The Hateful Eight (Les Huit Salopards)

Le huitième film de Tarantino ne déroge pas à la règle.

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The Hateful Eight - Image droits réservés - © Ascot Elite

Resevoir Dogs (1992), Pulp Fiction (1994), Jackie Brown (1997), Kill Bill 1 et 2 (2003-2004), Boulevard de la mort (2007), Inglourious Basterds (2009), Django Unchained (2012) et… The Hateful Eight alias Les Huit Salopards. La filmographie de l’éternel Quentin Tarantino n’est pas longue, mais diablement efficace. Réalisateur à la patte violente ainsi qu’aux dialogues très travaillés, l’Américain est peut-être l’un des réalisateurs les plus prolifiques de sa génération, si ce n’est le plus.

C’est quelques années après la Guerre de Sécession que nous découvrons le chasseur de primes, Major Marquis Warren (Samuel L. Jackson). Il rencontre John Ruth (Kurt Russell), un autre chasseur de primes, qui trimballe une prisonnière nommée Daisy Domergue (Jennifer Jason Leigh) pour sceller son sort. Sur la route de Red Rock, les trois personnages tombent sur le nouveau shérif de Red Rock, Chris Mannix (Walton Goggins), surpris par la rude tempête qui s’abat sur la région. Dorénavant quatre, ils se rendent dans une auberge où plusieurs individus attendent que le blizzard ne s’arrête : Bob (Demian Bichir), Oswaldo Mobray (Tim Roth), Joe Gage (Michael Madsen) et le général Sandy Smithers (Bruce Dern). De là, une curieuse histoire se constituera dans l’auberge de Minnie…

Distillé en cinq chapitres, The Hateful Eight est un film mystérieux, violent et ficelé. Un huis clos où tout le monde devient suspect. Bien sûr, les ressemblances avec Resevoir Dogs sont criantes, mais le nouveau métrage de Tarantino se démarque singulièrement du premier nommé. Tout simplement, l’aspect général est un ton au-dessus. Tarantino est comme le vin, il se bonifie avec le temps. En tout cas, à en juger la qualité du récit de son dernier travail.

Cette qualité nous la retrouvons dans les caractères brossés par Tarantino. Dès le début, la découverte des trois premiers protagonistes (Warren, Ruth et Domergue) nous plonge dans de longs discours sur les exploits passés et les existences respectives de chacun. Si cela peut sembler très lancinant au début, le rythme du film n’en pâtit pas, loin de là. Chaque aspects et chaque chapitre sont étudiés pour garder une intensité certaine pour faire avancer le récit. Si bien étudié que Tarantino intègre un nouveau personnage – l’arrivée de Chris Mannix dynamisera fortement le récit – quand le périple devient gentiment barbant. Coup de maître, car Tarantino fera durer le plaisir de bout en bout par l’attention toute particulière portée à ces personnages déjantés.

Walton Goggins cartonne dans son rôle de shérif de Red Rock - Image droits réservés - © Ascot Elite
Walton Goggins cartonne dans son rôle de shérif de Red Rock – Image droits réservés – © Ascot Elite

Huit salopards, huit « gueules », huit acteurs remarquables. À commencer par l’inusable Samuel L. Jackson. Il y a bien longtemps que le légendaire acteur de Pulp Fiction n’avait pas autant crevé l’écran. Regard vif et forme hallucinante, Jackson dévoile une performance de grande envergure, une vraie débauche d’énergie. Comment ne pas citer les inséparables : Daisy Domergue et John Ruth. Furieusement interprété par Jennifer Jason Leigh, le seul personnage féminin est l’une des attractions principales du film. Kurt Russell, derrière sa barbe, joue le plomb, comme dirait un fan de tennis. Ensuite, nous avons Walton Goggins. Véritable psychopathe dans American Ultra, Goggins interprète un rôle qui lui sied à merveille, un rôle énergique. Et terminons avec nos quatre derniers acolytes. Si Tim Roth et Bruce Dern sont très bons, c’est avec un véritable plaisir que nous retrouvons Michael Madsen et Demian Bichir – survolté dans Dom Hemingway -, dont les rôles sont à l’image du film : drôle, violent et mystérieux.

Rôle d'envergure pour Jennifer Jason Leigh - Image droits réservés - © Ascot Elite
Rôle d’envergure pour Jennifer Jason Leigh – Image droits réservés – © Ascot Elite

The Hateful Eight profite des magnifiques paysages enneigés du Wyoming – en réalité le film se passe dans le Colorado – pour nous confiner dans cette auberge la majeure partie du film. Le ton glacial et l’humour acerbe « Tarantinesque », voilà ce qui définit une oeuvre étrangement prenante par la culpabilité qui règne au milieu de ces individus peu fréquentables. D’ailleurs, le niveau de détails des scènes qui se déroulent à l’intérieur et les flashbacks géniaux font de The Hateful Eight une oeuvre pointilleuse.

L’inspiration de Tarantino ne baisse pas avec l’âge, mieux, elle s’aiguise. The Hateful Eight est un vrai Tarantino, où nous avons l’impression qu’une bande de joyeux lurons se rassemblent pour déballer une film de 168 minutes. Un film construit et sanglant. Un film qui comblera les fans du maître du Western moderne. Un véritable hommage au Western!

Bande-annonce :

Fiche technique :

Réalisé par : Quentin Tarantino
Date de sortie : 6 janvier 2016
Durée : 2h48min
Genre : Western
Nationalité : Américain
Scénario : Quentin Tarantino
Photographie : Robert Richardson
Musique : Ennio Moricone
Distribution Suisse : Ascot Elite

Casting :

Samuel L. Jackson
Kurt Russell
Jennifer Jason Leigh
Walton Goggins
Michael Madsen
Tim Roth
Demian Bichir
Bruce Dern
Channing Tatum
Zoe Bell
Dana Gourrier
James Parks
Gene Jones

REVIEW OVERVIEW
Note :
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Journaliste culturel. Ex Italic Magazine et ravagé de l'écran.