Transcendence (Transcendance)

Wally Pfister, malgré sa carrière reconnue en tant que directeur de la photographie, devra faire mieux pour s’établir en tant que réalisateur.

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Transcendence (Transcendance), par Wally Pfister
En salles le 25 juin

Plongé dans un monde post-apocalyptique dès le début (qui en quelque sorte dévoile immédiatement la fin du film), Transcendance n’offre rien de neuf par rapport à la thématique amplement revisitée de l’ascension inéluctable des machines et de l’intelligence artificielle vers la domination de notre planète. Pensez à la saga des Terminator et le Skynet ubiquiste, avec Depp dans le rôle de l’IA « malfaisante ». Je mets malfaisante entre guillemets, car c’est là l’élément principal de cet amas gâché de papier qui veut se faire passer pour un scénario.

Lorsque le Dr. Will Caster (Johnny Depp), brillant chercheur dans le domaine des nanotechnologies et de la robotique, est mortellement blessé par une balle imbibée de polonium (dont l’effet n’agit normalement pas avant un mois), sa femme et collègue Evelyn Caster (Rebecca Hall, Iron Man 3, The Prestige) avec l’aide de leur ami Max Walters (Paul Bettany, Master and Commander, The Da Vinci Code, The Tourist) vont tenter de, et réussir à, implanter la conscience de Will dans l’intelligence artificielle la plus poussée au monde. Les trois étaient en train de construire cette IA dans leur labo, poussés par la volonté innée de l’homme de comprendre l’univers, maitriser les maladies, contrôler son propre destin, son avenir et sa survie.

Une fois leur monstre créé, sa femme est convaincue que c’est bel est bien Will. Mais les questions se posent rapidement sur ce qui nous rend vraiment humain, et Max n’est guère persuadé des bonnes intentions de la machine Will.

Et lorsque ce moment est passé, plus rien de tient la route.

Les acteurs ne sont guère convaincants, avec un Morgan Freeman dans un rôle amorphe, un Cillian Murphy trop subjugué et une Kate Mara sans expression. Depp est majoritairement limité à être un visage sur un écran, mais n’arrive pas à sauver les deux heures de ce film.

Les effets visuels rachètent un minimum cette production (qui fut entièrement filmée en format 35mm et traité avec un processus photochimique classique, sans aucune technologie digitale), et ce en dépit d’un montage parfois négligé. Mais c’est véritablement une histoire mal pensée et confuse, où l’on prend une chronique générique d’apocalypse zombie en remplaçant les zombies par des ordinateurs interconnectés, qui enfonce ce film. Entre les supercomplexes dignes de la Zone 51 construits en peu de temps à 5m sous terre, l’IA la plus sophistiquée de la planète qui laisse des traces informatiques, le fait de pouvoir littéralement obtenir un pouvoir créationniste en quelques mois dans le film ou encore l’armée qui s’assemble sans que personne ne s’en aperçoive, c’est le dénouement final qui n’a absolument aucun sens.

Oui, deux heures c’est long pour en arriver au moment du choix ultime, surtout lorsque du point de vue de Depp (l’antagoniste, faut-il le souligner) il y a une opportunité d’éliminer tous ses opposants d’un coup sur le chemin. Mais bon, nous n’en sommes plus à une incohérence près.

Transcendance était un projet ambitieux, malheureusement aucune facette n’était au rendez-vous pour le sauver.

Noté : 2 / 5

Bande-Annonce

Casting

Johnny Depp
Rebecca Hall
Paul Bettany
Morgan Freeman
Cillian Murphy
Kate Mara
Cole Hauser
Clifton Collins, Jr.

Détails

Date de sortie en Suisse: 25.06.2014
Réalisateur: Wally Pfister
Pays de production: Etats-Unis / Chine / Royaume-Uni
Durée du film: 119 minutes
Genre: Science-Fiction

(Images droits réservés)

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J’ai obtenu en septembre 2013 mon Master de HEC Lausanne et je m'occupe ainsi de la majorité de l'aspect commercial et partenariats du webzine. C’est avec enthousiasme que j’ai rejoint David, Hervé et Sven en mai 2014 pour créer Le Billet, et je me réjouis d'y contribuer dans la durée!