Nerve

"Watcher or Player ?"

0
2667
Nerve - Image droits réservés - © Studiocanal / NIko Tavernise

Prenez Vee (Emma Roberts), jeune lycéenne sans histoire, photographe de l’équipe de football du lycée. Amie avec Sydney (Emily Meade), Vee se fait souvent reprocher son manque de confiance et sa timidité presque maladive. Cette dernière décide de se lancer dans l’aventure Nerve. Ce jeu, malsain, est un véritable cauchemar qui manipule ses joueurs grâce à la perversité d’une communauté de « voyeurs ». Une fois dedans, difficile de s’en sortir…

La question est récurrente : joueur ou voyeur ? Derrière cette question se cache une réflexion plutôt intéressante. La jeunesse actuelle est très active, voire accro, aux réseaux sociaux. Nerve le démontre avec une certaine subtilité grâce à ces jeunes aux regards rivés sur les exploits de leurs petits camardes. L’ivresse de la jeunesse ou l’ivresse de l’adrénaline ? Nerve nous entraîne dans la bêtise humaine la plus totale.

La course aux milliers de vues

À l’image de Periscope – retransmission en direct -, l’oeuvre d’Ariel Schulman et Henry Joost est une course aux vues. Plus les gens affluent, plus les joueurs montent dans le classement si précieux. Accéder au top 10 est synonyme de finale, le graal pour ces utilisateurs aux défis insensés. Du simple vol à la traversée sur une échelle au-dessus du vide, les bravades sont infinies, toujours plus folles et vicieuses.

Vee (Emma Roberts) et Ian (Dave Franco) - Image droits réservés - © Studio canal / Niko Tavernise
Vee (Emma Roberts) et Ian (Dave Franco) – Image droits réservés – © Studio canal / Niko Tavernise

C’est ce que Venus – surnommée Vee – découvrira plus elle avancera dans cette brutale mascarade. Si son tandem avec le mystérieux Ian (Dave Franco) la motivera à pousser le curseur à son paroxysme, le thème central du récit est de savoir qui se cache derrière Nerve. Très vite, la réponse devient claire, nous comprenons que ce ne sont que les nombreux « voyeurs » qui sont derrière tout ça. L’effet de masse rend le jeu incontournable. Les sommes d’argent doublent, voire triplent, mais l’argent ne semble même pas effleurer l’esprit des joueurs. Un comble!

Idée intéressante, finalisation approximative

Début enthousiasmant, Nerve en devient cliché et approximatif plus le récit avance. Culture pop très présente et sensations fortes, les deux cinéastes ne lésinent pas sur les moyens. Mais très vite, à l’image des challenges proposés aux utilisateurs du jeu, la réalisation devient hasardeuse. Rythme effréné, calibré pour plaire à un public d’adolescents, Nerve est la mise en garde 2.0 pour une jeunesse en quête de popularité.

Sydney (Emily Meade) - Image droits réservés - © Studio canal / Niko Tavernise
Sydney (Emily Meade) – Image droits réservés – © Studio canal / Niko Tavernise

Côté casting, Emma Roberts et Dave Franco ne peuvent pas vraiment faire étalage de leur talent. Absorbés par cette réalité virtuelle et cette déformation morale que le film tente d’insuffler, les deux acteurs sont « écrasés » et ne sont que de simples pantins dans un univers ultra connecté.

À travers cette horde de « voyeurs », Nerve réussit à faire passer son message – le téléphone portable se mue en arme à feu – mais perd de son intensité dès que les événements dégénèrent. Un film qui ne restera pas dans les annales.

Nerve | Bande annonce

Fiche technique :

Réalisé par : Ariel Schulman, Henry Joost
Date de sortie : 24 août 2016
Durée : 1h37min
Genre : Thriller
Pays : USA
Scénario : Jessica Sharzer, Jeanne Ryan
Musique : Rob Simonsen
Distributeur suisse : Impuls Pictures

Casting :

Emma Roberts
Dave Franco
Juliette Lewis
Emily Meade
Miles Heizer
Machine Gun Kelly
Kimiko Glenn