Primavera Sound Barcelone 2015 | Jours 2 & 3

A l'occasion du Primavera Sound 2015, le Billet vous propose un petit tour de notre séjour en terres catalanes. Subjectif, évidemment. On termine avec les jours 2 & 3, de J. Casablancas (moche) à J. Hopkins (fort)...

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Primavera Sound / Tous droits réservés

Suite et fin de notre revue Primavera Sound 2015, le festival le plus swagg de l’univers…

Vendredi après-midi, Barcelone, grand soleil, l’été. On voudrait bien aller écouter José González, mais la perspective d’attendre des plombes pour rentrer dans l’Auditori et, surtout, la plage qui nous tend les bras nous font louper le génie suédois. Pas grave, on le verra à Sziget, dans quelques semaines. On se dépêche un peu quand même pour arriver sur la grande scène vers 19h, afin de voir Mister Julian Casablancas et ces Voidz. Sans revenir sur ce qui a été dit par les inrocks sur ce concert, on est clairement face à une certaine sorte de foutage de gueule que seules quelques rock-stars peuvent se permettre. Mais, hey mec, au moins, si tu fais un concert tout pourri et tout chiant, mets-y un peu du tien et te pointe pas avec la dégaine à Sebastien Jaquet. Bref, Juju est devenu tout nul, on s’y attendait, mais ça reste triste.

Julian Casablancas / Vision Of Division / Tous droits réservés
Julian Casablancas / Vision Of Division / Tous droits réservés

C’est par manque d’envie d’aller rendre visite à la mamie du rock que je laisse certains de mes camarades aller voir Patti Smith. Parait que j’ai eu tort, à voir, je m’étais bien ennuyé au For Noise en 2012 (allez-y, jetez-moi des pierres). L’ambiance est estival, on se promène…

Primavera Sound / Tous droits réservés
Primavera Sound / Tous droits réservés

J’essaie d’aller voir The New Pornographers, mais je me perds en route et finit par rejoindre un autre ami à White Hills. « Powerful and suggestive space-rock » selon le programme du site, on prend en tous cas un certain plaisir à en ramasser plein la tronche. Du rock en bord de mer, what else ? On glisse vers la scène Ray Ban pour The Julie Ruin. Accompagnée de sa bande,  Kathleen Hanna est toujours aussi rageuse, même si l’ensemble est parfois un peu dilué dans ce grand espace ouvert. Une vieille cave sombre aurait peut-être été plus adaptée. On évite soigneusement Damien Rice, le James Blunt indie, pour tenter le coup chez Belle & Sebastian. Franchement, je déteste pas ce qu’ils font, je demande pas du Hellfest à chaque concert et je suis même pas dégoûté par les dédicaces en tout genre, mais, mec, au moment où tu veux nous faire chanter « Happy Birthday » pour ton fils de deux ans, ben nous on part, c’est obligé. Surtout que dans l’ensemble le concert est assez chiant et mou du genou, c’est la goutte d’eau, comme on dit.

Shabbaz Palaces / Primavera Sound / Tous droits réservés
Shabbaz Palaces / Primavera Sound / Tous droits réservés

C’est donc un peu agacé par ces quelques 30mn perdues à s’ennuyer que nous errons de bar en bar, avant de nous fixer sur la Pitchfork pour aller voir Shabbazz Palaces. Comme souvent dans ces cas-là, c’est après une déception qu’on passe un bon moment. Improbable duo, un MC/synthé et un mec qui fait plein de machins bizarres, les Américains ont le son du concert qui fait passer ta soirée du « avant » au « après ». Hip-hop, électro, flashy parfois et sombre souvent, des basses qui grondent, quel beau moment. On glisse ensuite à Run The Jewel, revoir El-P qu’on avait tant apprécié au Romandie il y a 2 ans. Du vieux hip-hop à l’ancienne, du motherfucker en veux-tu en voilà, une belle ambiance, malgré les 2-3 cons dans le public, inhérent au truc. Dans tous les cas, le live envoie une énergie assez sympa, même si l’ensemble finit par un peu tourner en rond après 1h. Un passage éclair à Death From Above 1979 (qu’est-ce-que c’est bruyant tout ça) et on bouge voir un des highlights du weekend. On a zappé les excellents Alt-J pour aller passer 1 heure avec monsieur Jon Hopkins. Dire qu’on l’avait adoré en 2014 à Brighton est encore en dessous de la réalité. Il est aujourd’hui un des seuls DJs qui peut se permettre d’être seul sur scène derrière son bazar, ne proposer que des vidéos, faire une entrée pompeuse avec son nom écrit en gros, avoir 4 minettes avec des hoola-hoops qui clignotent (true story) et… garder la classe. On a évidemment passé un moment extraordinaire, le mec nous faisant aller et venir dans son monde. On passe ensuite un moment à Movement, puis un autre à Ratatat, sans vraiment accrocher dans les 2 cas, avant de finir la soirée avec l’excellent Dixon, toujours affuté et mettant un sacré bordel à la scène Ray Ban.

