Le jeudi 29 octobre, Gramatik faisait escale à Monthey pour une des trois dates helvétiques de son Epigram tour, les deux autres étant à Zürich et Genève. Grâce à l’invitation du Pont Rouge, on a eu la chance d’assister un un concert ô combien dynamique et tellement bon!
Dans une petite salle bien remplie avec deux bars différents pour ne pas trop se déshydrater, la soirée débuta avec les Français des Noisy Freaks, un duo mélangeant des éléments électroniques avec leur guitare, leur batterie et leur talkbox pour un cocktail blues et funk évoquant très clairement C2C et Daft Punk.
Le spectacle vocal incessant et un effort constant ont rendu la salle réceptive à l’arrivée de Gramatik, mais la maîtrise des instruments, du rythme et de la composition dont ont fait preuve les Noisy Freaks mérite l’attention de chacun!
Après 45 minutes d’un spectacle bien intense et constamment étonnant, ils ont conclu avec leur morceau le plus connu, à savoir leur remix de Uptown Funk avec Andrew Hunt.
Leur page facebook se trouve ici!
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Vient ensuite le moment que tous les spectateurs attendaient; Gramatik arrivait sur scène.
Mélangeant habilement rythmes et samples oscillant entre le pur blues, le funk ou encore le rock, le DJ slovène crée des sons transcendants à toutes les sauces électroniques, de la glitch à la dubstep. Touchant même aux vibes jazz et hip-hop qui swinguent à la façon Chinese Man et Caravan Palace, c’est pourtant parfois son guitariste accompagnant, le talentueux Andrew Block, qui vole le show tant ses riffs sont fabuleux et complètent si aisément l’ambiance du moment. Les frissons étaient garantis!
Avec des compositions visuelles intéressantes donnant souvent part belle aux artistes que furent Charlie Chaplin, Fred Astaire et John Travolta (dans la Fièvre du Samedi Soir), j’avais l’impression que c’est allé tellement fort tellement vite qu’à 20 minutes de la fin la salle était épuisée! Pour une prestation d’environ deux heures, personne n’a vu le temps passer! Les visuels sont originaux et même plutôt colorés, mais le tout manque de mise en scène et de panache. On aurait pu certainement mieux lier l’ensemble à la musique et apporter une touche de style, alors qu’ici ils font davantage office de décoration et passent un peu au second plan. C’est peut-être d’ailleurs un choix de la part de Gramatik, afin que la musique conserve le premier plan.
Musicalement donc, ce fut un concert maitrisé qui dégage une énergie folle. Gramatik est un compositeur qui a une oreille indéniable pour choisir le « bon beat ». Ses compositions sont variées, et le sample (l’art d’enchainer une série de boucles) est maîtrisé de bout en bout.
Si le choix de l’ordre des morceaux fonctionne à merveille et que Gramatik sait indéniablement créer de la musique, en ce qui concerne la performance en soi ce fut un peu moins fluide. Le producteur enchaîne la majorité de ses tubes avec la délicatesse d’un mammouth, notamment par utilisation d’un effet de boucle sur une vocale, l’ajout d’un petit filtre suivi d’une prévisible baisse de volume de la piste sortante pour faire monter la suivante. Paradoxalement banal pour un artiste si innovant, surtout quand ce procédé est fait sur cinq morceaux à la suite…
En communion avec son public, Gramatik a vraiment l’air de s’amuser et de prendre du plaisir sur scène pour un excellent concert qui ne nous laisse presque pas respirer tellement on est poussé à bouger et danser. Si il n’est pas un Dieu de la scène au niveau technique et performance, Gramatik a su trouver la formule pour séduire un large publique en mélangeant de nombreux styles musicaux et en conservant des mélodies qui transmettent un enthousiasme contagieux ainsi que l’énergie de la bonne humeur. Chapeau l’artiste!
La fan page de Gramatik se trouve par là.
Un grand merci à Josh Preiswerk pour sa considérable contribution à la rédaction de cet article!
