For Noise 15 | Interview: Labrador City

Cette année, lors du For Noise, le Billet s'est intéressé à la scène suisse et aux groupes qui montent. On vous propose donc une série de 4 entretiens...

0
2859
Labrador City / Tous droits réservés

On continue nos interviews du For Noise, avec les excellents Labrador City. Nik (au centre) et Mark (à gauche) répondent à nos questions.

Labrador City / Tous droits réservés
Labrador City / Tous droits réservés

 

Ray : Quand je vous ai googlisés, je suis arrivé sur la page wikipedia de la ville de Labrador City, au Canada et leur devise, en langue local, signifie « les gens qui travaillent dur ». Si je vous demandais c’est quoi votre devise, vous diriez quoi ? Qu’est-ce-qui vous définit ?

Nik : Quand j’ai lu le nom de la ville au départ, je l’ai aussi cherchée sur google, mais seulement les images et j’ai pensé que d’une certaine façon c’était dans l’esprit de ce que l’on recherche avec notre musique. Cela semblait tranquille, endormi, avec pas grand-chose qui se passe. Et tu imagines les aurores boréales, un truc un peu mystique. Par contre c’est marrant comme un paquet de gens de Labrador City nous écrivent et sont souvent un peu gênés qu’on s’appelle comme leur ville. Le dernier e-mail que j’ai reçu disait : « bordel, pourquoi vous vous appelez Labrador City ? J’y habite et c’est de la merde. » (rire)

Ray : Dans votre musique, il y a une connexion avec le paysage, l’échappée, la nature et la description qu’on entend souvent sur vous est que vous faites de la musique de road trip. Comment faites-vous la liaison entre votre musique et ces thèmes ? Etes-vous un groupe à écouter sur la route?

Nik : Oui, y a un truc comme ça, mais parfois je crois que nous n’allons pas assez dehors dans la nature, pas autant qu’on le voudrait. Peut on cherche ce sentiment à travers cette musique. On aime la nature, on doit prendre le temps pour aller dehors, on le fait pas autant qu’on voudrait, donc oui, dans un sens, c’est vrai que c’est un truc qu’on aime exprimer.

 

Ray : Depuis 4 ans, vous avez une grosse production (2 albums, 1 EP et plusieurs singles) et vous tournez pas mal. Vous êtes comme les habitants de Labrador City, vous bossez beaucoup, mais quel est votre prochain projet, celui sur lequel vous travaillez ?

Nik : C’est marrant que tu demandes ça, on a décidé de faire une petite pause de Labrador City, bientôt. Il nous reste deux concerts, je crois et après on fait un break. On travaille déjà sur de nouveaux projets : Mark travaille sur un truc perso et moi je vais commencer un truc qui ne sonnera pas si différent de labrador city.

Mark : Je vais faire quelque chose de plus électro, plus club, en solo.

Nik : On a tous nos propres projets, on va se concentrer dessus et dans le futur refaire des trucs ensemble, mais sous une autre forme. Dans tous les cas, on va bosser ensemble. On partage toujours nos inspirations.

 

Ray : Vous êtes de Berne et dans cette ville, il y a quelques années, il y a eu un paquet de manifestations pour soutenir la vie nocturne et culturelle, comme à Lausanne dans les 80’s. Quel regard vous portez là-dessus et sur la vie nocturne et culturelle de votre ville ? C’est intéressant, parce que ce n’est pas si commun de voir des groupes de Berne, c’est plutôt Zurich en général.

Nik : C’est marrant parce qu’on n’a pas beaucoup de contacts avec les groupes de Berne, plutôt avec ceux d’ailleurs, de Lucerne ou Zurich. A Berne, les gens sortent pour écouter de la techno ou du hip-hop, les jeunes en tous cas, mais il n’y a pas vraiment cette culture musicale ou cette culture rock, des concerts. Il y a beaucoup de clubs avec des DJs, mais très peu d’endroits pour des groupes, pour jouer live, c’est un peu un problème. Peut-être que c’est pour ça qu’il n’y a pas beaucoup de production musicale. Il y a des trucs, mais c’est plutôt des trucs très commerciaux.

 

Ray : Aujourd’hui vous avez joué super tôt, à 18h15, et c’est assez chiant pour vous, parce qu’au niveau de l’ambiance, il y a peu de monde. Mais d’un autre côté, ça vous laisse la soirée libre ici, au For Noise. Du coup, vous allez voir quoi comme concerts ? Et en général, vous écoutez quoi ?

Nik : On se disait justement avant que c’était plutôt cool d’avoir fini et de pouvoir profiter du festival. Perso, je voulais voir Klaus Johann Grobe. J’ai beaucoup entendu parler d’eux et j’aimerais les voir live. Mais y a aussi ce projet Franz Ferdinand (FFS), j’ai jamais vu ni entendu, donc ça me branche pas mal. En terme d’influences, ce qui inspire notre musique, je dirais que ces dernières années on a écouté beaucoup de groupes britanniques, des 80’s, de la new-wave, ça nous a beaucoup inspiré, au moins pour le dernier EP.

Mark : J’écoute pas mal de trucs de New York, des DJs et de producteurs. De la musique électronique, mais pas vraiment pour les clubs, plutôt pour écouter à la maison. De la musique des 80’s, des trucs comme ça. Vraiment plus pour la maison, que pour les clubs, un truc que tu écoutes chez toi.