Vendredi, fin d’après-midi en février, on quitte le job, direction Baden, Argovie, sous un ciel bas et gris, ça sera pas l’été au soleil, mais on va aller voir des bons concerts.
One of a Million, c’est un festival qui fête sa 7ème édition cette année et dont le concept est d’offrir, à travers les lieux culturels de Baden, une plongée dans la musique émergente indépendante, avec un accent marqué sur la scène suisse, mais pas uniquement.
Arrivée donc en fin de journée, le temps de poser les bagages et on se rend au centre du festival, à la Stanzerei. Le festival fonctionne pendant une dizaine de jour selon le même système, avec 4 à 6 concerts chaque soir (sans compter le off l’après-midi), où on passe d’un endroit à l’autre. Stanzerei donc, avec notre 1er concert, celui des Lausannois de Sandor, qu’on a plaisir à venir voir. Faire l’ouverture d’un festival à 20h, c’est jamais facile, mais ils s’en tirent bien. Le son est clean, les titres s’enchaînent, quelques paroles coquines font rougir les 3-4 Romands de la salle. Un excellente live dans l’ensemble, mais si on peut trouver le tout un peu policé et peut être trop clean. Encore une fois, l’heure peut être.
On glisse ensuite à la Druckerei, dans les anciens locaux d’impressions de la feuille locale. Magnifique salle, blindée, belle ambiance, mais les Canadiens de Royal Canoe me font l’effet d’être un peu daté, un peu Bran Van 3000, édition 1998. Après, ça va, ça vient, y a des bons titres, mais sans que ça casse 3 pattes à un canard, lequel en a 4 pour mémoire. Bref, on traîne un peu, avant de se rendre au Royal, ancien cinéma et très belle salle de concert pour voir Astronautalis. De l’énergie, l’Américain en a, plein, de l’usage qu’il en est fait, nous restons circonspect. L’inverse finalement du live suivant, les Français de Samba de la Muerte, qui font exploser la nuit argovienne, avec leur pop qui n’invente rien, mais qui offre une très belle énergie live. La soirée se termine avec des Diplomates genevois, tout en tropiques et chaleur, probablement pour compenser le temps dégueulasse de la nuit locale.
Le lendemain, on se balade tout l’après-midi à travers les off du festival, de l’installation de Pyrit au Musée Langmatt (intrigant), au Cava Bar avec East Sister (très frais), avant d’aller au Joy voir Adieu Gary Cooper. Les Lémaniques envoient leur rock un brin nostalgique, toujours efficace cependant, emmené par un chanteur charismatique.
On se balade encore de lieux en lieux, les très intéressants Français de Eat Roses avec un combo quasi-post rock, un peu psychédélique, les beaucoup moins intéressantes et un peu mornes Echo Beatty, avant de retourner au Royal pour voir Klaus Johann Grobe. On les avait rencontrés en 2015, en marge de leur formidable concert au For Noise, mais quelque chose à changé, eux ou nous, difficile à dire, mais on se fait un brin chier, dans une salle pourtant surexcitée et totalement acquise. On découvre enfin à la Stanzerei un Islandais complètement cinglé, Hermigervill, avec un pull absolument improbable et un son que je qualifierais d’électro (sub-)urbain à tendance n’importe quoi. Bref, on se marre bien, les gens dansent, c’est cool.
Un dimanche en Argovie sous la pluie, c’est comme à Lausanne, c’est dur. On bouge à Zurich prendre le brunch et on revient pour un concert génial de puissance dans un café qui n’en demandait pas tant, avec Elio Ricca. De la batterie qui explose tout, un son qui dégage, ça fait plaisir. On va ensuite voir le petit génie Jalen N’Gonda, aussi présent à Antigel, pour un petit live nerveux et excitant, même si les moelleux fauteuils du Joy et les kilos de cacahuètes qu’on s’envoie n’aide pas à danser. Un dernier petit tour Stanzerein – Druckerei, avant de revenir finir le festival au Royal avec un couple dont on va entendre parler, les étonnamment nommés Bondage. Un duo d’électro RnB à la cool, canons tous les deux et carrément branchés, qui réveille Baden un dimanche soir. Très bien !
A l’an prochain, Baden, see you OOAM…