Paradise Lost

Au bénéfice d’une carrière d’acteur sporadique, l’Italien Andrea Di Stefano nous présente à 41 ans son premier long métrage à propos d’un des personnages les plus connus du XXème siècle.

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En salles le 5 novembre

« Paradise Lost » est le titre de l’œuvre la plus connue du poète anglais John Milton datant de 1667. Il s’agit d’une collection de poèmes traitant de la tentation de l’homme envers l’interdit (Adam et Eve) ainsi que de la perte de son paradis (le jardin d’Eden). Le film Paradise Lost en est la représentation dans la Colombie des années 1980.

Nick (Josh Hutcherson) est un jeune surfeur canadien. Il est arrivé en Colombie avec son frère Dylan (Brady Corbet, dont l’année se profile très bien avec Sils Maria et Saint Laurent) pour tenter de lancer un camp de surf sur une plage vierge de toute activité. Après un certain temps passé à se la couler douce, Nick rencontre la ravissante Maria (Claudia Traisac, connue pour ses apparitions dans divers telenovelas) et tombe sous son charme. Un jour, Maria invite Nick à faire la connaissance de son oncle, qui n’est autre que Pablo Escobar (Benicio del Toro). Pris d’affection du jeune et naïf Nick, Escobar lui fera découvrir son monde et testera progressivement sa conscience.

Bien que ce soit Josh Hutcherson qui soit mis en avant durant la promotion du film (dans le rôle d’un personnage fictif), c’est indéniablement le grand Benicio del Toro qui éclabousse Paradise Lost de tout son talent et de sa classe. Dans un rôle qui lui va à la perfection, del Toro réussit à montrer les nuances de cet homme des plus polarisants dans sa Colombie natale. Véritable Robin des Bois et champion des pauvres pour le peuple démuni, simple tueur, narcotrafiquant et profiteur pour les autorités, Pablo Escobar et son cartel de Medellín contrôlaient au sommet de leur pouvoir 80% du marché mondial de la cocaïne, faisaient circuler 15 tonnes (!) de poudre par jour en direction des Etats-Unis et rapportaient 60 millions de dollars par jour.

Ces deux facettes sont exprimées dans le film. Que ce soit en portant un maillot de football dans quelques scènes ou le rappel constant qu’Escobar est un homme religieux, orienté vers sa famille, Nick découvre l’homme à l’inauguration d’un centre qu’il a construit pour des villageois sans moyens. À l’inverse, Nick le voit tout autant lorsqu’il commandite la mort de personnes ainsi que lors du transport de marchandise. Le film met l’accent sur comment est affectée la vie de personnes touchées par Pablo Escobar.

Pourtant, la chronologie ainsi que le montage ne me semblent pas optimales pour faire transmettre les tensions de plein fouet. Rajoutez à cela le regard niais et perdu de Hutcherson dans quasiment chaque scène, bouche bée face à ce monde qu’il ne connaît pas, Paradise Lost emprunte beaucoup trop de facilités dans son développent pour être un bon film, mais il reste néanmoins un film puissant.

Que ce soit la musique quasiment surnaturelle, cristalline, à travers les plans obscurs, le bruit des coups de feu venant perforer le tout, ainsi qu’une scène au téléphone brutale et poignante (dans laquelle Hutcherson livre sa prestation la plus probante), on aurait aimé en voir davantage.

Noté : 3 / 5

Bande-Annonce

Casting

Josh Hutcherson
Benicio del Toro
Brady Corbet
Claudia Traisac
Ana Girardot
Carlos Bardem
Aaron Zebede

Détails

Date de sortie en Suisse: 05.11.2014
Réalisateur: Andrea Di Stefano
Pays de production: France / Espagne / Belgique
Durée du film: 120 minutes
Genre: Thriller / Romantique / Action

(Images droits réservés)