Divergente 3 : au-delà du mur

C'est parti pour la troisième partie !

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Divergente 3 : au-delà du mur - Image droits réservés - © Summit Entertainment

Le retour de Tris (et sa bande) sonne le réveil de la saga Divergente. Cette fois-ci, les protagonistes quittent la ville de Chicago pour sauver le frère de Tris, Caleb, et se lance en milieu hostile, au-delà des murs qui délimitent Chicago. Une nouvelle expérience s’offre à eux, où confiance et trahison seront les maîtres-mots.

Tris (Shailene Woodley) et Quatre (Theo James) sont inséparables. Dans ce troisième volet, leur amour grandira à travers d’innombrables effets spéciaux d’une laideur notoire. Si l’originalité est proche du néant, Divergente s’était distingué par une première partie plutôt encourageante avant de s’écrouler copieusement dans le deuxième acte. La descente aux enfers continue pour nos amis « divergents ».

Eternel recommencement

Divergente, c’est un peu le méli-mélo incessant, où un groupe de jeunes guerriers ne cessent de tourner en rond dans cet environnement post-apocalyptique. L’envie de bouleverser le système hante Tris, mais la malheureuse se heurte à cette sempiternelle trahison qui la suit comme son ombre. Outre Quatre, Tris avait essuyé une cruelle désillusion quand Caleb (Ansel Egort), son propre frère, avait l’intention de la supprimer. Malgré ça, l’héroïne décide de se mettre en danger pour sauver la seule famille qui lui reste. Quelle poigne !

Dans cette soupe d’effets visuels, Robert Schwentke tente inlassablement de garder un rythme intéressant pour captiver le spectateur. Le début nous initie à une mise à mort, donnant l’impression de voir une toute autre approche pour Divergente 3 : au-delà du mur, une histoire plus musclée et moins adolescente qu’auparavant. Ce sentiment de violence accrue ne sera que temporaire, car très vite nous (re)tombons dans les travers qui font de cette saga, une saga oubliable. Ce nouveau départ à l’aventure donnera lieu à certaines idées intéressantes – un nouveau monde où règne David (Jeff Daniels) -, mais force est de constater que les brèches se referment très vite.

À travers cette furieuse envie de donner du corps et un rythme effréné au récit, Robert Schwentke utilise tous les subterfuges visuels pour nous estomaquer devant une histoire peu cohérente. Cette troisième partie se pose comme une énième « attente » pour enfin connaître le dénouement final, à la manière de Hunger Games. Pour ce faire, l’idée de créer des « fausses » alliances, est la parade trouvée par les scénaristes et son réalisateur. La guerre des factions reprend de plus belle et nous (re)voilà embarqué dans une pseudo remise en question sur le dysfonctionnement engendré par l’instauration des factions.

Un gros casting pour sauver les meubles ?

Dans le rôle titre, Shailene Woodley est réduite à de l’exposition. L’interprète de Tris est presque secondaire dans ce dernier volet laissant la place à Jeff Daniels et…aux innombrables effets spéciaux. Pour épauler Woodley, Theo James est la seconde « star » du métrage. Toujours au rendez-vous quand il faut du muscle et de la tactique, James joue un rôle qui dessert ses intérêts. Son jeu saccadé et peu spectaculaire est considérablement restreint par son rôle de « beau gosse » qui seconde sa chère et tendre Tris. Dans le registre déception, nous pouvons citer Naomi Watts, actrice au talent naturel, qui délivre l’une de ses performances les plus catastrophiques. À titre personnel, je n’avais pas souvenir d’une telle déconvenue venant de sa part.

David (Jeff Daniels) n'est pas l'homme qu'on croit - Image droits réservés - © Ascot Elite
David (Jeff Daniels) n’est pas l’homme qu’on croit – Image droits réservés – © Ascot Elite

Si les protagonistes principaux ne sont que peu convaincants, Miles Teller répond présent. Toujours autant farceur et indécis, l’interprète de Peter fournit une performance de qualité sans être transcendante. Jeff Daniels – sa réputation n’est plus à faire – parvient à garder la tête hors de l’eau avec un jeu efficace. Le « remplaçant » de Kate Winslet s’en sort avec les honneurs avec ce personnage calculateur et ambitieux.

Au milieu de ces paysages arides, urbains et futuristes, Divergente 3 : au-delà du mur verse dans la réalité virtuelle au profit d’une guerre physique qui donnerait lieu à un récit plus passionnant que celui-ci. Les remaniements, les trahisons sont si nombreux qu’il est difficile de garder le cap, tant nous sommes ballottés de toute part. Les ennemis sont toujours plus nombreux et les discours bien pensants ternissent le bon déroulement du métrage.

Après une telle déconfiture, nous ne pouvons qu’attendre la fin de la saga avec une certaine retenue. Espérons que l’éviction de Robert Schwentke donnera une autre allure et un nouveau visage à la dernière partie. En attendant, il faut « se farcir » ce troisième acte qu’on peut qualifier de déplorable.

Divergente 3 : au-delà du mur | Bande annonce

Fiche technique :

Réalisé par : Robert Schwentke
Date de sortie : 9 mars 2016
Durée : 2h01min
Genre : Science fiction, Aventure, Action
Nationalité : Américain
Scénario : Noah Oppenheim, Adam Cooper, Bill Collage, Veronica Roth
Musique : Joseph Trapanese
Photographie : Florian Ballhaus
Distribution en Suisse : Ascot Elite

Casting :

Shailene Woodley
Theo James
Jeff Daniels
Miles Teller
Naomi Watts
Ansel Egort
Zoë Kravitz
Maggie Q
Ray Stevenson
Octavia Spencer
Mekhi Phifer
Daniel Dae Kim