Primavera Sound / Tous droits réservés
Primavera Sound / Tous droits réservés

Le samedi, quelques questionnement, une fois les tapas avalés. Vais-je aller faire un tour à la performance de Swans ?  Je dis performance et non concert, parce que ça dure 3 heures, selon le programme, et que, à lire les reviews, c’est une espèce d’expérience mystique. Bref, préférant la facilité comme toujours parce que je suis une flemme, on se rend à DIIV à la place. On a bien raison, le concert est excellent ! Quel plaisir que de s’envoyer du rock indie aussi cool, aussi énergique et en même temps aussi simple. En dehors de leur petite blague récurrente (on n’est pas DIIV, on est l’ingé son), déjà pas hyper drôle au début, mais carrément nulle la 6ème fois, le groupe aligne les titres avec élégance. Après de nombreuses discussions sur la suite é donner au vu de la riche programmation à cet instant, on finit par aller à Mac Demarco. Le Canadien fait son show, empile les tubes, fait rire l’assistance, entre reprise bouffonne de Coldplay et vannes diverses. Il fait un immense et sans fin crowdsurfing qui a dû le faire aller jusqu’à Madrid ou Séville, avant de revenir finir une performance plus amusante que puissante, quoiqu’honnête (si vous me suivez). On sort assez rigolard, mais on ne se doute pas que le vrai clown, le fou, va arriver sous peu.

Le concert de Foxgen commence et, franchement, je ne sais pas à quoi m’attendre. Complètement désarçonné, j’assiste à un groupe qui déconstruit son propre album pour le rejouer complètement. Par ailleurs, Sam France est un gros barré bien à la masse, d’autant plus qu’il en rajoute des caisses. Entre le whisky au goulot, les mecs qui font mine de jouer aux cartes, le gars qui se casse la gueule partout et qui se balade dans la foule, les sécus ont eu une grosse soirée et ont dû être surpris, si on ne les avait pas prévenus. Je suis donc mort de rire la moitié du concert, très bizarre, mais très intéressant par ailleurs.

Foygen / diymag - Emma Swann / Tous droits réservés
Foygen / diymag – Emma Swann / Tous droits réservés

C’est de loin que nous verrons Interpol, untel étant au bar, l’autre parti chercher un ami, etc. Pas de regrets, nous les reverrons faire leur medley à Sziget. On se positionne pour The Strokes, pour être dans la foule, là où ça se passe. Les loulous débarquent avec un peu de retard (ben ouais, c’est des stars), pas bonjour, pas un mot, ils envoient leur répertoire proprement et avec énergie, ces deux qualités compensant largement la dégaine de plus en plus affreuse de J-C (maillot fluo du Barça ajouté à la coupe mulet rouge de la veille = mix clodo – cantonnier, voire fan punk du Borussia Dortmund). On va donc  en prendre plein la gueule pendant 1h30, avant que ces messieurs repartent comme ils sont arrivés, ciao les gars. N’ayant pas envie de revivre l’attente de Born Slippy pendant 1h comme l’été dernier au Montenegro, je zappe Underworld et on va se boire quelques coups, avant d’aller à Caribou. Propre, un peu trop, le show déroule chacune des époques de Dan Snaith. On peut toujours critiquer, mais Odessa, dans cette sublime scène ray Ban pleine à craquer, dans la chaleur de la nuit espagnole, ça t’en met une quand même. La soirée se termine avec  DJ Coco qui clôture cette superbe édition de Primavera : tubes à la chaîne, images d’archives du festival, feux d’artifice et lever de soleil, on rentre heureux. Crevé. Mais heureux.

A l’année prochaine…

Primavera Sound / Tous droits réservés
Primavera Sound / Tous droits réservés