Kingsman : The Secret Service (Kingsman : Les Services Secrets)

1
3643
Kingsman, par Matthew Vaughn
En salles le 18 février, image © 2015 Twentieth Century Fox Film Corporation. Droits réservés.

Quels sont les points communs entre Trading Places (Un fauteuil pour deux), Nikita, Pretty Woman et Kingsman? Premièrement, ils parlent tous d’un(e) protagoniste découvrant une vie radicalement différente de celle dans laquelle ils furent nés. Deuxièmement, ils ont comme thème commun celui de « nature vs. nurture », à savoir à quel point notre prédisposition génétique et l’hérédité sont responsables de notre développement physique et comportemental comparé à notre environnement et notre éducation.

Troisièmement, ce sont tous d’excellents films.

Dans Kingsman, nous découvrons la vie de Gary Unwin (surnommé Eggsy dans le film et joué par Taron Egerton) et de l’influence que Harry Hart (Colin Firth) aura sur lui. Harry est un agent secret au sein d’une organisation dénommée « Kingsman » sous son nom de code de Galaad. Durant une mission qui tourne au drame, Galaad et son équipe sont sauvés grâce au sacrifice du père d’Eggsy. Harry passera le restant de sa vie en tentant de repayer cette dette, et cela se manifestera en prenant le jeune Eggsy sous son aile lors d’un moment particulièrement difficile de sa vie. Invité à rejoindre les Kingsman menés par Arthur (Michael Caine), Eggsy et d’autres jeunes agents potentiels seront entraînés par Merlin (Mark Strong) alors qu’une menace globale orchestrée par le philanthrope technocrate Richmond Valentine (Samuel L. Jackson) se profile.

Une adaptation très libre des comics rédigés par Mark Millar (Vaughn a aussi réalisé Kick-Ass à partir de l’œuvre de Millar), Kingsman est un exemple de film qui donne envie d’aller au cinéma.

Ces héritiers spirituels des Chevaliers de la Table Ronde sont parfaitement conçus par un Matthew Vaughn complètement dans son élément. Autant X-Men : First Class avait cette atmosphère visuelle parfaite d’être dans les années ’60, autant le réalisateur rend hommage avec Kingsman aux films d’espionnage par son contenu et son genre, riches en gadgets, violence et costumes élégants, avec un zeste de sexe et d’alcool. Le tout est mélangé à de l’humour à point et quasiment parodique avec en point d’orgue une discussion entre les personnages de Firth et Jackson, qui commentent à quel point les films d’espionnage d’aujourd’hui manquent d’humour.

Tous les acteurs sont fantastiques. Je fus extrêmement enthousiaste à l’idée de voir Colin Firth dans un film d’action, déchargeant magasin après magasin de munitions, et il n’a fait que de confirmer sa classe simplement par l’aisance qu’il exhibe dans des rôles divers et variés (mais toujours très British). Michael Caine continue sa transition dans les rôles de « meneur spirituel » tels que ceux dans Inception, Now You See Me ou Interstellar, avec tout son charme dans un rôle en retrait. Samuel L. Jackson avec son zézaiement hilarant prend le rôle d’antagoniste motivé par la surpopulation et le changement climatique actuel de notre planète, et donne à ce rôle une dimension tellement excentrique qu’il en devient affable. Mark Strong dans le rôle de Merlin, l’équivalent de Q dans les James Bond, est quand à lui le penchant stoïque.

Mais ce sont surtout les jeunes acteurs Taron Egerton et Sophie Cookson (qui joue Roxy, une autre recrue) dans leurs premiers rôles au grand écran qui sont criants d’aisance et qui justifient la confiance et la volonté de Vaughn d’avoir de nouveaux visages.

Les scènes d’action sont ultra dynamiques et subliment filmées, le recrutement prend des airs de Men in Black, tandis que le film prend de temps en temps carrément des airs de jeu vidéo et part presque en délire total parfois. Ce n’est pas le plus grand des films ni celui qui vous fera contempler votre existence une fois sorti du cinéma, mais j’ai tellement ri durant l’intégralité de la séance, comme la majorité de la salle.

Avec une bande-son admirablement calibrée, Kingsman ne sombre pas dans l’excès mais garde sa retenue en tout temps, comme un Gentleman se doit de le faire. Le résultat est un film qui fait des étincelles et des feux d’artifice. Chivalry is not dead!

Pour terminer, une collaboration marketing géniale fut mise en place : vous pouvez vous procurer tous les habits et accessoires que vous voyez dans le film. En effet, Matthew Vaughn conclut un partenariat avec Mr. Porter pour confectionner toute la gamme d’habillement vue dans le film. Et oui, ils livrent en Suisse. Plus d‘infos ici et ici.

Noté : 4.5 / 5

Bande-Annonce

Casting

Taron Egerton
Colin Firth
Samuel L. Jackson
Mark Strong
Michael Caine
Sophie Cookson
Sofia Boutella
Mark Hamill
Edward Holcroft
Jack Davenport
Samantha Womack
Geoff Bell
Hanna Alström
Bjørn Floberg

Détails

Date de sortie en Suisse: 18.02.2015
Réalisateur: Matthew Vaughn
Pays de production: Royaume-Uni / Etats-Unis
Durée du film: 129 minutes
Genre: Comédie / Action

(Images droits réservés)

SHARE
Previous articleBerlin 2015 : Palmarès de la 65ème Berlinale
Next articleRone — Creatures
J’ai obtenu en septembre 2013 mon Master de HEC Lausanne et je m'occupe ainsi de la majorité de l'aspect commercial et partenariats du webzine. C’est avec enthousiasme que j’ai rejoint David, Hervé et Sven en mai 2014 pour créer Le Billet, et je me réjouis d'y contribuer dans la durée!