Godzilla

Godzilla est de retour après seize années dans le reboot du Kaiju le plus connu au monde.

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Actuellement au cinéma

Contrairement à la majorité des cas, pour ce genre de film la taille compte. En effet, elle y joue même un rôle prépondérant.

Car non, malgré le fait que Bryan Cranston (Breaking Bad, Argo) ou Aaron Taylor-Johnson (Kick-Ass, Nowhere Boy) soient de bons acteurs dans des rôles où ils ne peuvent s’exprimer, tout comme Elizabeth Olsen (Martha Marcy May Marlene) dans son rôle d’épouse, malgré le fait que Ken Watanabe (Le Dernier Samouraï, Inception) soit le seul à nous rappeler qu’il y a d’autres évènements que des destructions de buildings, c’est bel et bien la bête Gojira et son légendaire cri strident qui valent le détour. Et dans ce cas, la 3D, bien qu’étant une conversion, fera surement le petit élément en plus (notre visionnage fut en 2D.)

Reposant sur un thème de Fukushima et de centrale nucléaire, le décor humain est planté très rapidement avec Joe Brody (Cranston) qui perd sa femme (Juliette Binoche) dans l’ouverture du film et qui passera ses jours depuis à clamer à qui veut l’entendre que ce ne fut pas une catastrophe naturelle. Cranston, en fait, ne paraît bon uniquement en comparaison avec les autres personnages du film, mais ce n’est de loin pas, à mon avis, son rôle le plus puissant comme j’ai pu le lire depuis.

Et c’est un thème récurrent en observant ce film : la perspective. Dès que Godzilla pointe le bout de ses écailles, toute l’histoire tombe en arrière-plan. C’est tant mieux, car le scénario est décousu et improbable au mieux dans la majorité des scénarios. Il s’agit aussi de la perspective qu’aura chaque spectateur en pensant à la version de Roland Emmerich de 1998, et il s’apercevra que ce Godzilla est bien plus fidèle, esthétiquement et dans l’histoire, aux versions originales de Toho dans les années 50 et 60. Finalement, c’est aussi la perspective de la caméra qui rend ce film une belle œuvre dans son genre, car la majorité des scènes sont filmées d’un point de vue humain. Gareth Edwards, guru des effets visuels dont l’unique long-métrage fut Monsters en 2010, a réussi son pari de nous transmettre de l’action plein la vue. Imaginez les séquences action de Pacific Rim filmées à la manière deChildren of Men (Les Fils de l’Homme), et vous obtenez la force de ce film, à savoir de l’action visuelle immense.

Malheureusement, cela en fait aussi une partie de sa faiblesse, car après avoir défaussé le scénario et les acteurs pour des scènes d’action et des effets visuels, plaçant de fait plus d’importance à la forme qu’au fond, Godzilla ne remporte pas la mise haut-la-main. Pacific Rim, justement, rend une copie plus aboutie à ce niveau. Même dans la genèse expliquée du monstre, l’histoire ne colle pas.

Tout cela étant dit, le film se fera à n’en pas douter une place au soleil rien que grâce à l’envergure de son protagoniste, et sera le nouveau point de référence pour le Roi des Monstres version Hollywood.

Noté : 3 / 5

Bande-Annonce

Casting
Aaron Taylor-Johnson
Ken Watanabe
Sally Hawkins
Bryan Cranston
Elizabeth Olsen
Juliette Binoche

Détails
Date de sortie en Suisse: 14.05.2014
Directeur: Gareth Edwards
Pays de production: Etats-Unis
Durée du film: 123 minutes
Genre: Action / Science-Fiction

(Images droits réservés)