Locarno 2015 – Keeper

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Keeper de Guillaume Senez - Image droits réservés - Locarno 2015

Maxime et Mélanie, deux adolescents qui s’aiment tendrement. Les deux tourtereaux sont inséparables et s’initient à la sexualité. Un accident est vite arrivé, et le quotidien de ces deux jeunes gens se retrouve chamboulé. Mélanie est enceinte et Maxime ne se fait pas à l’idée de devenir père à quinze ans. Après un temps de réflexion, Maxime décide de garder l’enfant et parvient à convaincre Mélanie de garder cet enfant…

Pour un premier long-métrage, Guillaume Senez dépeint la bêtise de deux adolescents. Persuadés de pouvoir élever un enfant, Mélanie et Maxime se préparent – dans une immaturité totale – à affronter le difficile épreuve de devenir parents. Pensant pouvoir continuer à vaquer à leurs petites occupations, les deux inconscients vont vite déchanter et découvrir que l’arrivée d’un bambin chamboule un avenir tout entier.

Les regards vont dans la même direction, mais combien de temps ? - Image droits réservés - Locarno 2015
Les regards vont dans la même direction, mais combien de temps ? – Image droits réservés – Locarno 2015

Enthousiasme à l’idée d’accueillir un enfant, Maxime (Kacey Mottet Klein) – futur star du ballon rond – est appelé à prendre part à un stage d’entraînement dans un grand club de foot. L’esprit ailleurs, le jeune homme ne parvient pas à s’investir pleinement dans sa passion et son futur métier rêvé. Ses pensées s’en vont directement vers sa dulcinée, Mélanie (Galatea Bellugi). De là, Maxime découvre que sa vie ne sera peut-être pas comme souhaitée, préférant mettre entre parenthèse son avenir pour les besoins de Mélanie et de son futur bébé. Preuve de maturité ou d’inconscience, le dilemme est lancé.

Senez intensifie son récit grâce cette toile qu’il tisse petit-à-petit avec cette relation passionnelle, voire nocive. Entre deux approches parentales différentes – la mère de Maxime est plus compréhensive que la mère de Mélanie -, le cinéaste nous plonge dans la volonté innocente – même irréfléchie – d’un couple d’ados, de s’opposer à la solution la plus adéquate qui se présente à eux : l’avortement.

Pour les interprétations, nous retrouvons Kacey Mottet Klein. Le Lausannois – acteur au potentiel évident – propose une performance ponctuée de hauts et de bas. Parfois très bon dans son approche du personnage, Mottet Klein s’enlise – trop fréquemment – dans une interprétation trop irrégulière. Galatea Bellugi, l’interprète de Mélanie, passe à côté de son sujet. Trop tendre, trop brouillonne. Bellugi n’y est pas, elle agace !

Keeper est une légère déception, pour être franc. Une oeuvre trop « survolée », qui ne rentre que très peu dans vif du sujet. Plus axé sur les accès de colère de Maxime, Keeper se veut rythmé, survolté, mais la sauce ne prend pas, ça piétine et ça tire en longueur. Il faut attendre la scène finale, pour se rendre compte du talent de Guillaume Senez. Soit dit en passant, une séquence pleine d’émotion, où nous croisons le regard de Maxime, accompagné de sa mère, interrogé par son nouveau statut de père.

Fiche technique :

Réalisé par : Guillaume Senez
Date de sortie : –
Genre : Drame
Durée : 1h31min
Nationalité : Belge, Suisse, Français
Scénario : Guillaume Senez, David Lambert

Casting :

Kacey Mottet Klein
Galatea Bellugi
Catherine Salée
Sam Louwyck
Laetitia Dosch