La Belle Vie nous est contée à travers les yeux de Sylvain (Zacharie Chasseriaud, qui a joué dans Au Nom du Fils et Tango Libre), un adolescent de 16 ans. Lui et son frère Pierre (Jules Pélissier, Simon Werner a Disparu…) vivent avec leur père (Nicolas Bouchaud, Ne touchez pas la hache) depuis 10 ans, lorsqu’à l’époque un événement bouleversant changea le vie de nombreuses personnes d’un coup.
Dans une vie qu’il a toujours accepté, influencé à n’en pas douter jusqu’à un certain degré par son père, les événements habituels amènent Sylvain à faire la rencontre de Gilda (Solène Rigot, Tonnerre et Renoir). Pour la première fois, malgré la fuite de son frère et malgré la vie constante de nomade, il trouve une raison valide à ses yeux de changer sa routine et d’aller à l’encontre de son père.
De dire que Sylvain est conditionné par son vécu est un euphémisme, tellement de fois l’on se demande si cette œuvre n’est pas l’exemple le plus parlant du syndrome de Stockholm que le cinéma français ait produit. Le personnage du père est d’ailleurs intriguant, car on ne sait jamais vraiment si il est courageux ou lâche, égoïste ou altruiste, convaincu ou menteur. Mais, comme tous les personnages, il n’est pas assez développé et peine à attirer de la sympathie ou de l’empathie.
Le film ne réussit pas à transmettre trop d’émotions car il est souvent saccadé. En effet, bien que de nombreuses histoires soient engagées, (les raisons de leur départ, l’histoire de Gilda, l’aide qu’ils reçoivent) aucune n’est vraiment développée et l’on saute souvent d’une scène à l’autre, parfois sans raison. La myriade de dialogues plats et brefs n’aidant pas dans cet aspect. La musique, à part parfois quelques chansons country américaines dans un paysage du sud-ouest de la France, est rarement ressentie ou utilisée à bon escient.
En dépit de ses lacunes, il y a une certaine poésie dans le scénario. Il est à l’image de la vie des protagonistes : décousu, soudain, brusque, et, un peu par miracle, il va de l’avant. À la fin, ce scénario nous emmène à un certain point dans le film où Sylvain est face à un choix. Une partie de moi souhaitait âprement que Sylvain prenne l’autre décision, car son choix me laissa l’impression que rien n’a changé, que rien n’a évolué. Peut-être que Monsieur Denizot s’en est aperçu et tente d’y remédier, mais le film s’étire dix minutes de trop sur vers une fin décevante, autant dans la réalisation que le concept.
Sans doute que le film veut nous faire prendre conscience que la belle vie est une définition propre à chacun, et que chacun se doit de la chercher sans être influencé. Malgré cela, je pense que La Belle Vie n’en soit pas un bon exemple.
Noté : 2.5 / 5
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Bande-Annonce
Casting
Zacharie Chasseriaud
Nicolas Bouchaud
Solène Rigot
Jules Pélissier
Jean-Philippe Écoffey
Maya Sansa
Cédric Vieira
Christèle Tual
Détails
Date de sortie en Suisse: 28.05.2014
Réalisateur: Jean Denizot
Pays de production: France
Durée du film: 93 minutes
Genre: Aventure / Drame
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