Réalisé par le prolifique Gianfranco Pannone, L’esercito più piccolo del mondo (en français la plus petite armée du monde, étant aussi le surnom de la garde suisse) est une coproduction entre le Vatican et la Suisse, plus précisément le Centro Televisivo Vaticano et la Fondation Solares Suisse au Tessin.
Le film suit la vie de nouvelles recrues dans la garde du Pape François. Depuis leur arrivée au Vatican jusqu’au moments où ils doivent prêter serment, Gianfranco Pannone a suivi d’octobre 2014 à juin 2015 le jeune René, d’Argovie, et ses nouveaux camarades en train de découvrir la cité éternelle, l’histoire de la garde et un tout autre monde au final. Entre discussions sur l’héritage de la garde pontificale, de la foi et de l’uniforme unique qu’ils portent tous, la caméra nous offre un aperçu dans un ordre au sein duquel tant de mystères prévalent.
Lorsque l’on prend du recul, on remarque qu’il est un magnifique privilège d’avoir réalisé ce film au moment où il le fut, mais surtout, derrière son air de film au petit budget, je le vois comme quelque chose sur lequel il aurait fallu construire et compléter.
En effet, le Pape François, élu par conclave en mars 2013, est vu comme un Pape très progressif, ouvert et réformateur. Il aurait donc été particulièrement intéressant de voir quel serait son impact sur la garde suisse pontificale, une institution ayant célébré son demi-millénaire d’existence en 2006. Parmi ces temps de changements, l’équipe aurait pu profiter davantage de l’occasion, car le film ne partage aucune information sur la garde elle-même, sa hiérarchie, son histoire ou ses fonctions.
Le film place l’humain au centre et suit les recrues, obnubilées par tant d’histoire et d’opulence au Vatican, mais devrait être plus interactif, dynamique dans son éducation, malgré la narration de René de son journal intime.
Certes, l’aspect protocolaire est fidèlement diffusé, l’entraînement au combat est montré (la garde adopta des rôles moins cérémoniaux et plus « utiles » après la tentative d’assassinat du Pape Jean-Paul II en 1981), mais dans un monde au sein duquel tant de secrets demeurent et qui fait tant travailler l’imagination, L’esercito più piccolo del mondo sert d’amuse-bouche en se mettant à la place des individus qui sont à l’intérieur.
Je suis conscient que l’on ne peut voir que ce que le Vatican le permet, et les lieux filmés interdits aux touristes justifient rien qu’à eux le temps passé à regarder le film, mais c’est bien sur l’institution de la garde suisse qu’il faudrait un jour braquer l’objectif.
Etant une des rares (l’unique?) (co-)production suisse cette année à Venise, L’esercito più piccolo del mondo fut une belle surprise et à eu le don de faire rire trois personnes dans la salle (Pascal Gavillet, Frédéric Maire et moi-même), lorsque le colonel, saint-gallois, déclara fièrement après avoir parlé à plusieurs recrues suisse-allemandes : « Ici, on parle aussi français. Il est où? ». C’est décidément la même chause pour les Raumands, même au Vatican!
Noté : 3 / 5
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Bande-Annonce
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Détails
Date de sortie en Suisse: Inconnue
Réalisateur: Gianfranco Pannone
Pays de production: Vatican / Suisse
Durée du film: 80 minutes
Genre: Documentaire
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