Transfiguration est un film qui détonne ici à Cannes. Présenté dans un « Certain Regard », l’oeuvre de Michael O’Shea nous plonge dans le Queens, et ses gangs environnants. Nous suivons Milo (Eric Ruffin), jeune orphelin qui vit avec son grand frère dans un appartement. Fanatique de films de vampires, il rencontre Sophie (Chloe Levine), une nouvelle voisine. Une complicité très rapide naitra entre les deux.
Non, la romance n’est pas le thème central de Transfiguration. L’originalité se trouve dans la personnalité solitaire et dérangée de Milo. Sa fascination pour les vampires pousse l’ado à développer un besoin très spécial, celui de faire comme ses exemples : boire du sang. Vampire ou pas, nous entamons un récit aussi étrange qu’abrupte, initié par une bande-son corrosive qui vous pousse à entrer dans le monde vampirique de Milo.
Du sang, des vidéos d’animaux abattus
Plus le sang coule à flot, plus Milo prend un malin plaisir à éprouver une furieuse envie d’en boire. Solitaire, l’apprenti vampire verra sa petite vie changer du moment où Sophie débarque. Malheureuse à cause de problèmes parentaux – elle est adepte de la mutilation -, elle trouvera en Milo une oreille attentive qui n’émettra aucun jugement sur son existence. Qui se ressemble s’assemble, dit le dicton. Certes, mais Sophie découvre accidentellement le petit manège vampirique de Milo, et là, la peur s’empare de cette dernière.
Cette soif de sang, nous la comprenons très vite. Profondément marqué par le suicide de sa maman, Milo se remémore la scène, ce sang qui tachait le matelas où sa mère se trouvait allongée. Drame enfoui, l’ado s’enferme dans cette bulle de solitude en gardant son grand frère comme point d’ancrage dans le monde réel, tant le gamin semble déconnecté de la réalité.
Transfiguration, c’est un film qui vous plonge dans un état secondaire. Les scènes barbares où Milo « suce » le sang de ses victimes, sont violentes, sanguinaires et dérangeantes. Le constat est d’autant plus troublant que Michael O’Shea brosse le portrait d’un jeune homme mystérieux, qui sous ses airs de garçon effacé cache un état hystérique, d’une violence décuplée. Le spectre de l’enfant orphelin est sensiblement décrit, tout comme la jeunesse et ses travers.
Michael O’Shea réalise un film étrange et complètement barré. Laid cinématographiquement, aléatoire scénaristiquement, Transfiguration intrigue, mais en devient vite une oeuvre qui verse dans la violence inutile. Bien trop aléatoire pour prétendre à quelque chose de cohérent.
Transfiguration | Teaser Trailer
Fiche technique :
Réalisé par : Michael O’Shea
Date de sortie : –
Durée : 1h37min
Genre : Horreur, Drame
Pays : USA
Scénario : Michael O’Shea
Photographie : Sung Rae Cho
Musique : Margaret Chardiet
Distributeur suisse : –
Casting :
Eric Ruffin
Chloe Levine
Aaron Moten
Carter Redwood
