L’Australie donne naissance musicalement à des sacrés gros morceaux. Tame Impala, San Cisco, Flume, The Avalanches en sont un bref échantillon appuyant cette affirmation.
Les lois australiennes sur le lockout ne permettant pas l’entrée dans les établissements culturels, discos, bars, etc. après 1:30 et de vendre de l’alcool après 3:00, ont vu le nombre de concerts et événements culturels drastiquement réduits. À la base, il s’agit d’une manière de lutter contre la violence nocturne, mais ces lois restrictives ont eu pour résultat une diminution des structures pouvant accueillir de la musique live.
Les Australiens ayant comme mots d’ordre No Worries, s’en sortent musicalement plutôt bien: 20% d’entres eux se dédient à la musique, les ventes d’instruments sont en hausse, la vente de vinyles montre également 127% d’augmentation, et les rues sont pleines de groupes se produisant en live. (cf: Cayetano en las Antípodas, n°1)
Cette petite révolution musicale nous fait découvrir la jeune Tash Sultana, qu’on a eu le plaisir de voir le jeudi 6 juillet au Lab du Montreux Jazz Festival.
Multi-instrumentiste, one woman band découverte grâce aux réseaux sociaux et ses performances dans les rues, Natasha Sultana transmet une musique pleine de fraîcheur qui laisse le public de Montreux sous le charme. A l’aise, elle sautille entre ses instruments, sans fautes. Elle intensifie les silences, transforme ses chansons selon le feeling du moment, la jeune australienne donne l’impression d’avoir l’expérience et la confiance d’un groupe plus grand, elle qui n’a encore qu’un EP à sa discographie.
À seulement 22 ans, Tash Sultana réussi à ouvrir cette soirée efficacement devant un Lab attentif, et envoûté, chantonnant Jungle, avec la jeune australienne, émue, terminant ce concert en explosion de rifs de guitare électrique de Big Smoke. Je laisse échapper un “wouah!”, bouche bée, et je m’insulte intérieurement d’être arrivé en retard.