multimédia, il a l’air sympa, il est détendu et calme. Sa dernière apparition à Electrosanne était en 2011. En fin d’après-midi, ce jeudi 4 septembre,  il ouvrait le bal de la 9ème édition. J’en profite donc pour lui demander comment il se sent et s’il ressent une quelconque pression.

Je vais très bien, pas de pression, je suis comme à la maison.

Comme à la maison, en effet puisque ce lausannois n’en est pas à sa première prestation. Réel précurseur de la scène de musique électronique en Suisse, n’est-ce pas ?

J’étais résident au Loft pendant dix ans et programmateur également. Dès le premier jour. C’était vraiment une super expérience parce que c’est la naissance d’un des premiers clubs underground, avec un courant qui allait à l’encontre de tout ce qui se faisait.

Dans le milieu de l’électro, je me demande de quelle manière les artistes sont conviés à une résidence. Du réseautage, copinage, tout ça ?

Je programmais des DJs en fonction de l’actualité. J’ai proposé des résidences à des artistes avant qu’ils n’explosent, tels que : Luciano, James Holden, Ricardo Villalobos qui aujourd’hui sont devenus des monstres. Pour être invité, il faut faire de la musique. Ce n’est pas du copinage. Il faut surtout de la qualité et se battre pour se faire sa place. Ca fait vingt ans que je fais ça, mais j’ai ramé et je rame encore, je ne suis pas David Guetta, très loin de là, mais au moins je fais ce que j’aime, par passion. C’est ma vie. C’est ce qui me fait avancer, ce qui donne le ton à ma vie.

Plutôt grosse foule, gros festival ou petit comité, salle intimiste ?

C’est différent. Moi j’aime bien les endroits intimistes. Ce sont deux approches différentes. On est plus connecté avec le public. Mais c’est aussi bien de faire les grands festivals, c’est bien de mélanger tout ça.

D’ailleurs en parlant de grands festivals, comme notre préféré qui se déroule actuellement, on y voit sur l’affiche des noms tels que Diplo, Benji B, Egyptian Lover, Paco Oscuna, Ben Ufo, Laurent Garnier… qui… ne sera pas là.  C’est navrant hein ?

Garnier, ça a été une très grande influence pour moi, donc oui je suis très déçu. Mais c’est rare de voir Laurent annuler des dates, je l’ai déjà vu souvent, mais c’est dommage qu’il ne soit pas là.

Laurent Garnier et qui d’autres ?

Laurent Garnier, Derrick May et Carl Craig, mes plus grosses influences. Des gens que j’ai connus et avec qui j’ai collaborés. On joue très souvent en back to back avec Carl Craig (=ensemble). J’ai fait de la musique pour son label. Et Derrick, pour mon deuxième album, il m’a prêté sa voix, un petit délire. Garnier, je suis ce qu’il fait depuis qu’il a commencé au Mad, dans le début des années 90, un artiste que j’adore et que je respecte énormément. Il écoute de tout, il joue de tout, il a un panel de 360 degrés, c’est impressionnant.

Et à l’inverse, qu’est-ce qui te fait saigner les oreilles ?

L’EDM et peut-être le métal, j’aime pas trop, mais je suis assez ouvert.

Et toi, tu joues d’un instrument ?

Je fais du clavier, des boîtes à rythmes. J’ai jamais fait de solfèges, mais toujours évolué en tant qu’autodidacte. J’ai toujours écouté beaucoup beaucoup de musique et ça fait presque dix ans que j’en produis, j’ai appris seul, à force de bidouiller.

Tu ponds des supers compositions, tu te lèves la nuit dès que tu as une idée et bim c’est fait ou c’est une réflexion de longue haleine ?

Il y a des tracks que je fais en une journée. Il y en a qui me prennent deux ans. C’est toujours une question de feeling, d’inspiration. Je commence avec un son qui en appelle un autre et cela prend forme. Je n’ai jamais d’idée précise. Si j’ai une idée, j’essaye de trouver le pont.

Tu veux faire quoi quand tu seras grand ?

Je ne sais pas si je vais faire ça encore longtemps. On évolue en permanence. Là, je travaille sur un projet de musique de film qui sortira en 2015. C’est ma première expérience dans ce domaine là, qui est très loin de la techno.

Chez les DJs, je me demande à quel âge est la retraite. D’ailleurs, c’est qui le plus vieux ?

Carl Cox, je pense, il est de 1962. Et il arrête dans deux ans il paraît.

Tu fais quoi demain ?

Je serai en Roumanie et lundi à Ibiza.

Tu voyages beaucoup, c’est trop bien. J’hésite à devenir Djette, c’est quoi les erreurs à ne pas faire steuplaît ?

Ne pas faire par mode, ni par envie de séduire et rester intègre. Juste faire ce que tu aimes. 

C’est noté.

Le maestro local a clairement conquis son public sur la scène Red Bull Music Academy Stage de la Place Centrale avec un excellent set varié.

La soirée annonce un bon début de festival malgré l’absence de Laurent Garnier, qui a dû annuler son show à cause de problèmes de santé. Heureusement, les organisateurs étaient au taquet et ont réussi à faire sauter Ben Klock dans un avion l’après-midi même pour le soir-même. Joli coup.

Je vous laisse découvrir l’univers de Mirko si vous n’avez pas déjà eu l’occasion jeudi ou si vous en voulez encore et parlerai de mes deux autres dates tout bientôt.

 

kiss

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