l’interview: Crystal Fighters

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© Jesper Berg
© Jesper Berg

Les Crystal Fighters, c’est un groupe d’électro-pop anglais. Influencés par le Pays Basque espagnol et ses sonorités ancestrales, ils mêlent tout cela à des beats qui font référence au punk espagnol des années 80 dans le but de créer une musique festive, dansante mais surtout mystique. Véritables machines à hits, les Crystal Fighters étaient à Lausanne la semaine dernière pour taper sur la Txalaparta et pour présenter leur dernier bébé : Cave Rave. J’ai sauté sur l’occasion pour aller m’entretenir avec Gilbert Vierich, l’un des fondateurs du groupe, afin de mieux les connaître.

 

David : Je suis vraiment content de te rencontrer, ça fait déjà longtemps que je suis Crystal Fighters. Ce soir, ça va être la troisième fois que je vois l’un de vos concerts. L’été dernier, vous étiez à l’Arenal Sound en Espagne et, la première fois, c’était ici en Suisse, au Montreux Jazz Festival, tu t’en souviens?

Gilbert : Je m’en rappelle très bien. C’était un concert gratuit au Jazz Café. Il y avait WU LYF juste avant nous. C’était génial !

D: Qu’est-ce que tu aimes le plus en Suisse?

G: Les gens. Les gens ici sont vraiment cool. Vous êtes très décontractés. On a toujours un super public quand on vient en Suisse.

D: Qu’attends-tu du concert de ce soir ici aux Docks?

G: On est en tournée depuis un moment déjà. Chaque évènement est un grand événement, et on essaie toujours de se surpasser. Ça va vraiment être dément ce soir. Quel jour on est? Lundi? C’est parti mon gars!

D: Il y a quelques mois vous avez joué dans une cave à Zugarramurdi, au Pays basque espagnol, qui est votre lieu d’origine spirituel le plus fort. Décris-moi cet évènement, c’est comme un rêve réalisé?

G: On a toujours eu une connexion forte avec le Pays basque espagnol. Quand on a décidé de faire Cave Rave, on avait déjà entendu parler de raves qui se faisaient dans ces caves au Pays Basque à l’époque. Donc en ayant écrit un album qui s’appelait Cave Rave, ça prenait sens de le jouer dans une cave où il n’y avait plus eu d’évènement comme ça depuis des lustres. Ça a vraiment été comme un rêve, c’est vrai.

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D: Après cet évènement dans une cave à Zugarramurdi, quel est votre nouveau lieu de concert de rêve?

G: Peut-être de jouer chez les Incas au Mexique. Plutôt les concerts à l’air libre. On adore les concerts dehors. Red Rocks dans le Colorado serait un bon spot par exemple. Simplement de jouer dans des endroits beaux et étranges partout autour du monde.

D: La stratégie marketing derrière la sortie de Cave Rave est très brillante et vraiment au gout du jour quand on comprend un peu le marché musical actuel. Je te parle de sortir des bouts de morceaux, ou de montrer des aperçus vidéo pour exciter les fans. Je fais référence aussi au fait de sortir une version collector avec des vinyles rouges et des petits cadeaux à l’intérieur. Est-ce que tu penses que c’est les nouvelles façons de vendre des disques?

G: Oui, c’est assez juste. Il y a énormément de groupes de musique et des très bons musiciens un peu partout et c’est devenu difficile de sortir du lot. Ça devient important d’avoir une histoire à raconter qui accompagne ce que tu fais. Ça donne à ta musique plus de sens. C’est important d’apporter cette plus-value pour se faire remarquer. À moins d’être un génie, et là, tu n’as pas besoin de penser à ce genre de trucs.

D: Dis-moi qu’est-ce qui vous a fait travailler avec Paul Laffoley pour votre couverture de disque? Comment s’est passé le processus de création de cette magnifique pochette avec lui?

G: On a vu son travail et on l’aimait vraiment bien. Il y a énormément de choses passionnantes dans son travail. On lui a téléphoné et il nous a passionné. Il nous a raconté plein d’histoires folles. On adore vraiment ses créations, donc on lui a demandé s’il était intéressé de travailler avec nous. On lui a un peu parlé de notre groupe, on lui a envoyé des images d’inspiration. Il nous a ensuite envoyé cette image en nous disant: « Ça y est, c’est fait ! »

D: Une chose qui m’hallucine autour de Crystal Fighters, c’est la quantité de remix que des dj’s et producteurs font avec vos chansons. Quelle importance vous donnez à ça? Je te le demande car vous êtes un des seuls groupes qui publie autant de remixes de ses chansons sur les réseaux sociaux.

G: C’est toujours bon d’aider les autres artistes. C’est aussi presque une manière de collaborer avec eux. On prend ça comme une façon de faire connaître des nouveaux musiciens. On n’a pas trop de remixes fait par des grands noms. Dans le passé, on a eu quelque remixes de gens qui sont ensuite devenus connus. Comme Disclosure par exemple. C’est toujours très cool d’écouter les idées qu’ont les autres avec à ta musique.

D: L’inspiration de vos deux premiers albums, c’est ces carnets du grand-père de Laure dont elle a hérité, ces opéras inachevés. Qu’est-ce qui vient ensuite? Vous travaillez déjà sur des nouvelles chansons?

G: Tu devras attendre et voir par toi-même. C’est un secret!

D: Mais vous gardez cette influence Basque ou vous pensez creuser plus profondément dans d’autres cultures ou d’autres époques?

G: C’est clair que cette influence sera toujours là pour nous, car on croit beaucoup en elle. Mais ce n’est pas la seule influence qu’on a. On en mélange d’ailleurs beaucoup donc on ira sûrement creuser dans l’une de ces autres influences.

D: Imagine que tu es le programmateur d’un gros festival où tu peux inviter tous les artistes de toutes les époques, qui programmerais-tu?

G: Probablement tous les grands comme Michael Jackson, Jimmy Hendrix, Prince. Ce genre de gars. Jay-Z aussi, pourquoi pas? Mais que des gros noms: ELVIS, JACKSON,…

D: J’ai pendant longtemps cru que vous étiez à moitié espagnols, et visiblement je suis loin d’être le seul. Comment ça se fait?

G: Parce que vu que c’est le pays basque qui influence notre musique, les gens ont été un peu confus et ils ont pensé qu’on était espagnols. Aussi, quand tu suggères quelque chose qui peut ne pas être faux,… enfin tu vois, on pourrait clairement être espagnols. Peut-être même qu’on l’est, tu ne le sauras jamais!

D: Merci Gilbert, je vous souhaite un concert grandiose ce soir et j’espère vous recroiser bientôt.

Je vous laisse un petit dj-set des bonhommes, parce qu’ils sont plutôt pas mal aux platines aussi.

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Fondateur, programmateur à Décal'Quai (www.lebillet.ch), music enthusiast