J’ai découvert il y a quelques semaines, grâce à cette amie brésilienne le travail de Rodrigo Amarante. Bien que son premier album solo soit déjà sorti en début d’année, lorsque Le Billet n’existait encore pas, j’ai trouvé bon de vous présenter ce fantastique artiste brésilien tant son parcours est brillant et son dernier album précieux. Aussi, maintenant que j’ai une barbe, j’apprécie plus qu’avant les musiciens barbus. J’espère que les moustaches ne plairont jamais autant que les barbes d’ailleurs.
Présentant Cavalo comme son premier disque solo, Rodrigo Amarante n’en est pas au début de sa carrière. Loin de là. En fouillant sur le net, je m’aperçois assez vite que j’ai déjà eu l’occasion de voir le personnage. Après quelques minutes à cogiter, j’ai tout de suite Devendra Banhart en tête, tant la musique de Rodrigo a des couches ressemblantes à celles de Devendra. L’année dernière au Montreux Jazz Festival son guitariste/deuxième voix/ami de scène n’est autre que le brésilien à barbe, et si je m’en souviens autant c’est parce que même aux côtés du charismatique Devendra, Rodrigo ne manque pas de prestance. Google et Wikipedia confirment assez vite ce souvenir puisque le Brésilien accompagne le Vénézuélien depuis Smokey Rolls Down Thunder Canyon. Il co-signe d’ailleurs une des plus belles chansons de Devendra à mes yeux: Rosa.
Cela dit, Rodrigo n’est pas connu uniquement grâce à ses collaborations avec Devendra. Il est déjà un artiste respecté depuis longtemps puisqu’il est un élément clé dans l’histoire du rock band brésilien Los Hermanos, et membre fondateur ensuite d’un autre groupe rock/folk/indie appelé Little Joy. Tous les deux ayant eu leur belle réputation sur la scène Brésilienne, faisant de Rodrigo un merveilleux représentant de la Musica Popular Brasileira.
Ci-dessus, une chanson de son groupe Little Joy, Mais parlons maintenant de ce dernier album qui m’a tant séduit.
Rodrigo Amarante – Cavalo
Nada em Vão, c’est le nom de la première chanson du disque qui le positionne comme un véritable concentré de douceur. On est tout de suite face à cette voix douce qui nous semble sortie d’une vieille radio de vacances au soleil mais on est surtout face à un disque d’une mélancolie incomparable. Il faut savoir que c’est tout récemment que Rodrigo s’est installé à Los Angeles, et que son album parle d’exil et d’éloignement. Jusqu’à la couverture d’ailleurs, puisque elle représente un cheval à galops, s’échappant sous une lueur dorée, image d’un onirisme certain. Hourglass passe tout de suite à quelque chose de plus catchy, rythmé par une base entrainante et des paroles en anglais. On sent dans cette chanson une claire similitude avec la musique de son ami Devendra. Surprise, dans Mon Nom, il nous montre ses talents dans la langue française. Trois chansons et déjà trois idiomes différents. Il avait déjà titillé auparavant les français en réinterprétant une chanson de Brassens (La Non Demande en Mariage), que je vous laisse admirer ci-dessous.
Avec Irene, Rodrigo reprend sa langue maternelle pour offrir une balade douce et tendre. Une bossa au plus propre et minimal sens du terme. Voix et Guitare, que demander de plus?
Maná, part sur des sonorités samba en mêlant la batucada et les synthés. Il dédicace cette chanson à sa sœur Marcela, qui est alors en pleine rupture. Fall Asleep est une petite merveille de berceuse, intime et poétique. Tandis qu’il dédicace O Cometa au poète Carioca Ericson Pires décédé en 2012, ne chante pas dans Cavalo jouée presque uniquement au piano), Tardei, elle, clos cet album envoutant avec une chanson autobiographique ou l’artiste se confie et s’ouvre à qui veut bien l’écouter. Magnifique!
Pour conclure, il s’agit d’un album à écouter et à écouter encore.