Interview | Florence Loiret Caille et Samir Guesmi pour L’Effet Aquatique

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Agathe (Florence Loiret Caille) et Samir (Samir Guesmi) - Image droits réservés - © Le Pacte

L’Effet Aquatique a une saveur spéciale. Quelques mois après la mise en boîte du film, sa réalisatrice, Solveig Anspach, succombait à un cancer. L’émotion était donc bien présente à l’occasion de la présentation du film durant la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. Malgré ça, la bonne humeur était de mise pour l’équipe du film, plus particulièrement pour le duo d’acteurs principaux : Florence Loiret Caille et Samir Guesmi. Très complices durant notre entretien, les deux comédiens ont mis une ambiance joyeuse et enjouée. Récit.

Propos recueillis et transcrits par Sven Papaux

En voyant le film, je me demande si vous êtes les mêmes dans la vie de tous les jours. Les caractères de vos personnages sont très distincts et vous semblez vous glisser dans ces personnages avec beaucoup de facilité. L’êtes-vous ?

Florence Loiret Caille – En fait, je ne me connais pas du tout. Je ne sais même pas qui je suis dans la vie. C’est pour ça que je joue. (Rires)

Samir Guesmi – Non, dans le film, Samir (ndlr : le personnage de Samir Guesmi) ment dès la première rencontre à Agathe (ndlr : le personnage de Florence Loiret Caille). Alors qu’elle est à la recherche de quelqu’un d’honnête. C’est pour cela qu’Agathe devient un peu méfiante et froide.

Pouvons-nous parler d’un « joli » mensonge ?

FLC – Bon sur le coup, elle prend très mal ce mensonge. Agathe est une femme qui ne supporte pas qu’on lui mente. C’est très mal barré de commencer une relation ainsi.

Si nous faisons abstraction du mensonge en lui-même, ne trouvez-vous pas une certaine preuve d’affection ?

FLC – Elle ne se rend pas compte directement. La magie intervient dans le troisième mouvement du film. Au moment où Samir perd la mémoire, le coup de foudre s’inverse entre les deux. Du coup, Agathe prend le relais du désir.

SG – En amour, tous les coups sont permis. Ce n’est pas méchant ce que fait Samir. Il veut tout simplement être près d’elle.

FLC – Ce qui fait le charme du film, c’est les personnages qui ne sont pas à première vue des gens sympathiques et beaux.

SG – Sauf moi ! Florence me rend beau ! (Rires)

FLC – Oui, c’est exactement ça. (Rires)

Monsieur Guesmi, est-ce vous qui avez choisi le maillot de bain ?

SG – Bien sûr, ça se voit, non ? J’ai hésité entre le rouge et le orange. J’ai décidé de prendre le orange avec le joli palmier. Bon, il ne restait plus que celui-là dans le magasin.

FLC – Pour la petite histoire, c’est une idée de Solveig Anspach et Jean-Luc Gaget.

Je suis curieux de savoir laquelle scène fut la plus drôle à tourner pour ce film.

FLC – Nous, on ne rigole pas quand on tourne.

SG – Bah non, pourquoi on rigolerait ?

FLC – On ne se rend pas compte que nous faisons des choses drôles.

SG – Si, dans l’eau c’était vraiment marrant.

FLC – Durant le tournage, on ne rigole pas, car nous interprétons nos personnages avec une véritable sincérité. C’est au spectateur de trouver le moment drôle.

Donc l’alchimie fut extrêmement bonne entre vous deux ?

FLC – Mais tout le temps, on se fend la gueule avec Samir. D’ailleurs, depuis le début de l’entretien, vous le voyez bien, on arrête pas de blaguer. Sur le tournage, c’était la même chose. On se connaît depuis près de 20 ans. J’ai tourné mon premier film avec lui.

SG – Je lui ai appris le métier

.

FLC – C’est pas vrai…

Vous étiez au courant de la maladie de Solveig Anspach durant le tournage. Avez-vous ressenti une atmosphère pesante ?



FLC – Absolument pas !

SG – Non, elle nous a rappelé que notre existence était juste une question de temps. Nous allons tous partir un jour ou l’autre. Nous sommes tous en sursis.

A-t-elle vu le film ?



FLC – Bien sûr. Elle l’a même monté.

Et pour vous, avez-vous ressenti une certaine tristesse remonter quand le film fut présenté au public ?



FLC – Quelle tristesse ? L’équipe est vraiment fière d’être là. Nous sommes émus d’être là. D’ailleurs, les gens en sortant du film nous ont remercié pour leur avoir refilé la patate.

J’ai une question qui fâche. J’ai entendu des mauvaises langues dire que le film doit sa sélection à la disparition de la réalisatrice. Que répondez-vous à ça ?



FLC – Il n’y a même pas besoin d’en parler !

SG – C’est la première fois que j’entends ça, et des conneries aussi insultantes nous allons en entendre d’autres. Je n’ai même pas envie de répondre à ça.

FLC – C’est pas insultant, c’est porter atteinte au travail de Solveig Anspach.

SG – D’ailleurs, à la projection de midi (ndlr : projection officielle), des gens ont demandé quel serait le prochain film de Solveig. Donc à partir de là…

Pouvez-vous me qualifier le film en un seul mot ?

FLC – La grâce !

SG – Pour moi, ce sera « l’amour ».

Quels seront vos prochains projets ?

FLC – Je vais accompagner la sortie du film, le 29 juin. Le défendre bec et ongles. J’ai aussi la saison 3 du Bureau des Légendes à la rentrée.

SG – Bien entendu, la sortie de L’Effet Aquatique. J’ai la sortie de Jeunesse de Julien Samani (ndlr : sortie le 7 septembre), et je vais commencer à tourner La Mélodie, de Rachid Hami. Le tournage débute cet été.



L’Effet Aquatique | Bande-annonce