Les adeptes des jeux vidéo prendront leur pied avec Hardcore Henry. Véritable raz-de-marée de violence et de cascades, Hardcore Henry est le parfait produit pour enchanter des gamers et autres fanatiques d’oeuvres à l’action sanglante. La grande originalité de ce film, c’est ce montage à la GoPro, qui nous embarque dans la vie d’Henry, ou plutôt la nôtre.
Pour le scénario, c’est très simple. Réveil abrupte dans une salle où nous découvrons la silhouette d’une jeune femme, Estelle (Haley Bennett). Cette même femme nous apprend que nous nous appelons Henry. Complètement perdu et sans le moindre souvenir, nous nous retrouvons dans le viseur d’une armée de soldats, menée par un fou furieux nommé Akan (Danila Kozlovsky). Par chance, nous réussissons à nous échapper, mais pas Estelle, notre femme. S’ensuit un atterrissage brutal dans la ville de Moscou et là, nos ennuis ne font que commencer. Le monde entier semble à nos trousses. Hormis une personne, l’étrange Jimmy.
Hardcore Henry, ou « notre » expérience hardcore. Oui, ce sont « nos propres yeux » qui sont témoins d’un carnage où nous nous retrouvons voué à nous dépatouiller pour nous sortir de ce pétrin. Avec cet effet de caméra subjective – à la manière de la pub Nike Football -, nous campons un homme à moitié robotisé qui tente de retrouver des souvenirs enfouis profondément. Nous sommes le héros, le protagoniste principal d’un film d’action sur le fil du rasoir, où la violence n’a d’égal que notre endurance incroyable. Nous sommes quasiment intouchable, voire invincible.
Comme si on y était, mais pauvre techniquement
Si cette sensation de vivre l’action est géniale, l’aspect technique en pâtit. Il est normal que la palette technique est restreinte avec ce seul angle de vue durant la totalité du film. Sentiment intense, mais aussi un furieux mal de tête au fil des scènes brutales défilant à un rythme effréné. L’empreinte du jeu vidéo est marquée au stylo indélébile.
Le pari de l’instigateur de ce projet, Ilya Naishuller, est plutôt réussi, d’un côté. Malgré ça, le voyage d’une violence exacerbée tourne en rond, nous laissant orphelin d’un scénario cohérent. Oui, là n’est pas le but premier de Hardcore Henry, mais l’empilement de bagarres, de décapitations, de coups de couteau et de courses-poursuites éprouvent le spectateur. Il nous est difficile de suivre tant les explosions sont fréquentes, ainsi qu’un humour obligatoire et assumé, comme tout bon film d’action qui se respecte.
Misant sur cette action omniprésente, Ilya Naishuller – membre d’un groupe rock russe, les Biting Elbows – profite de la présence de deux acteurs aguerris, en la personne de Tim Roth et de Sharlto Copley. Si le premier est peu présent mais tient un rôle crucial dans le récit, le second, Sharlto Copley, s’en donne à coeur joie. L’interprète de Jimmy est un homme à plusieurs visages. Multipliant les avatars, Jimmy est une sorte d’hologramme qui viendra en aide à « notre » personnage. L’idée est plutôt originale.
Difficile de donner son avis sur ce genre de production. L’idée étant assez novatrice, l’instinct puriste prend le dessus et nous pousse à nous sentir oppressé par une oeuvre de ce calibre. Très décousu et d’une violence extrême, Hardcore Henry se visionne avec l’idée de découvrir une autre manière de vivre le cinéma. Malheureusement, la pauvreté du scénario n’aide pas, nous confortant dans la spirale négative crainte dès l’entame du métrage. Prenons Hardcore Henry comme une expérience d’un nouveau genre.
Hardcore Henry | Bande-annonce
Fiche technique :
Réalisé par : Ilya Naishuller
Date de sortie : 13 avril 2016
Durée : 1h34min
Genre : Action, Science fiction
Pays : USA, Russie
Scénario : Ilya Naishuller, Will Stewart
Musique : Dasha Charusha
Photographie : Seva Kaptur, Fedor Lyass, Pavel Kapinos
Distribution : Impuls Pictures
Casting :
Sharlto Copley
Danila Kozlovsky
Haley Bennett
Andrei Dementiev
Dasha Charusha
Tim Roth
Ilya Naishuller
Svetlana Ustinova
