Derrière moi, une brunette à lunettes sirote une Smirnoff Ice. Fait étonnant, en bouche me revient le goût de cette boisson, comme si c’était hier… Tout comme les sonorités d’After Tonight, le tube que Justin Nozuka avait sorti en 2007, qui résonnent aujourd’hui encore dans ma tête.
10 ans plus tard, la Smirnoff Ice existe – et se boit – apparemment toujours. Justin Nozuka aussi.
En ce mercredi d’été indien, le chanteur canadien est venu présenter une partie de son nouvel opus, annoncé pour 2018, dans la cave si intimiste du Bleu Lézard. D’autant plus intimiste que le concert est annoncé sold out pour cette unique date romande.Avec une salle pleine à craquer (de nombreuses filles qui ont probablement craqué une décennie auparavant), on n’échappe malheureusement pas aux discussions enflammées qui se distinguent en arrière salle alors que, sur scène, Nick Mellow amorce les premières notes. Seul avec sa guitare, le jeune Argovien entraîne un public somme toute réceptif face à une pop(ounette) folk accrocheuse.
Pour information, les mélodies dégoulinantes de mièvrerie ne me siéent pas exactement. Et en écoutant les trois chansons de High Tide, dernier EP de Nozuka sorti le mois dernier, une certaine crainte s’est emparée de moi.
Crainte avérée lorsque j’ai parfois eu l’impression d’entendre la B.O. d’un film romantique à souhait où l’on retrouverait Julia Roberts dans les bras de Hugh Grant. Ou quand je me suis retrouvée à visualiser sur quelques mélodies des adolescents se jetant gaiement dans la rivière (et découvrir par la suite que le cliché est bel et bien respecté dans le clip d’All I Need).
Il n’empêche, l’énergie dispensée par le groupe, voyageant entre jam sessions folles de bluesmen, folk posée et sublimes parenthèses atmosphériques, m’a finalement emportée.
Alors que les thématiques abordées dans les dernières chansons de Justin Nozuka nous content la nature, la jeunesse et la sincérité de l’expression, on ne peut que les mettre en parallèle avec l’artiste. Un jeune homme naturel et sincère.
Aude Haenni