A peine remis de ses émotions, Rama (Iko Uwais) est enrôlé malgré lui dans une brigade anti-corruption dirigée par Bunawar (Cok Simbara). Le deal est simple : Rama doit infiltrer la mafia locale et trouver des preuves à charge compromettant à la fois Bangun (Tio Pakusodewo), chef d’une puissante organisation criminelle et Reza (Roy Marten) commissaire de police. En échange, sa famille sera mise au bénéfice d’un programme de protection leur évitant toutes formes de représailles.
Se faisant passer pour un villageois du nom de Yuda, Rama est incarcéré dans un pénitencier de haute-sécurité l’objectif étant dans un premier temps de s’attirer les faveurs d’Uco (Arfin Putra) fils unique du parrain de la pègre. Puis dans un second, intégrer la structure en temps qu’homme de main pour la détruire de l’intérieur.
Dans cette suite directe de « The Raid: Redemption » Gareth Evans s’est efforcé tant bien que mal d’apporter plus de profondeur à ses personnages et par ricochet à l’histoire.
En effet, le scénario de « The Raid » premier du nom, tenait sur un ticket de métro. Une unité d’élite prenait d’assaut une tour censée abriter un baron de la drogue local. A chaque niveau se dressait un nouvel obstacle insurmontable jusqu’à l’affrontement avec le boss final.
« The Raid 2 » évoque à plusieurs titres les films de gangsters de Scorsese sans pour autant en avoir la substance. Ca ressemble aux « affranchis » et aux « infiltrés » mais ça n’en a pas encore la saveur. Les personnages restent caricaturaux voire poseurs, l’intrigue n’a rien de complexe et pourrait se résumer à « papa je veux un poney » enfin, la structure du récit est à peu de choses près la même : Remplacez la tour par un restaurant avec plusieurs pièces. On salue tout de même l’exercice qui va dans le bon sens, mais soyons francs : Il y a plusieurs raisons pour lesquels cette suite était tant attendue et l’écriture n’en faisait pas partie.
Gareth Evans a redéfini à lui seul le genre du cinéma d’action. Virtuose de la mise en scène, il repousse une nouvelle fois les limites de l’imagination et nous présente des séquences d’une rare ingéniosité. Un film d’action hollywoodien n’a tout simplement plus la même saveur après un visionnage de « The Raid 2 ».
Sa caméra accompagne chaque mouvement : une chute et c’est tout l’écran qui bascule avec le cascadeur. Une rixe ? Et il nous sort une vue aérienne pour mieux se rendre compte de l’intensité de l’affrontement. Des combattants d’une extrême dextérité ? Un plan fixe nous permet d’apprécier la beauté et la vitesse de leurs mouvements. Le mixage intensifie la violence des impacts. Lorsqu’une une batte de baseball frappe un crâne, un marteau brise un os, les sons produits à l’impact sont effroyables ! Et que dire de la fameuse course poursuite qu’on aperçoit dans la bande annonce ? Un modèle absolu du genre.
On pourrait adresser un deuxième reproche en plus de l’apparente banalité du scénario : Prakoso (Yayan Ruhian) que les fans du premier opus reconnaîtront sans doute (ce qui contribuera probablement à installer une certaine confusion dans leurs esprits), est à notre avis un personnage assez superflu. L’élément de l’intrigue le concernant aurait raisonnablement pu être coupé au montage final. Cependant, Gareth Evans sait récompenser son public et nous offre un troisième acte d’une démesure particulièrement jouissive. En témoigne les nombreux applaudissements dans la salle ce soir là.
Le mot de la fin
Oubliez tout ce que vous savez du cinéma d’action moderne, car Gareth Evans a changé les règles du jeu. Une mise en scène inventive, un rythme effréné, une violence qui en rebutera plus d’unes/uns ternis en partie par un scénario trop ambitieux, mais certainement un film qui marquera unanimement les esprits pour les décennies à venir. Il y aura définitivement un avant et un après « The Raid 2 : Berandal »
The Raid 2 : Berandal
Pays : Indonésie
Réalisé et écrit par : Gareth Evans
Durée : 150 min
Genre : Action, thriller, arts-martiaux
Langue : Indonésien, anglais, japonais, arabe.
Date de production : 2014
Acteurs et équipe technique
Iko Uwais
Arfin Putra
Tio Pakusodewo
Oka Antara
Alex Abbad
Cecep Arif Rahman
Julie Estelle
Very Tri Yulisman
Yayan Ruhian
Cok Simbara
Roy Marten
Photographie : Matt Flannery/Dimas Imam Subhono
Musique : Aria Prayogi/Joseph Trapanese/Fajar Yuskemal
Montage : Gareth Evans
Maquillages : Kumalasari Tanara
Son : Sean England/Jonathan Greber
Cascades : Iko Uwais/Yayan Ruhian
Autres Avis
Studio Ciné Live via L’Express.fr
Bonus: Une bonne partie du film aurait pu être résolue comme suit