Loin le temps où il fallait patienter entre dix et trente ans avant de pouvoir retourner dans cette galaxie lointaine, très lointaine. Aujourd’hui après les chutes de neige (en valais), les soldes, la galette des rois et la baisse du pouvoir d’achat, le dernier marronnier n’est autre que l’énième épisode de la saga Star Wars, « les derniers jedi ». Un titre évocateur qui ne laisse rien présager de bon.  Pourtant, nombreux furent ceux qui assistèrent au « réveil de la force » dans l’épisode précédent (non pas le spin-off « Rogue One »), à quoi bon relancer une trilogie si c’est pour se débarrasser des éléments fondateurs du mythe à la première occasion?

Le coup de maître de Rian Johnson (remplaçant J.J. Abrams pour ce nouvel exercice et la prochaine trilogie, oui, oui) réside dans la démystification des icônes. On pourrait à certains égards également évoquer une désacralisation de cet univers.

Quand J.J Abrams, visiblement averse au risque, avait décidé d’emprunter un sentier entièrement balisé en misant intégralement sur la nostalgie pour son épisode VII, Rian Johnson s’aventure quant à lui sur une route sineuse: à travers les personnages, le metteur en scène remet en question certains fondements de la saga qu’il bouleverse à sa manière à coup de petits changements bienvenus. Il fait la part belle aux personnages féminins, des deux côtés du conflit, les femmes occupent des rangs hiérarchiquement élevés, La princesse Leia est générale de la rebellion, Rose (Kelly Marie Tran) dernière venue est une technicienne hors pair, et l’impitoyable capitaine Phasma (Gwedoline Christie) dirige les armées de storm troopers d’une main de fer, enfin Rey est bel et bien le nouveau visage de la franchise, une apprentie jedi dont les pouvoirs ne cessent de grandir.

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Dans « les derniers jedi », il est surtout question de foi et d’équilibre. En fil rouge de l’intrigue depuis les premiers jours, cette conception manichéenne se matérialise par ces moments d’introspection qui jalonnent le récit. Tant de questionnements sur l’obsolescence de certains courants de pensée, le bien fondé de toutes ces batailles, de la morale, et la nécessité de s’en affranchir pour poser les bases d’un avenir différent à défaut d’être meilleur. C’est en somme ce qui guide les personnages. Pour les protagonistes, l’espoir est martelé constamment jusqu’à ce qu’il s’imprime dès le plus jeune âge dans l’ADN des bambins de la rebellion.

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Quant aux vôtres, ils réclameront sans doute un « porg » sour le sapin! Car si vous aviez oublié noël, rassurez-vous, ce n’est pas le cas de Disney qui force lourdement avec le bestiaire qui finira inévitablement en produits dérivés dans toutes les déclinaisons possibles et imaginables. Rian Johnson ne s’affranchit toutefois pas complètement des codes posés il y a plusieurs décennies de cela, car les références et les parallèles aux précédents épisodes y vont de bon (mauvais, c’est selon) train. (Ah nostalgie quand tu nous tiens!). Ainsi, la bonne vieille marmite et la recette restent les mêmes, mais le goût est différent.

Plus sombre, plus risque, different, mais toujours star wars quand même, car c’est dans les vieilles marmites… vous connaissez la suite, d’ailleurs on l’attendra, impatiemment.

 

Réalisé par : Rian Johnson

Scénario : Rian Johnson

Durée : 152 min

Pays : USA

Genre : Science-fiction, action, aventure

Sortie: 13 décembre 2017

 

Interprétation

Daisy Ridley

Mark Hamill

John Boyega

Adam Driver

Domhnall Gleeson

Oscar Isaac

Carrie Fisher

Benicio Del Toro

Kelly Marie Tran

 

Equipe technique

Musique : John Williams

Photographie : Steve Yedlin

Montage : Bob Ducsay

 

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